U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Ah ! On tient enfin le premier album d’Opeth avec sa formation dite classique avec Mikael Akerfeldt, Peter Lindgren et la paire de Martin, Lopez et Mendez. Le premier avait déjà enregistré la batterie sur My Arms, Your Hearse tandis que le second avait rejoint le groupe juste après son enregistrement laissant la place vacante de bassiste pour l’occasion à Mikael. Deux ans plus tard avec un Mendez bien intégré, il était temps de donner naissance au successeur du chef d’œuvre My Arms, Your Hearse. Et comment mieux faire suite à un chef d’œuvre qu’avec un nouveau chef d’œuvre ?
Opeth était à cette époque là dans un processus d’amélioration continue et à chaque sortie d’album, on s’approchait un peu plus de la perfection jusqu’à Damnation compris. A dire vrai, à chaque fois que j’écoute un opus dans la période entre la sortie de My Arms, Your Hearse et celle de Damnation, il devient automatiquement mon album préféré du groupe jusqu’à ce que j’en écoute un autre qui devient lui-même mon favori et ainsi de suite. Confession faite, je dois avouer que plus Opeth avançait, plus sa recette se clarifiait. Les morceaux n’ont jamais été aussi fluides (jusqu’ici) tandis que Mikael laisse un peu les ténèbres de coté pour offrir un visage bien plus romantique. La couleur prédominante de la pochette ici n’est plus le noir mais le rouge bien que très sombre, ce qui m’amène à le voir différemment de ses prédécesseurs (comme quoi rien qu’une pochette peut influencer votre vision de l’album). Bien sûr, il y aura toujours des éléments de cette noirceur qui seront présents comme les grosses parties de Death Metal alors indissociables de la Musique du groupe sur « The Moor » ou « Godhead’s Lament » mais cette violence tend à diminuer. Au contraire des belles mélodies à la fois sur les riffs que sur les soli venant du Heavy, Rock Progressif voire du Blues (« Benighted ») qui deviennent légion, en plus de faire mouche à chaque foi. Mikael semble également prendre énormément confiance en son chant clair qu’il utilise de plus en plus mais sans jamais en rajouter. Toutes ses interventions sont opportunes et j’irais même jusqu’à dire « divines » et le pire, c’est que je n’ai pas l’impression de trop en faire en affirmant cela. Je le pense réellement et donnerais cher (oui, la chanteuse. « Strong Enough ») pour retrouver ce chant chez quelqu’un d’autre. Si vous n'êtes pas sûrs de ce que j'avance, laissez donc « Face Of Melinda », « Godhead's Lament », le final de « Moonlapse Vertigo » ou encore « White Cluster » (Pour les titres qui m'ont le plus marqué de ce point de vue) vous toucher au plus profond de vous avec cette beauté absolue et on en reparlera.
J’ajouterais à cela que l’album est un formidable patchwork de tout ce que sait faire le groupe (un peu comme My Arms, Your Hearse du reste, mais en plus mélodique). Des mariages idéaux entre Death et Rock Progressif (« The Moor » pour prendre le titre le plus complexe de l'album) comme ils nous en ont montré mais aussi une belle ballade comme la très simple « Benighted » dans la droite lignée de « Credence » et une semi-ballade à la « To Bid You Farewell » tout simplement bouleversante qu’est « Face Of Melinda ». Un vibrant hommage prémonitoire pour sa fille qui naîtra quelques années plus tard et qui s'appellera Melinda... Vous avez dit avant-gardiste ? J'aurais dit génial.
Tout a été dit sur Opeth et sa carrière d'autant plus de nos jours où les Suédois ont atteint des sommets de notoriété, remplissant des salles toujours plus grandes. Cette chronique est juste une cure de nostalgie s'adressant d'abord à tous ceux qui ont été déçus par un Heritage bordélique, dépourvu de charme et qui aimeraient retrouver cette époque si fructueuse, puis aux plus curieux afin de leur rappeler que le dernier album n'est pas du tout représentatif de toute la carrière d'Opeth.
1. The Moor
2. Godhead's Lament
3. Benighted
4. Moonlapse Vertigo
5. Face Of Melinda
6. Serenity Painted Death
7. White Cluster