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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Dream Theater

Awake

LabelEastWest
styleMetal Progressif
formatAlbum
paysUSA
sortieoctobre 1994
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Avec Awake, troisième album studio des Américains de Dream Theater, tout commence dès la pochette. Les plus observateurs sauront reconnaître un symbole de chacun des onze titres qui composent l'album sur cette illustration. Le ton est donné, ils vont nous donner du fil à retordre ! Surtout qu'après Images and Words les attentes sont là, et le départ de Kevin Moore, claviériste du groupe après l'enregistrement de Awaken'arrange rien. Heureusement, Derek Sherinian est là pour le remplacer et reprendre avec brio les parties de claviers du groupe pendant le tournée qui suivra. Il ne vous faudra pas beaucoup d'écoutes pour voir que cet album au vu de l'impressionnante discographie de Dream Theater, se tient là, à une place où aucun autre album ne peut se placer, un coin sombre qui ne laisse pas les fans indifférents. Enregistré à Los Angeles, les producteurs John Purdell et Duane Baron ont voulu laisser une empreinte plus épaisse, plus heavy et parfois plus grinçante sur Awake.

La longueur des titres témoigne de ce changement : presque tous les titres tournent autour de six minutes. Scarred dépasse les dix minutes mais ne fait pas figure d'exception. Si vous vous attachez au premiers instants de chaque titre, vous remarquerez que la puissance est de mise : Caught in A Web, The Mirror, Lie, toutes ces chansons sont devenues des classiques du live car elles dégagent dès le départ un implacable côté heavy. Je ne pense pas que l'auditeur qui s'attend à un disque de progressif, dont les influences annoncées sont Rush ou Genesis, est prêt à une telle démonstration de gros riffs. Et l'effort est collectif : Portnoy sort des plans privilégiant le coup simple mais efficace, Petrucci fait craquer sa guitare et Labrie monte vers des hauteurs aiguës qu'il ne pourra plus jamais reproduire puisqu'après cette album, il souffrira d'une intoxication alimentaire qui lui causera des vomissements qui lui abîmeront les cordes vocales. A titre personnel, je trouve que c'est le dernier album sur lequel sa voix est un peu « verte », il prendra un timbre plus grave par la suite, plus « mûr ».

Le mode de fonctionnement de Dream Theater sur Awakereste le même que précédemment : des titres où s'allient technique, métal et rock. Les ambiances varient, sur Voices par exemple, vous irez d'un endroit à un autre sur le spectre du progressif avec un John Petrucci particulièrement en forme. Le format plus court des titres évitent le trop plein parfois indigeste de la technique à tout prix. De plus, quitte à répéter l'ambiance est plus électrique ce qui donne à l'ensemble des compositions un vrai caractère et une place unique dans l'œuvre des Américains.
Les trois titres centraux : Erotomania, Voices, The Silent Man, composent une suite : A Mind Beside Itself. Ils forment trois piliers de la musique du groupe : une instrumentale assez complexe avec des éléments des titres suivants, on appréciera la spéciale dédicace à Malmsteen et consorts avec la petite branlette de manche vers la fin du titre. En second se place une chanson plus contrastée, plus longue, plus mélancolique mais pourtant toujours électrique où guitares et claviers collaborent pour donner ce ton presque désespéré à grands coups de mélodies. Pour finir, une acoustique, autre point fort du quintet, qui passe bien, tellement bien qu'ils en ont fait un single.

La seule note (presque) légère de l'album est Innocence Faded dont la rythmique nous prépare mal à ce qui va suivre jusqu'au final avec Space-Dye Vest composée par un Kevin Moore sur le départ vers des cieux plus sombres, Chroma Key pour être précis. Awakeest reconnu pour sa lourdeur qui prend racine dans les onze titres, et qui le rend plus abordable mais moins accessible. Une sorte d'oiseau de mauvaise augure pour la suite des événements : le départ de Moore, les problèmes de santé de Labrie, l'accueil plus que frais réservé à Falling Into Infinity... Mais pourtant une œuvre qui ne trahit en rien l'incroyable talent de Dream Theaterr et qui reste dans le cœur des fans un moment incontournable.

1. 6:00 (5:31)
2. caught in a web (5:28)
3. innocence faded (5:43)
4. erotomania (6:45)
5. voices (9:53)
6. the silent man (3:48)
7. the mirror (6:45)
8. lie (6:34)
9. lifting shadows off a dream (6:05)
10. scarred (11:00)
11. space-dye vest (7:29)

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