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Opeth, groupe dont le génie musical n’est plus à prouver, nous revient après l’interlude acoustique de «Damnation» (presque) sans séquelles. Etant aussi passé de Music For Nations à Roadrunner, le résultat final de l’album était des plus attendus. Avec en prime, un changement de producteur/mixeur ( Jens Bogren ), la surprise devait normalement être au rendez-vous…
Et elle y est ! Non, Opeth ne joue pas désormais du brutal death, ni de la musique d’ambiance, mais bien comme à son habitude, un mélange subtil entre un death obscur et un rock délectable. Donc pas de changement extrême au programme, mais bien des petits changements ici ou là, qui font qu’au bout du compte, on sent une légère évolution. La bande à Mikael Åkerfeldt ( non, ce n’est pas un lointain cousin de Karl Lagarfeld ), principal compositeur du groupe, allie toujours avec tant d’adresse et de fascination, la fusion des styles et d’ambiances. Ainsi, on entend défiler différentes atmosphères tout au long de l’album ; "The baying of the hounds" passe d’un air funk (grâce au claviériste Per Wiberg, qui est devenu membre à part entière) à des compositions très sombres, "Beneath the mire" nous transporte dans un univers aux senteurs orientales, l’insertion du piano sur "Atonement" est des plus relaxants, "Reverie/Harlequin forest" ( l’un des meilleurs morceaux de l’opus ) nous envoûte de la plus belle façon qui soit… Des genres de choses qu’Opeth est un des rares groupes à pouvoir se permettre.
Mais bien sûr, tout n’est pas si bleu dans ce Ghost Reveries. Le groupe n’a pas perdu la recette des puissants riffs qui t’amènent à quelques mètres des ténèbres. "The Grand Conjuration" ou "The baying of the Hounds" feraient headbanger une limace sous calmants.
Mais ce qui marque le plus dans les nouvelles compositions, est la présence, dorénavant, prédominante du rock progressif par rapport au death métal. Toutefois, ce n’est pas pour autant que l’enchaînement guitares électroniques/acoustiques se fait de façon vilaine, bien au contraire ! Qu’en à "Hours of Wealth", elle est totalement dominée par le côté acoustique.
Au niveau du chant du père Åkerfeldt, il parfait son parcours avec une voix aussi nette qu’envoûtante, que ce soit en chant clair ou guttural. C’est d’ailleurs à l’écoute du refrain de "Reverie/Harlequin forest", que les influences d’Orphaned Land me parurent tout de suite plus visibles. La batterie, assurée par Martin Lopez (ex-Amon Amarth), est exécutée à l’image de la musique d’Opeth, de manière somptueuse ! Ne parlons même pas des riffs, qui sont pour la plupart, dans la même trempe que les anciens efforts du groupe.
A l’opposé de ce à quoi je m’attendais, on rentre très facilement dans l’album et seules quelques écoutes suffisent à se l’ « approprier ». Certains pourraient y voir ici un compliment, celui d’une musique bien faite ; et bien non, je trouve ça plutôt regrettable qu’un groupe de la carrure d’Opeth, nous sortent des mélodies aussi catchy… Mais l’ensemble est des plus satisfaisants, car même avec une durée de plus de 65 minutes, la formation suédoise nous étonne là où on ne l’attend pas, grâce à de nombreux changements de rythmes. Encore une fois, Opeth a réussi à nous surprendre avec ce mélange des genres, passant du death à un rock gentillet, sans aucune vergogne. C’est grâce à des groupes comme ça, que la vision du métal pourra évoluer par rapport aux personnes extérieures du style…
1. Ghost of perdition (10.29)
2. The baying of the hounds (10.41)
3.Beneath the mire (7.57)
4. Atonement(5.20)
5. Reverie/Harlequin forest (12.39)
6.Hours of wealth(5.20)
7. The grand conjuration(10.21)
8. Isolation years(3.51)