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Après trois sorties, deux albums et un EP, chaudement accueillies par le monde progressif, Dream Theater était de retour en studio à l'orée 1997 pour nous pondre ce qui restera pour beaucoup le premier faux pas de la formation new-yorkaise.
Il faut, tout d'abord, noter une grande instabilité au sein du groupe à cette période. Dream Theater a du mal à remplacer son ancien claviériste parti après Awake, Kevin Moore qui semblait être un personnage important dans la vie de Dream Theater. Le groupe a essayé Jordan Rudess mais prend finalement Derek Sherinian qui sera vite remercié une fois l'album sorti pour être remplacé par... Jordan Rudess qui sera, lui, le bon une fois pour toute. On parle aussi souvent de tensions au sein de la formation dont a failli payer les frais Mike Portnoy. Ce n'est donc pas dans une totale sérénité que Falling Into Infinity est sorti.
Falling Into Infinity est loin d'être un album mauvais et est même plutôt bon voire très bon par moment (Lines In The Sand) mais en sortant cet album, Dream Theater montre une facette beaucoup plus accessible qu'on ne lui connaissait que par ses ballades qu'étaient Another Day et The Silent Man voire sur SON tube Pull Me Under qui reste une énigme car malgré son coté faussement abordable, il avait déjà un aspect bien trop Progressif pour avoir un succès commercial de cette taille. Sur cet album, le groupe a revu son coté alambiqué et démonstratif à la baisse sur un grand nombre de morceaux tel le tube de l'album You Not Me, Hollow Years, Take Away My Pain ou encore Anna Lee et je pourrais encore en citer. Les jeux de virtuoses entre Petrucci et Sherinian sont presque inexistants. Les shreds ont quasiment disparu et laisse place à des soli au feeling, très bons mais déstabilisants. Pour autant, ces morceaux sont très bons dans leur genre mais il est tout à fait compréhensible que le fan de Dream Theater se retrouve déçu et désabusé du groupe bien qu'on y retrouve une part de Rock Progressif sur chacun d'eux.
Pour autant, il reste quelques chansons un peu plus démonstratives plus dans la veine de ce qu'avait proposé Dream Theater par le passé comme sur Lines In The Sand, assurément le meilleur morceau de l'album à la structure plus recherchée (enfin de la folie) et au superbe break instrumental. D'ailleurs, dessus on retrouve inviter sur le refrain Doug Pinnick, le chanteur de King's X pour un duo plein de pêche avec James Labrie. A travers ce duo, on voit vraiment où sont les soucis de Dream Theater. Comme sur son premier album When Dream And Day Unite, le groupe rend hommage aux scènes Rock et Progressive des années 70 en oubliant la personnalité qu'il s'était créé lors des trois sorties précédentes. Pour autant, certains morceaux rappellent le Dream Theater de Awake dès que les rythmiques se font plus dures, dès qu'on retrouve les soli de claviers et les guitares que l'on aime tant. Ainsi New Millenium ou Burning My Soul ou encore Just Let Me Breathe se rappellent à notre bon souvenir avec ce son typique, très propre et clair de Dream Theater. Hell's Kitchen aurait pu tenir la place d'Erotomania sur cet album mais n'a pas son charme, ni sa folie.
Falling Into Infinity est donc le premier faux pas du Dream Theater avec James Labrie au chant. L'album est bon et contient sa pépite mais n'est malheureusement pas à la hauteur de ce qu'on attendait du groupe. Ne vous méprenez pas, je ne reproche pas au groupe d'évoluer d'album en d'album mais bien de ne plus avoir le coté novateur qu'il avait sur les sorties précédentes. Ce coté « on ne prend aucun risque et on va chercher nos influences du coté des pontes des seventies tout en essayant d'être un peu plus écoutable m'agace énormément surtout quand on voit la bombe que le groupe sortira deux ans plus tard.
1. new millennium (8:20)
2. you not me (4:58)
3. peruvian skies (6:43)
4. hollow years (5;53)
5. burning my soul (5:29)
6. hell's kitchen (4:16)
7. lines in the sand (12:05)
8. take away my pain (6:03)
9. just let me breathe (5:28)
10. anna lee (5;51)
11. trial of tears (13:07)
a) it's raining
b) deep in heaven
c) the wasteland
