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Pour commencer dignement l'année 2011, à U-zine on va chercher les groupes du bout du monde et cette fois-ci c'est en Australie que nous allons avec Universum et son deuxième album Mortuus Machina. Quand on vient du pays « down under », on surprend facilement son auditoire lorsque l'on joue une musique qui vient du grand froid européen. Universum est un groupe qui donne dans le mélodeath, genre lié à Göteborg en Suéde, et qui a su l'exporter et faire siens les canons de ce style un peu sur le déclin il faut avouer. Par conséquent, pour faire bonne impression, il faut mettre toutes les chances de son côté. On commence donc par une pochette mystérieuse, science-fiction et symbolique à souhait. Côté son, on ne change rien, puisque Jens Bogren des Fascination Street Studios s'est occupé du mix et du mastering comme il l'avait déjà fait pour leur premier album. Et le rendu est plus qu'honnête, puisqu'on reconnaît bien le grain Suédois et l'équilibre entre les parties est plutôt convaincant.
Bien sûr pour convaincre, il faut prouver que l'on fait mieux et autrement que les autres. Mais il faut aussi flatter l'oreille de l'auditeur. Et dès que Fractured Archetype résonne, on se dit que cerner le propos d'Universum sera aussi simple qu'il est plaisant d'écouter ces premières mesures, quand tout à coup.... mais oui, mais c'est bien lui ! Christian Alvestam, ancien chanteur de Scar Symmetry, aujourd'hui reconverti dans le death ultra brutal de Miseration vient pousser la chansonnette pour les Australiens. Et c'est sa voix claire qu'ils sont venus chercher. Il recommence d'ailleurs à deux reprises sur Sum of the Universe et 2.0. Quel plaisir de retrouver cet excellent chanteur qui trouve parfaitement sa place dans ce groupe.
Car oui, on a subitement l'impression que les chansons citées précédemment ont été écrites pour que l'on se dise : « tiens des inédits de Scar Symmetry ! » tant la ressemblance est frappante. Entre les « cyber » titres, les mélodies, la construction des refrains et surtout le son des soli on frôlerait le plagiat s'il n'était pas consenti. Déjà on sent poindre un problème : difficile de se faire un nom quand ce dont l'auditeur se souvient c'est l'apparition de l'ex-chanteur d'un bon groupe européen. Je dis bon car Scar Symmetry est loin d'avoir un impact majeur sur la scène ce qui rend le travail d'Universum encore plus difficile : s'imposer sur un créneau très restreint et déjà bien occupé, et surtout avec peu de demande du public.
Alors quand on aura du mal à affirmer une personnalité autant convaincre par l'énergie ou la technique. Le moins que l'on puisse dire c'est que les mélodies poussées par les nappes de clavier sont bien là et se mélangent harmonieusement, pas de sirop ou de soupe, mais un bloc solide qui vous rassasie. Parfois les rythmiques sonnent étrangement comme Slaves To The New Order, on a l'impression que chacun joue dans son coin et que certains montages sont hétérogènes comme le départ de Take Another, presqu'à fond, qui laisse la place à un couplet très / trop mélo.
Ces remarques restent des détails dignes d'un chroniqueur tatillon, car lorsque l'on prend du recul, on ressent une certaine harmonie dans l'ensemble : Mortuus Machina possède un esprit qui peut plaire à ceux que la scène melodeath a emporté récemment et qui a besoin d'entendre un groupe qui ne se compromet guère. Ils se sont tracés un sillon et le suivent quitte à parfois pêcher par manque de surprise car on peut se repasser l'album plusieurs fois, on notera des départs bien différents et des tempi qui ne se répètent pas mais sur aucun titre on ne trouvera une structure qui pourrait se tenir là. On le remarque facilement lorsque l'on regarde la durée des dix morceaux : pas de fantaisie ou de débordement, pas d'épique, que du rentre-dedans, il faut faire vite, fort et bien.
Mon propos n'a pas évidemment valeur de jugement mais de description quasi objective, afin que vous puissiez situer le propos et l'objectif des Australiens. Et il me semble que pour l'instant, et par manque personnel de point de comparaison actuel, Universum remplit un vide avec un certain talent. Et quitte à me répéter, leur seul point noir sera de tenter de faire vivre une scène un peu moribonde sans pour autant la secouer.
01. Fractured Archetype (feat. Älvestam)
02. Morte Noir
03. Sum of The Universe (feat. Älvestam, Iliopoulos, Mörck)
04. Genetic Sequence Distortion
05. Asymmetric Dimensional State (feat. Frenning, Tuovinen)
06. Slaves to The New Order
07. Aeon Displacement (feat. Wardingham)
08. Transcendence 0.0
09. 2.0 (feat. Älvestam)
10. Take Another
11. Blank Infinity