REVUE D'ACTU #69 : Thy Art is Murder, Kalmah, DHG, Immortal, Thy Catafalque...
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Il n'y a pas que l'actualité politique qui a été riche et intense ces dernières semaines ; l'actualité musicale n'est pas en reste. Au programme de cette nouvelle revue d'actu : du deathcore, du black, du death, du noise, du prog et même quelques retours très attendus de groupes auréolés.
Kalmah | Thy Art is Murder | Dødheimsgard | Abiotic | The Mon | Wormwitch | Allochiria | Immortal | healthyliving | Thy Catafalque | Lucassen
Kalmah
Michaël : Les maîtres du swamp metal comme ils aiment à se faire appeler sont enfin de retour ! Ils sortiront leur prochain album le 26 mai 2023 via Ranka Kustannus. Après une bien trop longue attente depuis leur album Palo (2018) qui m'avait clairement laissé sur ma faim, nous allons enfin pouvoir réécouter ce qui se fait de mieux aujourd'hui en matière de mélodeath "underground" finlandais. Le premier single sorti il y a quelques jours, intitulé « Haunted by Guilt » était une belle entrée en matière, sans toutefois m'époustouffler. « Drifting In A Dream » est davantage une surprise : si l'on retrouve toujours les leads et les vocals caractéristiques du groupe, c'est un titre mid-tempo très intense que nous offre Kalmah. C'est un grand oui. Et on a encore plus hâte d'entendre la suite.
Thy Art is Murder
Michaël : Le 7 avril prochain, Fit For An Autopsy, Thy Art Is Murder et Malevolence sortiront un EP intitulé The Aggression Sessions chez Nuclear Blast Records. Au programme : six titres dont trois inédits des groupes précités et trois covers dont certaines assez originales. Alors que Fit For An Autopsy s'occupera de « Under a Serpent Sun » (At the Gates) et Thy Art is Murder de « Hammer Smashed Face » (Cannibal Corpse), Malevolence nous offrira une reprise de « Left Outside Alone » de Anastacia, rien que ça.
Quoi qu'il en soit, en attendant de découvrir cet EP dans son intégralité, Thy Art is Murder vient de mettre en ligne son titre intitulé « Until There is No Longer ». Un titre massif, brutal avec quelques relents de Suffocation ici ou là. Les Australiens nous avait manqué et on se rappelle désormais pourquoi ils sont un des meilleurs combo deathcore du monde.
Dødheimsgard
Circé : On a attendu huit longues années le retour des rois de l'avant-gardisme norvégien, les irremplaçables Dødheimsgard. Le groupe fait partie de ceux chez qui la seule constante est le changement, la seule attente l'innatendu : et encore une fois, il semblerait qu'on ne déroge pas à la règle. « Abyss Perihelion Transit » est le premier single tiré du futur album Black Medium Current, et dépayse complètement dès les premières notes. Si A Umbra Omega, l'album précédent, allait déjà chercher loin dans l'atmosphérique et l'expérimental, DHG pousse ici la formule jusqu'à son paroxysme, si bien que le morceau puisse dificilement qualifié de metal et encore moins de metal extrême. Très propre et ethéré, on y retrouve un côté très post-metal, un tempo qui emprunte au doom toute sa lenteur pesante et des guitares très peu présentes, qui laissent la part belle à quelques arrangements électroniques. Les vocaux sont la seule trace encore audible de l'héritage black metal du groupe. DHG nous offre encore une fois un morceau surprenant, aussi inventif que minimaliste, accompagné des visions déroutantes d'un clip signé Costin Chioreanu. Un parti pris osé et un teasing intriguant pour l'album à venir le 14 avril !
Abiotic
Michaël : Décidément, Matt Heafy (Trivium) n'en finit plus de participer à des featurings (comme avec Ingested, récemment) ! Cette fois-ci il va rejoindre le combo deathcore / death technique floridien Abiotic pour son titre « Ocean of Worldly Suffering ». Après avoir alterné le bon et le moins bon sur leurs précédents opus (Ikigai en tête, sorti en 2021), le groupe nous revient avec un titre puissant, mélodique, technique et globalement très bien composé. Et, pour une fois, je trouve l'apport de Matt Heafy exceptionnel sur les passages en clean vocals. Le refrain et le pré-refrain, notamment, sont époustoufflants. En bref, on a très très hâte de voir si le groupe va enfin passer la cinquième et nous offrir un futur album suivant cette nouvelle ligne. Affaire à suivre, puisqu'aucune date pour un futur album n'a encore été annoncée.
The Mon
S.A.D.E : Chanteur, bassiste et bidouilleur psychédélique en chef chez Ufomammut, Urlo a créé en 2018 une tanière bien à lui sous la forme de The Mon, un projet solo. EYE, le deuxième album, sortira le 26 mai prochain sur Supernatural Cat (le label d'Urlo) et de bien belles collaborations ont déjà été annoncées avec notamment la participation de membres d'Amenra et de Neurosis. Côté musique, on retrouve sur Where, le premier single dévoilé, un mélange de guitare et de synthés plein d'une sorte de mélancolie sereine, une sorte de folk intimiste où acoustique et électronique convergent.
Wormwitch
Circé : 2023 semble être une belle année pour le black metal à tendance punk et révolutionnaire : nouvel album de Dawn Ray'd, et retour aussi des plus discrets canadiens de Wormwitch. Après un premier album fort direct, le groupe avait fait quelques détours par des terrains plus mélodiques voire folk, pour finir il y a deux ans sur un Wolf Hex peu marquant. La cuvée 2023 s'annonce différente, en tout cas au vu de ce premier single « Weapons against despair » offre un black metal puissant et rentre dedans, hargneux à souhait malgré une prod très propre. Des blasts au d-beat, de la violence aux mélodies insidieuses, un retour aux sources fort bienvenu qui laisse présager du bon pour la suite. Pas encore d'album en vue, mais un split avec Sadistic Ritual duquel le morceau est tiré sortira sous peu.
Allochiria
S.A.D.E : Le troisième album des Grecs d'Allochiria vient d'être annoncé, et il sortira le 24 avril chez Venerate Industries. « Darklight », le premier single, a été mis en ligne sous forme d'un clip aux inspirations ionesquienne. En ce qui concerne la musique, on retrouve le post-metal bien fichu des Athéniens, quelque part entre Isis et Cult Of Luna. Ειρήνη au chant est toujours aussi magistrale, sa voix dense et rugueuse s'adressant directement aux tripes de l'auditeur. On retrouve également ces lignes de guitares travaillées et mélodiques qui font l'une des forces du groupe depuis ses débuts. A suivre avec attention, donc.
Immortal
S.A.D.E : Il semblerait que le départ d'Abbath ait donné une seconde jeunesse à Immortal. En tout cas, si le reste de War Against All, prévu le 26 mai prochain chez Nuclear Blast, est de la trempe de son premier single, il sera le digne successeur de Northern Chaos Gods. Bien entendu, la production moderne fera toujours grincer des dents les puristes du son crasseux des débuts, mais côté riffing on est plutôt servi : Demonaz délivre en trois minutes un belle panoplie de son talent, que ce soit en format accéléré sur les séquences en blastbeat ou plus mid-tempo le reste du temps. Rien de révolutionnaire à l'horizon mais la possible promesse d'un album rivalisant avec la qualité retrouvée de son ainé.
healthyliving
S.A.D.E : Difficile de classer healthyliving à l'écoute de ce single. Quelque part entre noise rock et shoegaze, avec pointe de psychédélisme (peut-être renforcée par le clip), le trio ne se laisse pas facilement cerner. Amaya López-Carromero (Maud the moth), Scott McLean (Falloch, Ashenspire) et Stefan Pötzsch, qui ont composé entre Ecosse, Espagne et Allemagne, proposent une musique qui semble facile d'accès et immédiate, mais où l'on sent néanmoins tout le travail nécessaire pour parvenir à ce résultat. C'est à la fois accueillant et légèrement oppressant (notamment cette montée en fin de titre). Le trouble vient d'un production difficilement qualifiable, avec un son lisible et flou à la fois. Et ça donne surtout terriblement envie d'écouter la suite. Il faudra patienter jusqu'au 7 avril, date à la quelle sortira Songs of Abundance, Psalms of Grief, chez La Rubia Producciones. A noter également que le groupe donnera son premier concert au Roadburn cette année.
Thy Catafalque
ZSK : Connu pour sa productivité, Thy Catafalque n’a pas tardé pour donner un successeur à Vadak (2021), et c’est ainsi que Alföld, le 11ème (!) album du projet débarquera le 16 juin prochain. Et cette fois-ci, il y a une promesse, celle d’un album très « metal », droit au but, sans trop d’expérimentations. Probablement pour alimenter les setlists du groupe qui s’assume désormais aussi comme formation de scène, mais soit. De toute façon Thy Catafalque a toujours été en réussite même sur des morceaux plus courts et ce premier single, « Néma vermek », le prouve bien. Pas d’agressivité frénétique black metal comme Thy Catafalque a pu en faire par le passé toutefois, le tempo est tout de même relativement soutenu, mais l’efficacité est bien là et surtout ça reste du pur Thy Catafalque, avec toujours ces synthés envoûtants et même une certaine mélancolie. On en veut déjà encore !
Lucassen's Supersonic Revolution
Storyteller : Arjen Lucassen est hyperactif. Il ne se passe pas un an sans que l’on ait une myriade de projets de sa part, tous aussi stellaires. Mais cette fois, il met en avant la sobriété. Un groupe, cinq membres, pas d’invités ou de rôles à jouer dans une histoire compliquée. Non, vous ne rêvez pas, Lucassen fait simple. Et ça cogne avec ce deuxième single pour l’album, « The Rise Of The Starman ». Du gros heavy avec le clavier un peu retro de Lucassen. Le projet s’appelle Supersonic Revolution et l’album sort début mai. On a donc le temps de se préparer à cette galette d’un autre monde. Il a cherché à mélanger les sons des années 70 avec des vibes plus modernes apportées par des musiciens plus jeunes que lui. Pas de folies, juste du gros son pour se faire plaisir, ce qui semble est l’objectif avoué de ce projet.