
Rubrique nécro #17 : Whitechapel, Dessiderium, Ritual Ascension, Cytotoxin, Destinity ...
mercredi 16 avril 2025
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Tels les pollens qui vont vous faire pleurer et tousser, les fines plumes de Horns Up, qui n'ont rien loupé de ce qui se passe depuis le début de l'année 2025, viennent vous piquer les oreilles et les narines de ce qui se fait de mieux en death metal ce printemps. Et, on ne va pas se mentir, si le rythme reste constant, on va vraiment se retrouver avec une des années les plus riches de la décennie, que ce soit avec les mastodontes qui font un retour fracassant ou des pépites qui vont inonder nos oreilles de growls assasins. Lisez donc cette sélection et venez nous faire part de vos recommandations sur nos réseaux et nous dire si, vous aussi, vous la sentez bien cette année !
Groupes évoqués : Whitechapel | Dessiderium | Ritual Ascension | Pathogenic | Synaptic | Destinity | Pyre | Cytotoxin | Fayence Dream | Allegaeon
Whitechapel – Hymns In Dissonance
Deathcore alpha – USA (Metal Blade Records)
ZSK : On pensait avoir perdu Whitechapel. Un des pères fondateurs du deathcore bien en vogue, qui n’a certes pas vraiment sorti d’album culte et indispensable du genre, qui s’est fait allègrement doubler par bien des formations au fil des années, mais qui avait eu le mérite de démarrer au bon moment. Lui qui avait choisi de faire évoluer sa musique vers quelque chose de moins brutal, de plus groovy, de plus « américain » et qui avait fini par à mon sens se viander méchamment avec The Valley (2019) puis surtout l’effroyable Kin (2021), aux relents de ce que Lamb Of God a fait de plus mauvais. Diantre…
Il n’est cependant pas étonnant de le voir maintenant tenter un véritable retour aux sources. Ce n’est ni le premier ni le dernier à le faire mais d’une on ne peut pas vraiment l’accuser de faire de l’opportunisme même si le « true » deathcore fonctionne relativement bien, de deux on ne peut qu’être surpris et surtout satisfait vu les derniers albums plus que fades. Et c’est donc là que Hymns in Dissonance débarque et va donner une bonne leçon à tout le monde. Oui, Whitechapel refait bel et bien du deathcore ultra brutal, lourd et evil. Phil Bozeman en abandonne son affreux chant clair et refait des growls/shrieks comme à la grande époque. C’est un miracle !
Revers de la médaille, Whitechapel en redevient un groupe de deathcore assez « retard » comme on le dit trivialement, repenchant vers du Oceano ou le Impending Doom le plus bête. Mais dès le morceau-titre très complet, qui ratiboise autant qu’il écrase, on comprend que la recette refonctionne. Whitechapel se permet même avec « Hate Cult Ritual » de pondre un véritable hymne de deathcore comme on en fait plus. Entre quelques clins d’œil à Thy Art Is Murder, il y aura quand même un peu de déchet, mais Hymns in Dissonance signe le retour d’un groupe qui n’aurait peut-être jamais du arrêter ce qu’il avait fait avec This Is Exile ou A New Era of Corruption. Si certains pouvaient en prendre de la graine… (on te parle Fit For An Autopsy).
Dessiderium – Keys to the Palace
Death progressif et mélodique – USA (Willowtip Records)
Storyteller : Keys To The Palace, le nouvel album du one-man-band Américain Dessiderium est d'abord surprenant. On se croirait sur un album de heavy, avec son trou de Hobbit, ou égout magique sur la pochette, la police d'écriture ainsi que les couleurs utilisées. Alors si l'on ne tombe jamais dans les noirceurs que le genre du metal de la mort peut parfois atteindre, il faut bien préciser que l'on est bien sur un disque aux contours proches de l'extrême mais avec un cœur profondément progressif. Neuf titres, deux suites de deux et trois morceaux (« Pollen For The Bees » et « Keys To The Palace »), des longueurs allant très souvent au delà des sept minutes, les fans de concision brutale peuvent passer leur chemin. Non, ici on est plutôt là pour entendre une histoire, une instrumentale qui pose une ambiance, du clavier souvent présent, du chant clair qui vient relever un chant extrême plutôt râpeux. Et surtout une atmosphère aux accents de magie, qui racontent des légendes contrées perdues comme « Magenta » qui a parfois des airs de complainte dans le chant, poussé par des blasts élevant une rythmique qui n'accroche, ne blesse jamais l'oreille.
En plus, les shredders se feront plaisir tant l'album est parsemé de soli bien démonstratifs à souhait. Les fans de prog ne seront pas en reste avec « Keys To The Palace » vous aurez votre lot de rythmiques tordues dans tous les sens ou plus énergiques sur « Pollen For The Bees, part 2 ». Ce qui fait la force de cet album, c'est la capacité de son compositeur, Alex Haddad, à embarquer l'auditeur sans lui faire lâcher son attention. C'est fluide, bien construit, plaisant à écouter, on se surprend à vivre des moments de grâce dans ces titres qui prennent leur temps, avec son qui rend honneur au travail effectué sur tous les instruments. Une vraie réussite sortie chez Willowtip qui va sans doute marquer l'année 2025 et traverser les frontières des genres.
Ritual Ascension – Profanation of the Adamic Covenant
Death-doom – USA (Sentient Ruin Laboratories)
S.A.D.E : En provenance du Minnesota, les membres de Ritual Ascension ont déjà une belle expérience dans différentes formations : Aberration, Annihilation Cult, Suffering Hour, les trois compères partageaient déjà leur temps dans ces groupes, tous liés d'une manière ou d'une autre au death metal. Et si Ritual Ascension trouve sa place dans notre Rubrique Nécro, c'est que là encore on navigue dans les eaux boueuses du metal de la mort. En l'occurence, dans les profondeurs du death-doom, et plutôt la tendance bien extrême et opaque, celle où l'air sent la putréfaction. Sorti chez Sentient Ruin Laboratories, ce premier album coche toutes les cases qui font la réputation du label : approche radicale et sans concession, ambiance lugubre et poisseuse, et qualité de composition indéniable. Ritual Ascension chasse sur les terres d'un Spectral Voice avec un son plus vaporeux et indistinct, mais qui ne perd aucunement en puissance de frappe. On retrouve également un aspect dissonant que la fiche promo rapproche d'un Portal au ralenti, et l'idée n'est pas complètement hors-sol, notamment quand le trio se lance dans un assaut en blastbeat.
En plus de ses qualités musicales, Profanation of the Adamic Covenant garde un dernier atout : sa thématique. Ce premier album explore et critique les affabulations de Joseph Smith, père de l'église mormone. Et si les pratiques de l'Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours sont aussi reluisantes que celles de notre bonne vieille église pontificale, alors l'atmosphère viciée et miasmatique qui se dégage de l'ensemble est appropriée au plus haut point.
Pathogenic – Crowned In Corpses
Deathcore progressif – USA (Skepsis Recordings)
ZSK : Le deathcore, ce n’était pas que Whitechapel et ses suiveurs. En parallèle de la scène la plus brutale et la moins subtile, s’est rapidement développé un courant plus progressif, autour de Veil Of Maya, The Contortionist et consorts. Au début des années 2010, on trouvait quelques talents cachés si on savait creuser. C’est ainsi qu’un nom est apparu discrètement, Pathogenic, originaire du Massachusetts, et auteur d’un prometteur Cyclopean Imagery en 2011. Ce qui n’a pas vraiment suffi à le lancer vu qu’outre un EP l’année suivante, il ne ressurgira qu’en 2019 pour un deuxième album éponyme…
Mais contrairement à (beaucoup) d’autres, il ne s’est pas arrêté et le revoici avec un troisième album, Crowned in Corpses, sorti sur le petit label Skepsis Recordings. Au programme donc, un deathcore technique et progressif tel qu’il se faisait au cœur des années 2010. Pathogenic est loin des grandes machines du genre et la production de son troisième album est bien plus abrasive qu’à l’accoutumée, ce qui change un peu. Et par rapport à ses deux prédécesseurs, Crowned in Corpses se permet même de se montrer un peu plus lourd et efficace, alors que Cyclopean Imagery et Pathogenic multipliaient les plans progressifs aérés et les chants clairs.
Ce qu’on constate d’ailleurs dès l’excellent morceau d’ouverture qu’est « Mass Grave Memory », aux riffs bien percutants et au chant agressif plus personnel que les growls/shrieks de base. Mais Pathogenic reste bel et bien un groupe de deathcore « progressif » et plans techniques sautillants comme passages très mélodiques vont vite se faire entendre malgré quelques menus moments rentre-dedans (« Exiled from the Abyss », « Drag Your Crosses »). Le chant clair est quasi absent ici, mais à vrai dire ce n’est de toute façon pas ce que Pathogenic sait faire de mieux et il gagne donc en efficacité ici. Cela reste un album de seconde division, avec du moins bien et des longueurs, mais qui mérite toute l’attention des diggers du genre comme à chaque (rare) sortie de ce groupe.
Synaptic – Enter The Void
Tech death – Allemagne (Lifeless Chasm Records)
Storyteller : Après un EP en 2008, le groupe Synaptic se réveille et se révèle en 2025 en sortant un premier album Enter the Void. Les Allemands donnent dans le tech death plutôt punchy, et sans révolutionner le genre, ils ont su placer avec ce premier disque la barre assez haute. Complexe sans donner la migraine, brut sans tomber dans l'excès, vous allez apprécier ce mélange agrémenté de détails qui donnent le potentiel du groupe. Des passages de basse réguliers viennent faire résonner un aspect du genre tech death particulièrement apprécié : la présence d'une section rythmique prend vraiment sa part dans les mélodies, l'instrumentale « Illucid Wake » en est un parfait exemple ou le départ de « Malfunctional Minds », premier morceau complet de Enter the Void.
Mais bien sûr, la part belle est faite à la guitare lead, avec des morceaux mêmes courts comme « Embrace the Void » ou encore la fin de « Architects of the Night », qui se termine dans un tourbillon de folie, clôturant un morceau très complet dans sa construction, illustrant bien le talent du groupe. Groupe vraiment complet, même s'il s'agit d'un trio, avec un chanteur tantôt en growls, tantôt en chant clair, on en oublie presque le fait que la batterie est une boite à rythmes (il faut vraiment le savoir). On se dit d'ailleurs que la composition a du être une belle prise de tête pour faire autant de breaks et de mesures pas si régulières que ça. Synaptic reprend les canons des maîtres du genre, en font une interprétation très solide emballée dans un son qui leur fait honneur. Des productions de ce calibre font clairement partie de celles que tout fan se doit d'écouter en 2025 pour peser à quel point l'année est riche !
Destinity – Ascension
Mélodeath – France (Crimson Recordings)
ZSK : Après ses débuts black metal peinturluré suivis d’un virage vers du death moderne disciple d’Hypocrisy, Destinity nous avait pris par surprise pour son retour en 2021 avec In Continuum. A l’instar de Fallen Joy, Aesmah ou Innermoon, le groupe lyonnais avait embrassé la voie d’un mélodeath très nineties. Cela faisait bigrement plaisir et ce In Continuum s’était directement avéré être un véritable bonbon du genre. Toujours actif sur scène, Destinity est donc retourné en studio pour un 10ème album. Peut-on prédire à l’avance quelle voie va-t-il prendre cette fois ?
Il n’y aura pas de re-révolution ici : Ascension se situe bien dans la continuité de In Continuum. Voire même un peu trop ? Encore plus old-school, dans le fond comme dans la forme (cf. un « Crimson Portrait »), Destinity poursuit sa route dans le sillage d’un Dark Tranquillity circa fin 90’s - début 2000’s. Tout n’était déjà pas dit sur In Continuum ? Il faut avouer que Ascension a du mal à arriver à son niveau. L’égaler est donc déjà une gageure ? Il faut dire que succéder à des morceaux mémorables comme « Reject the Deceit », « Shadows » ou « Dawn Never Breaks », c’était quand même assez difficile sur le papier…
Malgré tout, Ascension remplit un autre contrat : celui de délivrer un mélodeath 90’s enivrant et entraînant, et pour peu qu’on cherche avant tout cette nostalgie cela reste du bonheur. Homogène et sans déchet (même si le chant féminin de « Children of the Sun » sera diversement apprécié), Ascension manque malgré tout et comme on le disait de vrais tubes ; mais des « Crimson Portrait », « Hollow Intent », « The Wolf Within » ou encore l’accrocheur « Everdark » font leur effet. Leads et mélodies sont inspirées (cf. un « Silver Shades »), les growls de Mick sont toujours efficaces, Ascension ne surpasse pas son déjà illustre prédécesseur mais le mélodeath nineties français répond toujours présent !
Pyre – Where Obscurity Sways
Death metal – Russie (Osmose Productions)
Malice : J'ai pris l'habitude, bonne ou mauvaise c'est selon, de pas mal vous parler de machins slaves et même plus précisément russes sur Horns Up ces dernières années. Mais si Michaël avait présenté l'année passé Lunar Eclipse dans une vibe très In Flames-worship, je n'avais encore jamais évoqué de groupe russe dans la Rubrique Nécro.
Et au contraire de la plupart de leurs compatriotes faisant du black metal et y incluant souvent une saveur folkorique, Pyre n'a de Russe que le lieu de naissance. Le reste, s'il fallait le situer, serait quelque part entre la Floride, pour cette voix mimiquant parfois presque celle de John Tardy (et ce groove très Obituary-esque), et les Pays-Bas pour ces atmosphères étouffantes et cette science du changement de rythme à la Asphyx (« From the Stygian Depths », mid-tempo illuminé de leads là encore classiques, mais efficaces).
Pyre a le bon goût d'offrir tout ça dans un album d'une concision d'autant plus saisissante qu'elle n'empêche pas les moments forts, les accélérations arrivant à point nommé (« Domains of the Nameless Rites » qu'on imagine presque chanté par Tom Araya) et les lignes mélodiques accrocheuses. Bien sûr, l'ombre de Bolt Thrower non plus n'est jamais bien loin (le rampant et épique « Murderous Transcendence », pièce maîtresse de l'album) et Pyre peine peut-être un peu à être plus qu'une somme de ses influences, mais quand c'est si bien fait, on en redemande. Un de mes albums de chevet dans cette première moitié d'année.
Cytotoxin – Biographyte
Chernobyl death metal – Allemagne (Unique Leader Records)
Simon : Le compteur geiger s’emballe à nouveau. Cytotoxin revient exploser les seuils tolérés avec un brutal tech death toujours aussi radioactif. Depuis Nuklearth, le quintet s’autorise plus de mélodies. L’interlude « Deadzone Desert » est trop évident pour l’illustrer, mais en vérité, Biographyte est parsemé de particules mélodiques à effet accrocheur et d’orchestrations, parmi la déflagration sous des caisses de blast que nous balancent les liquidateurs de Chemnitz. En témoignent le single efficace « Hope Terminator », la chanson-titre ou la fin apocalyptique sur « Eventless Horizon » avec un solo plus classique et retenu.
Presque une marque de fabrique de Cytotoxin, le duo Fonzo/Jason recycle toujours les sweeps acrobatiques glissés déments. Cependant, à l’instar de l’album précédent, les guitares misent encore sur le riff lourd pour ne plus simplement nous atomiser avec l’avalanche technique « chug n' sweep » constante, habituelle du style. Leur nouveau batteur Maximilian Panzer ne nous offre pas plus de répit pour autant.
Plus facile à digérer, l’album s’éloigne encore davantage des excès de Gammageddon. On peut toutefois regretter que les voix de Grimo aient perdu en variété. Le grognement caverneux s’est standardisé au détriment de tout le bestiaire squeal et grunt auquel le chanteur nous avait habitués, ici plus timide. Biographyte marque aussi le retour dans la zone d’exclusion de Prypiat. Alors que les paroles de l’album précédent dépassaient le rayon de Tchernobyl pour aborder d’autres catastrophes environnementales à travers le monde, la thématique de l’accident nucléaire soviétique redevient centrale.
Biographyte s’inscrit avec panache dans la continuité solide de Nuklearth. On se prépare à recevoir la dose de radioactivité dans le circlepitonium avec ce groupe toujours amusant en live. Le rayonnement de Cytotoxin ne s’arrête désormais à aucune frontière.
Fayence Dream – Repose of the Soul
Death technique mélodique – Canada (Indépendant)
Michaël : Le Canada est, depuis toujours, un grand générateur de groupes de talent dans la scène death technique. Reste que c'est un genre qui a eu tendance à saturer ces dernières années ; on scrute toujours la scène par acquit de conscience mais les occasions de vraiment s'enthousiasmer sont rares, soit car les groupes ne proposent rien de nouveau, soit qu'ils s'enfferent dans le toujours-plus-technique. Rien de tout ça avec ce premier album de Fayence Dream. One-man band porté par Brandon Muller qui, de prime abord, prend les allures d'un tribute à Necrophagist tant l'on retrouve cette influence dans la voix, les riffs mais aussi ce son si compressé de guitare (qui est une merveille au demeurant). Lorsque l'on creuse un peu, on trouve une musique souvent plus mélodique et plus aérienne que les pionniers allemands, ce qui permet vite de s'affranchir du carcan des influences pour apporter quelque chose de plus novateur et, surtout, d'original.
De la très puissante « Acquiesence » aux très mélodiques « A Whited Sepulcher » et « Faith's Mystery », ce premier court album de Fayence Dream s'avère être un petit bonbon techdeath que l'on prend plaisir à consommer sans modération. A mettre entre toutes les mains des fans du groupe allemand susrappelé mais qui lorgnent plus vers le côté mélodique du death.
Allegaeon – The Ossuary Lens
Death technique mélodique – USA (Metal Blade)
Storyteller : parfois les groupes les plus discrets sont ceux qui marquent le plus. Allegaeon, groupe Américain de death technique et progressif, ne fait jamais de grandes vagues à chaque album. Ils ne sont pas parmi les plus cités en référence mais, pourtant, les fans sont unanimes sur la qualité de ce groupe qui sort son septième album The Ossuary Lens. Artwork impeccable (créé par un des membres de Septic Flesh, dont vous reconnaitrez la touche), son propre, dix titres, dont une intro, très variés, voilà les contours de cet opus.
On décèle tout de suite l'énergie du death mélodique et tous les titres baignent dans ce rythme élevé, qui donne des morceaux pas forcément très longs mais qui ne perdent pas une seule seconde dans des délires musicaux. Par contre, la marque de fabrique technique est là et si vous avez un petit quelque chose pour le shred, vous allez vous faire plaisir. On ne pourra pas nier une certaine proximité mélodique dans les soli avec Scar Symmetry. Loin d'être une critique, on se laisse facilement emplorter.
Puis au milieu de cette débauche de guitares, saturées ou acoustiques comme « Dark Matter Dynamics » et de tempi élevés comme « The Swarm », va débouler un mastodonte. « Wake Circling Above », chanson qui aurait pu terminer l'album tellement elle écrase tout, fait l'effet d'une procession funéraire qui va vous marcher dessus. Tempo lent, synergie guitare-claviers, alternance chant clair-saturé (on notera le retour de leur premier chanteur d'ailleurs), ambiance morbide, on sent que les mots du titre, certainement une référence aux vautours rôdant autour d'une future carcasse, pèsent de tout leur poids.
Difficile de ne pas dire que cet album sera dans tous les tops de fin d'année. Il n'y a quasiment aucune faute, sans en faire des tonnes, Allegaeon a réussi un coup de maître avec The Ossuary Lens. De loin ma recommandation numéro un de ce début d'année.
Également dans le radar de la Rubrique Nécro :
A noter la sortie d'un nouvel album des Japonais de Serenity in Murder qui, sans atteindre les hauts de leurs premiers opus, continuent de donner force et vigueur à une scène locale qui lorgne le plus souvent vers le power.
Les amoureux de death technique et mélodique pourront également s'enivrer du dernier album de Unreal Overflows. Ultra mélodique (avec des relents de Countless Skies), technique sans extravagance et parfois onirique, Slaves of the Inhuman Future World s'avère une très bonne cuvée.
On finit le mélodeath avec le dernier album de Disarmonia Mundi. Après de nombreuses années d'absence, les Italiens reviennent avec un nouvel album qui ravira tous leurs fans. La sauce reste la même, pour le meilleur comme pour le moins bon (cette production toujours aussi crappy). On se régalera toutefois de quelques bangers de cet album !