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Au rythme de plus d'un album sorti par an, Black Sabbath continue son petit bonhomme de chemin dans son monde rempli de LSD sans se soucier de ce que les autres font. Enfin presque, le groupe de Birmingham ne reste pas insensible à de nouvelles sirènes. Six années d'existence et toujours pas de changements de line up, mais une collaboration forte intéressante. En effet avec l'émergence du Rock Progressif et le succès de Who's Next de The Who, Black Sabbath a cette nouvelle volonté d'utiliser des synthétiseurs, ce qui a fait et fait encore débat chez les fans du groupe. Quitte à évoluer, autant le faire bien et s'entourer d'une référence du genre à savoir Rick Wakeman que l'on a connu pour ses envolées mythiques avec Yes.
Black Sabbath Vol. 4 était un album plutôt difficile d'accès sans tube dans une ambiance de plus en plus noire. Pourtant, le final de « Under The Sun\Every Day Comes And Goes » laissait entrevoir la lumière au bout du tunnel duquel le groupe est sorti en 1973 pour la réalisation de son tout nouvel album Sabbath Bloody Sabbath. Un opus qui sent un peu plus la nature tout en gardant ses réunions de sorcières et sa passion pour la drogue qui rend les Sab' toujours plus fous.
Sabbath Bloody Sabbath renoue avec ce qui a bien marché sur les trois premiers albums, soit une machine à hymnes se greffant ainsi sur le podium des albums ayant produit le plus de classiques derrière Paranoid mais à égalité avec Master Of Reality. L'album commence par un des plus gros tubes de son histoire, le titre éponyme et son riff puissant que tu ne peux t'enlever de la tête à la manière de « Sweet Leaf ». Néanmoins, le groupe surprend par certains changements de tempi et, notamment ce passage bien senti totalement acoustique saupoudré de claviers avec un fort accent méditatif. Ce genre d'étrangeté qui revient assez souvent tout du long de Sabbath Bloody Sabbath, que ce soit sur le morceau acoustique « Fluff », « Looking For Today » ou encore « Who Are You ? » (un petit hommage pour The Who ?).
Cette dernière révèle le gros problème de ce Sabbath Bloody Sabbath : Son hétérogénéité avec la présence de quelques morceaux que je n'aime pas écouter comme « A National Acrobat » qui met beaucoup de temps avant de trouver un intérêt à mes yeux lors de la partie finale rappelant la virtuosité de King Crimson, un court instant. « Fluff » est, je pense, trop longue et fait perdre la dynamique qui avait mis du temps à s'installer sur « A National Acrobat ». « Who Are You ? » qui est basé principalement sur un duo entre Ozzy et des claviers robotisés, innove mais manque de variété, de folie. Par conséquent, sur huit titres, j'en zappe déjà trois.
Il n'en reste donc que cinq morceaux mais quels morceaux ! Un enchainement d'hymnes tous plus percutants les uns que les autres. Pour dire, j'aimerais bien tous les voir en live l'année prochaine. Ce qui est drôle sur Sabbath Bloody Sabbath, c'est que certains titres au premier abord ne paye pas de mine mais alors les écoutes revenant, prennent une dimension énorme. « Killing Yourself » et « Looking For Today » possèdent des riffs d'ouverture qui semblent inoffensifs mais qui laissent place à d'autres riffs pour le moins remarquables sortis de nulle part mais qui font mouche. Je passe le titre éponyme dont j'ai déjà parlé pour en venir à la spatiale « Spiral Architect » sur laquelle Rick Wakeman se lance à pleine propulsion et part dans un trip symphonique du plus bel effet. Je garde le meilleur pour la fin car le chef d'œuvre de cet album s'appelle « Sabbra Cadabra », un ovni entre Stoner et ambiance de saloon avec une des meilleures mélodies de guitare que Tony Iommi n'ait jamais trouvé. Surement le titre le plus fou de l'histoire du groupe et peut être même le meilleur. Quand Rick Wakeman se met à jouer du piano en second plan sur la fin du morceau, cela devient délicieux... Exquis... Merveilleux.
Les ambiances plus joyeuses de cet album n'en finissent pas de faire débat et ne manqueront d'influencer certaines formations comme Cathedral. A l'image de Metallica, Black Sabbath à partir de cet album va commencer à diviser jusqu'à l'arrivée de Dio et la parution de Heaven And Hell qui mettra tout le monde d'accord. En dépit de cela, c'est plus l'inégalité entre les morceaux qui me chagrine et m'empêche de lui coller la note maximale alors que certains de ses morceaux font parti de mes préférés du groupe. La drogue a globalement de bons effets sur Black Sabbath mais on note une petite baisse de régime. Est-ce le début de la pente descendante ? Seul Sabotage nous donnera la réponse. Patience.
1. Sabbath Bloody Sabbath
2. A National Acrobat
3. Fluff
4. Sabra Cadabra
5. Killing Yourself To Live
6. Who Are You
7. Looking For Today
8. Spiral Architect