Night Fest Metal X
L'Entrepôt - Arlon
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Ca fera probablement sourire le lectorat de Horns Up qu'on imagine majoritairement français, mais pour nous-autres Belges, un festival à 2h30 de route est une véritable aventure. Matthias et moi avons 27 ans et c'est la première fois dans notre vie qu'on met le pied à Arlon où se tient chaque année depuis maintenant 10 ans ce Night Fest, festival de black metal aux affiches pourtant toujours recommandables (l'édition IX proposait notamment Arkhon Infaustus, Taake et Bölzer) ; l'ironie de l'histoire étant que nous avons récemment été jusqu'à Nantes, Eindhoven ou Paris pour des concerts sans tiquer. Mais l'Entrepôt d'Arlon, salle pourtant célèbre pour sa programmation de qualité ? Jamais. Faute avouée à moitié pardonnée – et d'autant plus qu'elle est désormais réparée. Direction Arlon, ses travaux, sa pluie, son restaurant ukrainien et donc, son Night Fest dixième du nom !
LETHVM
14:30 - 15:00
Florent : Premier contact avec la salle et premier constat : c'est agréable, avec un bar disposé de manière à voir la scène et qui n'aura jamais été engorgé durant la (longue) journée malgré un Entrepôt plutôt bien rempli et ce dès le début de la journée. L'Orval à 4 balles est un luxe rare, la Lupulus Hopera aussi et les tarifs sont dans leur ensemble très honnêtes, y compris pour des croque-monsieur et paninis qualitatifs. Parenthèse épicurienne refermée (vous n'y couperez jamais).
Rien d'épicurien cependant avec le premier groupe de la soirée : Lethvm et son metal extrême sombre fort d'un second album, Acedia, dont Matthias vous narrait déjà la release party un peu plus tôt. Si vous êtes fidèles lecteurs de Horns Up, vous n'êtes pas passés à côté de ce groupe qui est probablement l'un des noms qui montent en Belgique ; difficile pour nous de vous parler de ce concert sans nous répéter. Vincent reste la pierre angulaire du groupe avec son chant fascinant, qu'il balance souvent ... sans micro, médusant le public d'emblée ; cependant, il semble en effet un poil moins démonstratif qu'avant, plus intimiste. Mais la mise en son absolument impeccable de L'Entrepôt permet également d'apprécier la précision du reste du groupe : sur le superbe Ananké, la ligne de guitare finale de JP ressort ainsi parfaitement tandis que le très sombre et lancinant Grey, vrai moment fort du nouvel album, me confirme que Lethvm fait partie de ces groupes qui prennent une toute autre ampleur en live. L'ajout de passages en chant clair très solennels (Schisme et son final très AmenRa) amènent une couleur intéressante, même si, seul bémol, la voix de Vincent paraît trop en retrait dans ces moments précis. Avec une setlist 100% axée sur Acedia, ce concert est probablement le plus carré et puissant auquel j'ai pu assister de la part du groupe, même si l'horaire peu propice à la déprime mais plutôt à la digestion empêche l'immersion émotionnelle totale. Chapeau messieurs !
Matthias : Que dire de plus en effet par rapport à mon article sur la performance de Lethvm au Botanique, la semaine précédente ? Ce concert dans les confins orientaux me confirme qu'il faut dorénavant compter sur le groupe namurois pour représenter la scène extrême belge, chez nous comme à l'étranger. Les morceaux issus de l'album Acedia s'enchaînent très bien et le public, déjà nombreux alors que le festival commence à peine, semble véritablement enthousiaste. Évidemment, le show se doit de rester bref, heure oblige, mais malgré le retrait de certaines compositions, l'ensemble garde sa cohérence émotionnelle, d'ailleurs parfaitement en phase avec la pluie battante qui tombe dehors. Seul regret, l'absence de la claviériste qui avait rejoint le groupe sur scène au Botanique. Mais celle-ci pourrait revenir pour des concerts plus proches de Bruxelles, me confie-t-on.
WYATT E.
15:35 - 16:10
Florent: Le drone n'a pas mes faveurs et même, j'ose le dire, ne m'intéresse absolument pas ; autant dire que la façon dont les Belges de Wyatt E m'avaient été labellisés ne m'avait pas mis l'eau à la bouche. Posté au bar, ma curiosité est attirée par les tenues typées orientales des membres du groupe, intégralement drapés – avant d'être retenue par la musique loin d'être bruitiste ou excessivement expérimentale mais plutôt accrocheuse et orientalisante. Comme trop souvent dans ce genre de concert, j'ai quand même rapidement l'impression d'entendre le même morceau retouché et prolongé à l'infini, mais je peux difficilement nier la qualité du concert de Wyatt E. Un peu l'OVNI de l'affiche, cependant ...
Matthias : N'ayant jamais vraiment prêté une oreille à ce groupe, je m'en étais fait une image mentale assez particulière : étrangement, le nom Wyatt E m'avait toujours suggéré un ancien western. Sans doute à cause de sa ressemblance avec Wyatt Earp, héros américain mythifié depuis sa participation à la fusillade d'O.K. Corral. J'aimerais d'ailleurs interroger les membres du groupe sur le choix de ce nom, car ce hasard me semble très gros... Bref, on ne peut me tenir responsable des divagations de mon esprit, et j'étais de toute façon à côté de la plaque, et de loin : les Liégeois teintent plutôt leur drone de sonorités orientales, et arborent d'amples cagoules d'inspiration arabe ou bédouine. L'ensemble suscite une certaine atmosphère, et pour ma part je n'en attendais pas tant, n'ayant pas vraiment la capacité d'apprécier du Drone en général. Les membres de Wyatt E se présentent eux-mêmes comme les compositeurs d'une musique destinée aux dieux anciens, ce qui retient aisément mon attention habituellement. Mais cette fois je n'ai pas la gnose pour appréhender dans toute sa richesse le mystère de la foi. Dans une autre chapelle, comme la scène ambient du Brutal Assault par exemple, Wyatt E devrait aisément m'hypnotiser.
1914
16:45 - 17:25
Florent : Et voilà mon moment coup de gueule. Le metal en Wallonie se fait parfois un peu trop rare (d'autant plus après 2020 et la révérence tirée du Metal Méan) et au-delà de la difficulté à motiver le public à se bouger, il faut aussi se poser la question d'une frange de ce public qui donne l'impression de n'avoir absolument rien à branler de ce qu'elle vient voir. Ivres morts (ou pire) dès 15h, apparemment persuadés que l'Entrepôt ou toute salle wallonne un peu connue est à eux et qu'ils peuvent donc y montrer leur cul et y slammer sur du black atmo', ces connards ont en plus le toupet de te menacer quand tu les pousses un peu pour protester. Visiblement, être vieux, en kilt et avoir un statut inexplicable de « mascotte » du public belge justifie toutes les outrances.
Y compris donc celle de venir par moments gâcher le concert que j'attendais le plus ce samedi, à savoir celui des Ukrainiens qui montent : 1914. Difficile d'être passé à côté l'année passée, le groupe ayant réussi le coup de com' parfait en publiant son excellent album The Blind Leading The Blind le 11 novembre 2018, pour le centenaire de l'Armistice ; une signature chez Napalm Records venait récemment couronner le buzz réussi et permettre à 1914 de tourner un peu plus en Europe – il s'agit ce soir de leur seconde date belge, au lendemain de leur première date française et à la veille de leur première date allemande.
Inévitablement, avec un tel thème, 1914 accorde beaucoup d'importance à la mise en scène : en tenue d'époque, les membres du groupe ont déjà de la gueule mais c'est bien le chanteur Dimitar qui sidère, maquillé en soldat tout droit sorti des tranchées mais visiblement déjà victime de PTSD (post-traumatic stress disorder, que les fans de Peaky Blinders connaissent bien) : main qui tremble, regard halluciné, voix sur le fil. Le gaillard descendra plusieurs fois dans le public pour y hurler les textes du massif A7V, aux relents de Bolt Thrower, et du tout aussi immense Passchenhell ... chanté sur album en duo avec Dave Ingram (ex-Bolt Thrower, Benediction). Black metal, 1914 ? Pas tellement, mais épique, sans aucun doute, et on frissonne à l'écoute de ce Verdun (seul extrait d'un premier album beaucoup plus doom encore) lancé par des « baïonnettes au canon ! » repris en choeur. Loin d'un gimmick ou d'un intérêt cosmétique, 1914 montre notamment via sa page Facebook une vraie passion pour la Grande Guerre. Sur d'autres dates, un support visuel était diffusé en arrière-plan ; je serais curieux de revoir les Ukrainiens dans ce contexte ... également afin d'éviter qu'un abruti ivre mort beugle et fasse des fucks au chanteur lorsqu'il parle des morts de Verdun.
Matthias : Les commémorations du centenaire de la Grande Guerre ont évidemment remis au centre de l'attention ce grand suicide de l'Europe, aux conséquence aussi mondiales que tenaces. Un intérêt qui persiste d'ailleurs, et qui permet aux passionnés de continuer leur nécessaire travail de mémoire. Passionnés, les membres de 1914 le sont certainement, comme le démontre un coup d'oeil sur leur page Facebook : alimentée de photographies d'époque, la moindre question posée entraînera une réponse précise et détaillée à un point qui tient de la performance ! Il faut dire que nos Ukrainiens viennent de Lviv, alias Lemberg à l'époque, et Lwów de temps en temps. Une ville anciennement austro-hongroise pour laquelle se livrèrent de durs combats, durant lesquels s'illustra d'ailleurs le Corps expéditionnaire belge des autos-canons-mitrailleuses en Russie. Le genre d'épisode que j'aimerais beaucoup évoquer avec le groupe. Mais je m'égare.
Si 1914 semble apprécier de décorer le terrain pour mieux s'en emparer, on en n'est pas encore au blindé sur scène. N'empêche que les soldats sont impressionnants, en tenue inspirée des différentes armées de l'époque, et cela fait au moins une personne dans l'Entrepôt qui a une bonne raison de porter le kilt. Mais c'est effectivement Dimitar qui récolte la croix de fer du traumatisme, avec palmes de terreur. Le chanteur, les yeux fous, vient visiblement d'échapper de peu à l'enfouissement sou la grêle d'obus qui retourne le terrain quand il entame "Arrival. The Meuse-Argonne" appuyé sur un fusil à baïonnette qui lui sert de pied de micro. Dimitar roule des yeux fous, tremble, semble avoir du mal à s'exprimer, ou même supplie que ce vacarme mortel qu'est la guerre industrielle cesse enfin. Mais avec pour dernier camarade ce vieux fusil, il bondit encore à l'assaut. La Der des Ders dans toute sa fascinante horreur. C'est hélas aussi à partir de ce moment-là qu'une triplette d'imbéciles, sans doute persuadés que Metal rime avec désinhibition outrancière, ont bien failli gâcher ce qui était jusque là un festival de passionnés qui savait garder un côté familial. Qu'on ne se méprenne pas : je ne suis pas gêné que cela bouge pendant un très efficace "Beat the Bastards" repris de The Exploited. Je suis par contre furieux que cela continue à agripper les gens qui n'ont rien demandé, à tenter de monter sur scène ou à insulter le groupe pendant un moment de recueillement destiné à toutes les victimes de la Grande Guerre. Je parviens malgré cela à encore apprécier "Paschenhell" et "C'est mon dernier pigeon", tant chaque morceau prend une saveur particulière en live, subtile alchimie de boue et d'ypérite. Mais franchement, les gars de 1914 ont été patients. Avec d'autres groupes ukrainiens, je pense que riposte il y aurait eu, et du genre radicale.
ULTHA
18:00 - 18:45
Florent: J'ai découvert Ultha un peu en dernière minute avant d'arriver au Night Fest et je dois avouer avoir été soufflé par la puissance émotionnelle qui se dégage des albums du groupe, en particulier de The Inextricable Wandering (2018). Comme une impression d'être en apnée dans des eaux sombres, remué par des courants parfois furieux, incapable de remonter à la surface, hanté par les hurlements de banshee de Chris. Malheureusement, ce concert à Arlon sera le dernier du groupe avant un bout de temps : Ultha, qui a récemment publié un EP, Belong, a annoncé un hiatus à durée indéterminée. Toujours frustrant quand on découvre à peine un groupe et à ma frustration s'ajoutait une crainte : que les 35 minutes de concert soient entièrement dédiées à l'EP en question, qui ne me fait pas grimper aux murs. Mais l'incroyable "The Avarist" qui ouvre The Inextricable Wandering entame le set surpuissant des Allemands ; 18 minutes de descente aux enfers et ce riff central qui rend absolument fou, sous des lights rouges très à propos. "Constructs of Separation", l'autre titre joué ce soir et cette fois issu de Belong, ne fait pas redescendre la tension et Ultha tire sa révérence en ayant franchement impressionné.
IMPERIUM DEKADENZ
19:20 - 20:10
Florent: Franchement pas connaisseur du groupe, j'assiste au set placé de côté, de manière à pouvoir assister au mieux à ce qui sera un excellent concert aux relents épiques que je n'avais pas soupçonnés sur album. Visiblement, Imperium Dekadenz met du coeur à l'ouvrage ... en dépit du grand n'importe quoi dans la fosse où le même conn... individu que précédemment viendra faire tomber le pied de micro du guitariste tout en faisant des fucks au chanteur. Épuisé par ce spectacle qui parvient à m'énerver même en restant bien à l'écart de la fosse, je préfère m'en aller.
Matthias : Je ne suis pas quelqu'un de violent, et je suppose que le chanteur d'Imperium Dekadenz non plus. Mais face au chaos que répandent les trois ignares, je vois bien qu'il n'est plus très loin de perdre son calme,et je le comprendrais parfaitement. On pourrait nous rétorquer que nous faisons une fixette là-dessus. C'est vrai, mais les organisateurs belges devraient se poser une question : est-ce que les groupes auront envie de jouer à nouveau devant un public qui leur a laissé un tel souvenir ? J'en doute.
Imperium Dekadenz nous offre en tout cas une très belle performance, dans un registre plus atmosphérique que je ne l'imaginais. Je ne connaissais pas les Allemands, je n'ai donc pas hélas le background nécessaire pour juger de la setlist, mais dans un autre contexte, j'aurais vraiment pu apprécier ce concert à sa juste valeur. Le groupe aussi, à mon avis.
WINTERFYLLETH
20:45 - 21:35
Matthias : Sur le papier, Winterfylleth a tout ce qu'il faut pour me séduire. Une groupe de black atmosphérique britannique, qui s'inspire du passé anglo-saxon de son Albion natale pour composer, y compris en acoustique, je devrais m'y retrouver ! Mais que ce soit sur album ou en live, le rituel ne prend pas. Winterfylleth compte de très bons musiciens, mais le registre dans lequel ils évoluent tolère mal la tiédeur, et le groupe n'arrive décidément pas à m'imprégner de la chaleur, ou d'ailleurs du froid, que peut me faire ressentir cette nuance du black metal. C'est dommage, car tous les ingrédients sont réunis dans le chaudron, mais la magie ne s'y condense pas.
Florent : Même triste constat pour moi : sur album, Winterfylleth, autant le dire clairement, me laisse complètement indifférent malgré des qualités évidentes. Et en live, malgré un son plus rèche et direct que je le pensais, passée cette surprise l'ennui s'installe. Rien à signaler, à part un son encore une fois impeccable (c'est à souligner pour ce style musical), mais clairement pas un groupe qui prend plus d'ampleur sur scène à mes oreilles ...
SAOR
22:10 - 23:10
Florent: Réglons d'emblée un différend apparemment créé lors du Cernunnos Pagan Fest : nos critiques concernant l'utilisation d'une flûte en live par Andy Marshall, chanteur et tête pensante de Saor, ont visiblement amené le groupe ... à passer aux samples, tout bonnement. Non pas qu'Horns Up se croit assez influent pour faire changer d'avis un groupe : ce sont bien les membres de Saor qui nous l'ont expliqué un peu après le concert. On suppose quand même qu'il a fallu d'autres critiques que la nôtre pour que la décision soit prise de ne plus sortir la flûte, mais sachant que deux des trois rédacteurs du report du Cernunnos sont de grands fans de Saor, je n'ai pas pu m'empêcher d'être un peu gêné car j'ai jusqu'ici vu deux fois les Écossais en live et ai chaque fois été charmé, samples ou pas. Reste que si notre live-report d'alors était cash et n'a pas vraiment arrondi les angles, le but n'est jamais de démolir mais bien de donner une opinion, dont acte ...
Dans tous les cas, c'est bien Saor, ma principale motivation à me taper Arlon en plein mois d'octobre (eux et 1914) et autant vous dire qu'après les quelques frustrations précédentes, j'attends beaucoup de ce concert. Je ne serai pas déçu : Forgotten Paths me prend directement aux tripes, comme sur album, et ce même si (encore une fois) il faut attendre un peu trop longtemps avant que le violon de Lambert ne soit suffisamment audible. Grosse surprise dès le deuxième titre et les choeurs du morceau-titre de Aura : véritable pic émotionnel de la carrière de Saor à mes oreilles, morceau qui me fait décoller le plus loin, j'ai pris l'habitude d'en entendre la mélodie plus tard dans le set. Difficile de m'en remettre et de retomber, mais Carved in Stone, titre issu de Roots et désormais régulièrement joué, reste entêtant au possible. Bien sûr, quelques défauts subsistent : une musique comme celle de Saor s'apprécie pour moi bien mieux seul avec ses pensées qu'au milieu d'un public qui ne vit jamais la musique comme nous (même si aucun écart de comportement à signaler cette fois, faut dire qu'il se fait tard quand on se gnôle depuis midi ... ), avec un son qui rend le tout plus brut, moins aérien.
Mais Andy Marshall prend de plus en plus d'aisance sur scène et on sent que le groupe acquiert une vraie cohérence quelques années après être devenu un « vrai » projet live et plus seulement studio. Au fil de l'évolution du groupe, on l'imagine devenir un incontournable et continuer cette progression ... Tears of a Nation, tiré d'un Guardians dont j'attends toujours d'entendre Hearth en live, conclut mon dernier concert du jour. Car il se fait tard et si sur album, Endstille promettait de savoir me garder éveillé, je trouve les Allemands incroyablement mous en live ... à moins que ce soit moi qui n'en puisse plus. Je quitte le Night Metal Fest conquis par la salle, le son, l'organisation, les tarifs - bref, tout ce qu'il est en leur pouvoir de gérer ; mais un certain public wallon risque fort de progressivement me faire déserter les salles.
ENDSTILLE
23:45
Matthias : La dernière vague d'assaut de Teutons manque en effet d'ardeur, comme s'ils n'avaient pas vraiment envie d'en découdre. C'est surprenant car, si je découvre Endstille en live, les albums du groupe m'ont toujours semblé sans concession dans leur ardeur guerrière. Nous en profitons donc pour battre en retraite sous cette pluie qui n'aura cessé un seul instant.
Nous avons roulé pendant 250 km pour rejoindre Arlon et le Night Fest. Une distance qui fera sourire nos lecteurs français, comme Florent l'a fait remarquer dès les premières lignes, mais en Belgique, c'est un fameux périple. Nous avons presque entièrement traversé le pays, d'ouest en est mais je pense que ça en valait la peine. Si la ville, véritable chantier à ciel ouvert pour l'instant, pourrait mettre plus en avant son patrimoine et ses attractions touristiques, les Arlonnais sont plutôt accueillants. C'est d'autant plus vrai pour l'équipe du Night Fest, qui nous a offert un bel événement malgré des moyens qu'on imagine limités, et des conditions pas vraiment optimales, comme ce déluge permanent. Si le Night Fest continue à programmer des groupes encore rares par chez nous, et à les accueillir dans un cadre sympathique et une acoustique excellente, il pourrait devenir l'un des événements majeurs d'une Wallonie décidément très pauvre, dès qu'on aborde les styles extrêmes. Sauf si les vrais fans de black metal désertent les concerts en salle à cause d'une minorité toxique, certes peu nombreuse, mais ô combien nocive. J'ose espérer que le Mass Deathtruction Festival, qui fait son retour en décembre, échappera à ce fléau.
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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Crédits photos : Matthias