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« L’identité n’est pas donné une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence. » Amin Maalouf.
Oakland. Californie. 1985. Le monde assiste à la naissance d’une entité qui va marquer la sphère musicale à jamais par une créativité et une innovation sans pareille. Pourtant le chemin sera long à parcourir avant d’en arriver à ce stade. Laissez moi vous rafraichir la mémoire …
« And I’m left still, still longing. Still cold. So cold. »
Le groupe va tout d’abord réaliser deux albums, Pain of Mind & The World As Law, proposant un punk hardcore possédant déjà quelques touches particulières mais n’offrant véritablement rien de très marquant ou d’innovant. C’est donc à la suite de ces premiers jets que la formation va marquer son désir de changement et cela passe tout d’abord par le biais de la création de leur propre label, Neurot Records, sur lequel sortira le troisième album du désormais quintet (notez que la basse et les programmations sont désormais tenus par deux membres qui rejoindront le groupe quelques temps après), Souls At Zero.
« They are visions, visions on. »
Il faut tout d’abord savoir qu’il est extrêmement difficile de décrire un tel album, d’une part car il est la pierre émergente du style que le groupe développera par la suite, d’autre part car ce style à proprement parler est purement et simplement impossible à qualifier par de simples termes. Si la formule « Post-metal » sera plus tard retenue pour parler de la musique des américains, l’écoute d’un tel opus prouve qu’il est impossible de réduire ces dix titres à cette expression. Mais venons en aux détails.
« You web is my time. I can see the sign. It flows through heart. It sees through eyes. It fills my soul. »
Une chose est certaine, Souls At Zero ne peux s’écouter et être apprécié, comme tous les albums de Neurosis, uniquement du début à la fin, impossible en effet d’en extraire un morceau tant l’opus est une entité logique et continue dans sa totalité. Tantôt calme et reposant, tantôt angoissant et malsain, Neurosis arrange et dérange. Parfois haineux et colérique, parfois beau et envoûtant, Neurosis rassure et consume.
Que ce soit les dissonances et le climax final du titre d’ouverture, To Crawl Under One’s Skin, qui résonneront en vous pendant très longtemps, les mélodies immersives communes au titre éponyme et à Zero formant un fil conducteur au sein de cette tempête sonore ou encore les pics d’intensité que sont les géniaux The Web, A Chronology For Survival ou Stripped, Souls At Zero vous fera voyager parmi tous les états d’esprits possibles. L’ensemble de vos sens sera mis à contribution tandis que, sans vous en rendre compte, Neurosis vous aura transportez au-delà de votre propre conscience.
« A chronology for survival and a wretched end for the pathetic. »
Neurosis fait plus que traverser les genres dès cette année 1992, il en créer un. Le groupe incorpore pour cela de nombreux éléments inhabituels au sein de cette sphère musicale. Nous retrouvons donc du violon (Flight), du violoncelle ainsi qu’une trompette (Sterile Vision). L’instrumental n’étant pas le seul élément sur lequel le quintet s’illustrera et se démarquera du reste, que dire des voix ô combien poignantes et immersives des deux frontman de la formation, à savoir Scott Kelly et Steve Von Till, guitaristes et principaux compositeurs de Neurosis ? Les lignes de chant des deux hommes se mêlent et s’entremêlent à la perfection pour créer ces mélopées déchirantes et chaotiques, qui vont résonner longtemps dans votre esprit, pauvres mortels …
« Internal shame spirals you down. Do not be ashamed of freedom. »
Neurosis, ici par le biais de Souls At Zero, ne peut laisser de marbre. On vénère ou on déteste, mais on ne peut rester insensible à des compositions bouleversant nos sens à ce point. Ce chef d’œuvre ne s’écoute pas, il se vit. Les fondations sont désormais posées et l’aventure n’en est encore qu’à ses prémices.
Enter to the Neuroworld with me. The journey has just begun …
« The hole in your soul marks the ruins. The lost city. The lost child. »
1. To Crawl Under One's Skin
2. Souls at Zero
3. Zero
4. Flight
5. The Web
6. Sterile Vision
7. A Chronology for Survival
8. Stripped
9. Takeahnase
10. Empty
11. Souls (Demo Version)
12. Zero (Demo Version)
13. Cleanse III (Live in London)