Plus c’est bête plus ça me parle, sauf des fois…
On est le 2 mai 2013, alors que je m’apprête tranquillement à partir pour le Neurotic Deathfest voilà qu'une nouvelle vient bouleverser ma soirée, Jeff Hanneman guitariste et surtout fondateur du plus grand groupe de thrash au monde vient de mourir, et avec lui la triste impression que plus rien ne sera comme avant…
Qu’on se le dise un nouvel album de Slayer est toujours un événement. Seulement voilà, pour ce « Repentless », la donne est différente. Si le groupe a connu divers changements/retours au niveau de la batterie c’était bel et bien le seul poste à avoir connu des changements durant les plus de 30 ans de carrière du groupe. Alors oui Jeff n’était plus dans le groupe depuis quelques années et sa fameuse rencontre avec une araignée mutante, mais tout de même, savoir qu’il allait être absent pour la première fois d’un album de Slayer pouvait laisser craindre le pire, surtout en laissant Kerry King seul aux manettes.
Que les choses soient bien claires, mes morceaux favoris du quatuor californien ont toujours étés ceux d’Hanneman, non pas que King ait pondu que des bouses, mais Jeff Hanneman, c’était le coté le plus froid et le plus dangereux de Slayer, et sans son coup de patte légendaire qu’en serait-t-il de cet album ?
Si j’ai autant tardé à chroniquer cet album c’est tout simplement parce que dire du mal de Slayer m’était une idée inconcevable, Slayer est et sera toujours l’un de mes groupes favoris, l’un des rares à me mettre autant dans un état proche de la folie, et pour ceux qui ne verraient pas je vous invite à regarder le documentaire bonus du dvd « War At Warfield ». Pour les autres « You Know ! ».
Quoi qu’il en soit autant rentrer dans le vif du sujet : cet album est raté, rares sont les titres à m’avoir décroché autre chose qu’un bâillement ou un soupir de nostalgie.
Comme précisé plus haut, Slayer ça représente le danger, la haine, le chaos, tout ce genre de petites choses qui vous donnent envie de péter le nez de votre voisin, d’hurler au monde comment il est moche et puant. Et là, la seule haine que l’album procure c’est celle de voir un groupe en pleine déconfiture.
Alors oui, depuis 1994 Slayer a plus ou moins alterné le bon et le moins bon sur ces albums, mais il y avait toujours ce type de morceaux qui vous rappelaient que c’était Slayer et qu’il ne fallait pas trop se foutre de leur gueule. Sur ce « Repentless » et en dehors du morceau titre, ça alterne entre le pas terrible et le franchement nul. Seules bonnes surprises, les titre « You against You », qui nous rappelle à quel point Slayer aime toujours autant le Punk/hardcore, et le très bon « Piano Wire » et son riffing typique de Slayer, qui est au passage l’unique morceau composé par Hanneman. Comme quoi…
Le reste franchement… je n'ai limite pas envie d’en parler tellement c’est affligeant. Mention spéciale à « Cast The First Stone » qui ferait passer un épisode de Derrick pour le plus rapide des flics tellement c’est mou et long pour se mettre en place. Enfin merde je ne comprends pas, tu possèdes un mec talentueux comme Gary Holt et tu ne le laisses pas prendre place à la composition ne serait-ce que pour un morceau ?
Slayer, comme tout le monde, a bien évidemment vieilli et malheureusement ça se ressent, à commencer par la voix de Tom Araya. On ne va pas lui demander d’hurler comme à l’époque d’Angel Of Death mais tout de même, l’entendre à la peine comme sur « When The Stillness Comes » c’est triste. Parlons également d’« Implode », premier morceau à avoir filtré de l’album plus d’un an auparavant : c’est quoi ce début de morceau qui sonne comme du sous Amon Amarth ? C’est tout ce que vous avez sous le coude les gars ? Elle est où l’explosivité d’avant ? Purée mais même sur le précédent y’avait des morceaux comme « Psychopathy Red » ou « Public Display of Dismemberment » qui vous sautaient à la gueule et vous rappelaient que c’était bien un disque de Slayer que vous écoutiez et non pas un groupe qui s’auto parodie.
Bon après bien sûr il y a quand même des passages que je qualifierais de « satisfaisants », les deux morceaux précédemment cités, l’intro de « When the Stillness Comes » qui n’aurait pas fait tache sur « Divine Intervention » ou encore le jeu de Bostaph qui, s'il ne possède pas le groove de Lombardo, a le mérite d’apporter une certaine agressivité à l’album. Mais, dans l’ensemble, c’est vraiment peu pour sauver cet album. Alors simple accident de parcours ou véritable coup d’arrêt ? Seul le temps nous le dira, et encore rien n’est moins sûr…
1. Delusions Of Saviour
2. Repentless
3. Take Control
4. Vices
5. Cast The First Stone
6. When the Stillness Come
7. Chasing Death
8. Implode
9. Piano Wire
10. Atrocity Vendor.
11. You Against You
12. Pride In Prejudice