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On ne traine pas, jeunes gens. A peine le public avait pris le temps de digérer la révélation et révolution Black Sabbath du début d’année que l’heure était déjà pour le groupe à la confirmation des promesses entrevues sur l’album éponyme.
Paranoid voit le jour dès septembre 1970, soit huit mois après Black Sabbath, et est à ce jour le plus gros succès du groupe en terme commercial. Numéro un au Royaume-Uni. Rien que cela. Et ce n’est pas forcément étonnant. Paranoid, c’est déjà l’histoire d’un tube interplanétaire, « Paranoid », qui fait toujours autant se soulever les foules quarante ans plus tard grâce à une mélodie outrageusement entrainante. Le Heavy Metal était bel et bien né. Comment ne pas songer, à l’écoute de ce titre, à la New Wave Of British Heavy Metal (NWOBHM) et ses Saxon, Judas Priest et autre Iron Maiden.
Mais quitte à parler de parentés, Black Sabbath est aussi la pierre fondamentale du Doom Metal et du Stoner. Le groupe sur Paranoid confirme le potentiel entrevu sur le titre éponyme du premier album. Globalement, il ralentit le rythme de ses morceaux qui deviennent, par conséquent, un peu plus long. Black Sabbath s’affirme dans un style qui lui est propre et propose des riffs bien plus lourds et pesants. Il n’oublie, pour autant, pas d’être efficace. La grande majorité des riffs proposés font parti des classiques du Metal et ont influencé et ont été repris par les plus grands noms. L’exemple le plus intéressant reste celui de Metallica qui a rendu hommage à Black Sabbath sur « For Whom The Bell Tolls », morceau incontournable de Ride The Lightning, en reprenant notes pour notes le solo final de la déjantée « Fairies Wear Boots ». Qui n’a jamais entendu des titres comme « War Pigs » ou « Iron Man » ? C’est totalement impensable.
Le groupe garde ses influences blues mais les met moins en évidence. Elles ne sortent que sur les breaks qui sont vraiment les seuls instants où on retrouve le Black Sabbath du premier album. La propension à jammer se fait moins sentir. Forcément, les morceaux semblent mieux construits, ce qui est évidemment le cas à l’exception de « Hand Of Doom » où le break arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Profitez en car c’est vraiment le seul reproche que je vais pouvoir faire à cet album tant il est remarquable.
Ce qui est remarquable aussi, c’est son coté fédérateur. C’est l’un des rares groupes avec une touche Doom aussi importante à plaire à tout le monde. Alors évidemment, on se cache derrière le fait que, soit disant, cet album, c’est du Heavy et qu’il n’a rien de Doom pour faire bien alors que s’il y a bien une scène qui se revendique clairement, et encore aujourd’hui, descendante directe de Black Sabbath, c’est bien celle-là. Allez les gras, n’ayez pas honte, vous aussi, vous écoutez du Doom. Le fait que chacun des titres soit un tube aide à faire passer la pilule plus facilement car Paranoid est un album très rythmé.
Mais à coté de ces morceaux pachydermo-bluesy (outre « Paranoid »), se cachent deux titres donnant un peu plus d’hétérogénéité à l’ensemble de l’œuvre. « Planet Caravan » ou la ballade de l’album, un titre calme mais qui est peut être le morceau le plus sombre de Paranoid à cause de ses effets sur la voix d’Ozzy, profondément troublants. « Rat Salad » est une instrumentale mettant en valeur le jeu de Bill Ward pendant deux minutes. Un peu le « Moby Dick » de Black Sabbath.
Dès son deuxième album, Black Sabbath a déjà atteint des sommets en termes de renommée et de talent. Aucun autre groupe ne peut se targuer d’avoir influencé autant de formations venant d’horizons aussi différents.
L'Histoire est en marche.
1. War Pigs
2. Paranoid
3. Planet Caravan
4. Iron Man
5. Electric Funeral
6. Hand Of Doom
7. Rat Salad
8. Fairies Wear Boots