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Album

09 décembre 2014 - Michael

Children of Bodom

Hatebreeder

LabelSpinefarm Records
styleDeath / Power metal
formatAlbum
paysFinlande
sortieavril 1999
La note de
Michael
9.5/10


Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Après un Something Wild de grande facture, les finlandais nous reviennent avec ce qui va s’avérer être le meilleur album de l’histoire du groupe jusque lors. Hatebreeder est enregistré en 1999 sous le label Nuclear Blast ayant flairé le bon coup dès 1997.

Côté décor, la recette n’a pas changée. La faucheuse est encore là, pour présager de notre sort après l’écoute de cet album. Côté musique, le groupe peut enfin jouir d’une production digne de ce nom et ratisse très large. Difficilement « étiquetable » et fort de nombreuses influences, dont le classique comme en témoigne le break de « Children of Bodom », Hatebreeder satisfait de l’adepte de musique extrême au fan de métal mélodique.

L’autre point fort de cet album réside dans les qualités techniques des membres. Cet album est la révélation d’Alexi « Wildchild » Laiho, comme il aime à se surnommer. Il ne cesse d’impressionner par sa rapidité, son aisance technique dans les notes les plus hautes, sans pour autant aller à l’encontre de toute musicalité et à vouloir « en faire trop ». L’intro de « Toward Dead ends » ou la dernière minute de « Black Widow » reste une torture pour tout apprenti guitariste. Cependant, le talent du groupe ne s’arrête pas à son charismatique leader. Janne Wirman au clavier donne une dimension inégalée à la musique de Bodom. Ces qualités de solistes notamment sur « Bed of Razors » ou « Downfall » vont jusque faire de l’ombre au petit lutin blond. Sans être éblouissants, mais apportant chacun leur pierre à l’édifice, Henkka Seppälä (basse), Jaska Raatikainen (Batterie) et Alexander Kuoppala (Rythmique) aide à l’accouchement d’un joyau « métallistique ».

L’album commence sur les chapeaux de roues avec "Warheart", témoignage de la capacité du groupe à allier agressivité, rapidité et virtuosité. Un début gorgé d’énergie puisque c’est "Silent Night Bodom Night" qui suit. Cette dernière, écrite par Kimberly Goss (chanteuse de Sinergy) est l’hymne de Children of Bodom depuis lors.
Côté paroles, le groupe prend le sujet de la mort et de la faucheuse (The « reaper » en anglais) très à cœur. « I have chosen darkness to be my guide. War is in my heart, death is by my side » ou bien encore « Warheart! Hate your fellow as yourself ». Plus réjouissante, la grandiose « Bed of razors » nous emmène dans un tumulte de joie de vivre : « The razor caressed your flesh and your arms turned red,I feel your vast desire ». Une entreprise de destruction en corrélation avec cette musique, punchy par moment, mélancolique par d’autres comme dans Hatebreeder, usant et abusant de gammes mineures. Néanmoins, on regrette que les paroles ne soient pas aussi recherchées que les partitions.

Agglutinement de divers riffs, manquant cruellement de cohérence, « Wrath Within » est le réel point faible de cet album. Néanmoins, son solo catchy nous fait vite oublier ce léger bémol.

"Downfall" achève ce remarquable album. Cette dernière est, et restera la meilleure chanson de Children of Bodom de par sa longue intro montant en puissance, ces refrains entrainant, son ambiance sombre et son solo brise poignet un tantinet démonstratif, avouons-le. Néanmoins, le tout forme la quintessence de leur musique.

Comment résumer cet album ? Children of Bodom frôle la perfection, nul besoin d’aligner les superlatifs, Hatebreeder est jusque là inégalé. Il suffit d’écouter le live « Tokyo Warhearts » pour s’en assurer. Chaque titre de cet album est original, a sa propre identité, et ne cède à aucun moment à une volonté de « remplissage ». Nous sommes loin de la période Are you Dead yet ?

A ne pas manquer : Silent Night Bodom Night, Warheart, Downfall, Bed of Razors, Black Widow…

1. Warheart
2. Silent Night, Bodom Night
3. Hatebreeder
4. Bed of Razors
5. Towards Dead End
6. Black Widow
7. Wrath within
8. Children of Bodom
9. Downfall
10. No Commands (reprise du groupe Stone, sur l'édition "deluxe"
11. Aces High

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