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Allez aujourd'hui, en ces temps de Noël, je remets les pieds dans le plat. Je fouille dans mon armoire, prends ma chemise orange au goût exquis et le pantalon le plus serré couleur kaki que j'ai pour mettre mon boule en valeur. Je peux, comme ça, m'imprégner de l'état d'esprit de l'époque. Drogues, Liberté, drogues, Rock'n'Roll, drogues, orgies. La vie en somme. L'heure était au bonheur. Mais ce n'était pas la manière de voir les choses de Black Sabbath. Ce tout jeune groupe, se faisant appeler jadis Earth, dès son premier album, va inventer le Heavy Metal en seulement huit titres (six compositions et deux reprises) et quarante trois minutes.
Qu'on soit d'accord, cet album éponyme est culte car il est une petite révolution pour l'époque mais il n'est pourtant pas le meilleur album de Black Sabbath, loin de là même. Il n'est pas mauvais non plus mais ne contient pas que des titres mémorables comme Paranoid peut en contenir. Les morceaux sont tous, au moins, très bons mais ils manquent d'un petit truc en plus qui ferait toute la différence. Est-ce une question d'originalité ? Est-ce un manque de génie ? Est-ce un style pas encore tout à fait défini ?
Je pencherai plutôt pour la dernière solution. Cet album n'est pas encore la naissance du Heavy Metal à proprement parler tel qu'on le connait. On retrouve surtout sur ce premier album quelques balbutiements du style à l'exception faite du titre d'ouverture, véritable pierre angulaire du Doom Metal. Le groupe sur ce morceau éponyme délivre une atmosphère totalement oppressante, noire et chaotique contrastant avec les mélodies du bonheur habituelles. Une répétition de trois notes totalement maléfiques. Le groupe tout entier est possédé par le Malin de la guitare de Tony Iommi au chant plaintif et horrifié d'Ozzy Osbourne.
Cependant, le reste de l'album démontre davantage de la propension à jammer du groupe (la reprise d'Aynsley Dunbar Retaliation, « Warning », est une longue session de jams ou encore « Sleeping Village ») et revendique l'influence de la musique Blues sur son univers. Un héritage qui sera toujours présent durant leur carrière avec plus ou moins d'insistance selon les périodes. Et bien entendu, ça groove et pas qu'à moitié. La section rythmique se régale et nous régale (Geezer Butler reste le bassiste dont le toucher m'a le plus impressionné en concert jusqu'ici) avec des plans sortis d'une autre planète. Mais pas de chance, les jams proposés sont très inventifs mais ne correspondent pas du tout à mes goûts. Je préfère davantage les machines à tubes qui sont également les classiques du groupe comme « The Wizard », « N.I.B. » et « Wicked World » qui groovent un max et font taper du pied que les grosses parties de jams qui, même en tant que grand fan de Dream Theater que je suis, ne m'ont jamais vraiment séduites au profit des morceaux un peu plus structurés.
Ce premier essai est pour beaucoup vu comme le gros chef d'œuvre de la formation mais pas pour moi mais ce n'est qu'une question de goûts. Le groupe n'a pas encore su développer sur plus d'un morceau cette lourdeur, cette noirceur qui fera finalement sa grande force sur Paranoid. Pour ce qui est du coté entrainant, il est déjà bien présent.
« Is it the end, my friend?
Satan's coming 'round the bend
People running 'cause they're scared
The people better go and beware!
No, no, please, no! »
L'Histoire ne fait que commencer...
1. Black Sabbath
2. The Wizard
3. Behind the Wall of Sleep
4. N.I.B.
5. Evil Woman (Reprise de Crow)
6. Sleeping Village
7. Warning (Reprise d'Aynsley Dunbar Retaliation)
8. Wicked World