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mardi 25 février 2025

Opeth + Grand Magus @Paris

Olympia - Paris

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Ce vendredi 21 février 2025, l'Olympia accueillait une des premières grosses tournées de l'année avec la venue des Suédois d'Opeth, dont le dernier album a été globalement encensé par la critique. Pour l'occasion, ils étaient accompagnés de leurs compatriotes de Grand Magus, que l'on avait hâte de revoir.

 

Grand Magus

Varulven : Bien que la tête d’affiche soit Opeth, ce sont d’autres Suédois que j’attends le plus ce soir. Alors que je sais déjà à quoi m’attendre avec le groupe d’Akerfeldt, j’ai hâte de voir ce que peut faire Grand Magus sur cette grande scène de l’Olympia. Très client de leur heavy metal épique à tendance doom, le trio représente pour moi tout ce que le Manowar récent devrait être, mais ne sera jamais : un groupe de vrai metal, puriste mais humble. Délicieusement too much (JB et sa dégaine de Tortue Géniale, un régal), mais jamais ringard. Sans mauvaise surprise, c’est donc l’efficacité et la simplicité qui sont au rendez-vous pendant 40 minutes. 

Le groupe enchaîne hymne sur hymne, banger sur banger. Que ce soit « I, The Jury », l’énorme « Steel Vs Steel » ou l’envolée sur « Like the Oars... », Grand Magus nous livre son lot de riffs mid tempo massifs et de refrains fait d’histoires épiques, déclamées par la voix chaude de JB. Le dernier album Sunravendont nous vous parlions lors de notre intervew de JB Christofersson, n’est pas occulté. On a droit au single « Skybound » et à la fraîcheur dansante du titre éponyme. Le frontman nous remercie encore d’être venu, avant d’achever tout le monde avec l’imparable « Hammer of the North », dont les choeurs sont repris encore et encore par une audience conquise. Une très bonne entrée en matière, simple et sans fioritures comme on les aime. Autant le dire, on en veut encore plus pour la prochaine fois ! 

Setlist :
I, the jury
Skybound
Steel Versus Steel
Ravens Guide Our Way
Sunraven
Untamed
Like the Oar Strikes the Water
Hammer of the North

 

Opeth

Michaël : Dire que cette date était attendue est un euphémisme. Logiquement sold out, l'Olympia a accueilli l'un des fers de lance de la scène metal progressif, dont le dernier opus - The Last Will and Testament sorti en novembre 2024a fait grand bruit. Il faut dire que la scène a de nouveau le vent en poupe ces dernières années (SoenDream TheaterLeprous, Haken...) et qu'Opeth a sorti un album d'une grande richesse qui a ravi de nombreux progeux. Si le retour des growls a pu attiser la curiosité des fans de la première heure, il ne faut pas s'y méprendre : les Suédois continuent leur bonhomme de chemin dans un metal toujours plus chiadé, complexe, progressif et mélodique.

Tournée de promotion oblige, Opeth a offert ce soir au public parisien quatre titres de son dernier opus : « §1 », « §3 », « §7 » et « A Story Never Told ». Avec des succès variables, dois-je dire : si ce dernier titre et « §3 » ont apporté une très belle touche - bien aidé par une utilisation réussie des écrans en fond de scène -, je suis resté plus circonspect sur « §1 » dont les changements de rythme sont moins lisibles en live et dont le côté théatral se perd un peu. Pour autant, avec un divin « Master's Apprentices », un « In My Time of Need » toujours aussi beau et un « The Leper Affinity » ultra bien exécuté, j'ai eu ma dose de plaisir dans ce concert. Sans oublier, bien évidemment, un « Sorceress » qui me régale toujours autant (je le confesse, j'adore cet album). Au fond, je regrette simplement un « Ghost of Perdition » trop entendu ces dernières années et qui aurait pu céder sa place à un autre titre du dernier album - « §4 », par exemple (quitte à faire une tournée de promotion !). Reste que son positionnement en milieu de setlist rend bien mieux qu'en ouverture, comme Opeth l'avait fait à Pleyel il y a trois ans.

Cette date a aussi permis de balayer certains doutes que j'avais sur l'intégration des titres du nouvel album dans une setlist complète. Ce dernier album est assez linéaire et dans une tonalité qui ne se marie pas forcément avec ce que le groupe a produit par le passé. Et pourtant, cela marche globalement bien, même si les très longs titres créent parfois une certaine torpeur dans le public.

Et c'est après un final trop prévisible sur « Deliverance » (soupirs...) qu'Opeth quitte les planches de l'Olympia après plus de 2h15 de concert. L'impression laissée est la même à chaque date en club d'Opeth : la bande d'Akerfeldt évolue dans le sublime, joue à la perfection et mène à la baguette un public qui lui mange dans la main. Opeth est toujours aussi carré, que ce soit au niveau du son ou de l'exécution musicale, sans en perdre en chaleur humaine et communication avec le public. Reste que l'on garde toujours cette petite frustration d'assister à une prestation un peu mécanique, que la spontanéité apparente du charismatique Akerfeldt ne masque pas réellement (même lorsqu'il annonce la mauvaise chanson, par erreur, après un speech de plusieurs minutes). On regrettera également le manque de puissance et de mouvements sur scène lors des titres plus agressifs. Opeth a fait du Opeth, sans changer d'un iota. Les fans du groupe en sont ressortis ravis, sans le moindre doute.

Setlist :
§1
Master's Apprentices
The Leper Affinity
§7
Häxprocess
In My Time of Need
The Night and the Silent Water
§3
Ghost of Perdition
A Story Never Told
Sorceress
You Suffer (Napalm Death cover)
Deliverance

Un grand merci à Garmonbozia pour l'accréditation et à l'Olympia pour l'accueil.

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