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Un retour au premier plan de Dream Theater ? Plus personne n'y croit. Le groupe est en roue libre depuis maintenant dix ans avec des albums très bons (Train Of Thought) et d'autres à la limite du supportable (Octavarium) mais qui n'apporte plus la fraicheur qu'apportaient les sorties des années 90. Mais Dream Theater à l'instar de Metallica, donne l'impression depuis la préparation du nouvel album de vouloir revenir à ses racines et redevenir enfin les rois du Metal Progressif, trône qui leur est contesté depuis plusieurs années par des groupes venant de tous les horizons. Et que faut il faire quand on est contesté ? Se remettre en question! C'est ce qu'a su faire Dream Theater mais il reste à savoir si cette remise en question a été bénéfique ou va s'apparenter à un gros fiasco.
Avant de répondre à cette question analysons chaque chanson d'un groupe dont le line up n'a pas changé depuis dix ans. L'album démarre sur « A Nightmare To Remember » dont l'introduction pompeuse au clavier fait plus penser à Dimmu Borgir qu'à Rush ou Pink Floyd. Puis, déboule Petrucci avec un riff dans la veine « The Root Of All Evil » mais sans sa percussion. Ce morceau est assurément le plus Metal, malgré son refrain pas inspiré et mal incorporé au reste, de la carrière du groupe avec un Portnoy en forme qui gueule, growle et blaste. Sur la fin du morceau, on retrouve des claviers plus dans l'esprit de Dream Theater pour finir parfaitement le morceau. Belle claque d'entrée.
Malheureusement, ce n'est que passager puisque qu'avec « A Rite Of Passage », c'est la mauvaise face de Dream Theater qui réapparait. On pense par moment à de l'autoparodie notamment ce riff de guitare qui ressemble à s'y méprendre à celui de « Home ». La partie instrumentale ne se marie pas très bien avec le reste du morceau ô combien prévisible et marqué d'un refrain très faible comme Dream Theater aime en offrir à foison sur ses récentes sorties.
On continue dans le même registre avec la ballade « Wither » qui ne mérite non plus sa place avec son intro qui sonne comme une chanson d'Awake mais ici, s'arrête la comparaison. On est très loin d'un « Another Day » ou de « The Silent Man » avec une nouvelle fois, un refrain très énervant. Seul le solo de Petrucci digne d'un Queen sauve le morceau de la catastrophe.
Heureusement, on revient à des choses plus brutale et Metal sur « The Shattered Fortress » qui est le dernier épisode de la saga des Alcooliques Anonymes écrite par Mike Portnoy sur ses déboires avec l'alcool. Ce morceau reprend des plans de chacun des épisodes qui l'ont précédé (« The Glass Prison », « This Dying Soul », « The Root Of All Evil » et « Repentance ») de manière très opportune, les associant à de nouvelles parties pour en faire le parfait épilogue.
Vient le temps de « The Best Of Times » qui n'est, malgré son nom, pas le meilleur morceau de l'album mais n'en est pas très loin avec ce superbe riff principal bien mélodique qui fait suite au premier solo. Ce titre dégage quelque chose et l'on sent que le sujet traité ici (la mort du père de Mike Portnoy) tient particulièrement à cœur à tous les membres du groupe qui n'en font pas trop.Il suffit de juger le second solo de Petrucci qui n'en fait pas trop et garde la beauté du morceau. Bizarrement, son refrain qui ressemble énormément aux autres présents sur l'album ne me déplait pas car, en effet, il ne semble pas tomber comme un cheveu sur la soupe car ce morceau est bien plus mélodique que le reste.
Comme souvent avec Dream Theater, les meilleurs morceaux sont les plus longs et Black Clouds And Silver Linings ne déroge pas à la règle. « The Count Of Tuscany » est ce qu'il se fait de mieux sur cet album et, certainement, ce qu'il s'est fait de mieux depuis le morceau éponyme d'Octavarium. Le refrain colle au reste du morceau et la partie instrumentale est vraiment prenante qu'elle soit dans ce duel guitare guitare-clavier très mélodique ou dans la partie clavier très atmosphérique. Le final sur une montée en puissance est également une réelle réussite avec un James Labrie très touchant.
Après des écoutes approfondies, il faut le dire, Dream Theater est revenu sur certains morceaux ) son meilleur niveau. Il est dommage que le groupe ne soit pas aussi régulier sur cet album. On sent qu'il a essayé de revenir à ses racines qui sont la mélodie et la rêverie sans tomber dans la démonstration technique (« The Best Of Times », « The Count Of Tuscany ») tout en essayant d'avancer un peu en augmentant sa touche Metal (« A Nightmare To Remember », « The Shattered Fortress ») mais garde encore des morceaux trop bancals, parodiques et peu inspirés (paradoxalement les plus courts : « Wither » et « A Rite Of Passage »). Il ne lui reste qu'à soigner ses problèmes récurrents de refrain qui sont souvent insipides et au fin de compte, assez peu catchy.
Une production aux petits oignons, des musiciens inspirés et irréprochables, qui n'en font pas des tonnes, feront de cet album un très bon élément de la discographie de Dream Theater même si on aurait aimé qu'il soit amputé d'une douzaine de minutes.
1. A Nighmare To Remember
2. A Rite Of Passage
3. Wither
4. The Shattered Fortress
5. The Best Of Times
6. The Count Of Tuscany