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1984, ce n'est pas le roman de Georges Orwell, c'est l'année de la démesure. Le Live After Death, vous connaissez ? Ce fameux show culte filmé en 1985 sur la tournée qui a suivi la sortie de l'album Powerslave, The World Slavery Tour auquel Iron Maiden a encore rendu hommage l'an dernier lors de ses passages à Paris Bercy. Un tournée immense avec de grands décors mélangeant les mythes égyptiens et l'imagerie maidenienne mais qui était parfaitement dans le ton d'un album qui est, pour moi, le meilleur du groupe jusqu'à ce jour.
D'Egypte, il n'en est question que le temps d'une chanson « Powerslave ». On en retrouve qu'ici une ambiance un peu mystique et arabisante. Le sable fin et chaud du désert de Gobi se fait sentir sur nos joues. Ce titre détient surement les plus beaux break et solo de l'album qui n'en est pourtant pas dépourvu. Le titre de l'album et l'imagerie autour de l'album ne sont, au final, pas très bien choisi car ils ne représentent pas du tout un album qui au final mise moins sur les ambiances que ce qu'on aurait pu penser de prime abord. Les six premiers titres sont tranchants comme cela n'a jamais été le cas sur un album d'Iron Maiden, du moins dans sa période purement Heavy Metal. Pas un soupçon de Punk à l'horizon, simplement un son un peu plus Rock'n'Roll sur « 2 Minutes To Midnight ». Seulement les mélodies sont joués à une vitesse supersonique qui donne des sentiments de luminosité, de beauté et de violence. Rarement le groupe n'aura joué aussi vite sans pour autant sombrer dans le Speed Metal. La patte Maiden est, ceci dit, aisément reconnaissable et la musique est dans le prolongement de ce que proposait Piece Of Mind même si Iron Maiden ne se répètent jamais.
Il n'y aucun faux pas sur cet album hormis « Losfer Words (Big 'Orra) » qui n'a pas les charmes des autres instrumentales de la formation. Des titres comme « Aces High » et son refrain mythique très haut perché et « 2 Minutes To Midnight » ont tout de tubes intemporels. Chaque titre fait l'objet d'un travail minutieux. Bien que bizarrement la basse a l'air moins présente dans le mix hormis sur le très long titre (le plus long titre de la carrière d'Iron Maiden avec treize minutes au compteur) vient conclure l'album, « Rime Of The Ancient Mariner » et qui lui repart un peu plus vers les ambiances mais, cette fois-ci, marines avec à noter un excellent break, bien effrayant, en son clair où le groupe simule l'atmosphère sur une embarcation naviguant à l'aveugle dans un brouillard épais, la nuit avant de revoir les rayons du Soleil apparaître progressivement.
Pour preuve de l'impact de cet album sur le monde de la musique, je vais prendre trois exemples flagrants d'hommages (plagiats ?) Les deux premiers sont ceux de Gamma Ray sur l'album Land Of The Free 2. Le riff d'intro de « When The World » ressemble à s'y méprendre à celui de « Flash Of The Blade » alors que le break d'« Opportunities » est très inspiré de celui de « Rime Of The Ancient Mariner ». Dans le même ordre idée, je vois une profonde similarité entre le passage au tapping de l'intro de « Back To The Village » et la publicité de Seat avec en fond sonore « Joker & The Thief » de Wolfmother ? Oui ? Bien je ne suis pas le seul.
Plus les années passent, plus le groupe murit. En effet, rien qu'à écouter « Aces High » on sent un Bruce sûr de son organe prêt à s'envoler avec les guitares, des musiciens qui jouent de plus en vite et qui utilisent parfaitement toute leur possibilité technique. La raison est évidente, c'est le premier album d'Iron Maiden où le line up est stable.
Tranchant, mélodique, fédérateur, Powerslave est, selon moi, le meilleur album de la Vierge de Fer, celui qui ne vous lâchera plus une fois acheté et celui qui emmenèra le groupe vers des sommets scéniques.
1. Aces High
2. 2 Minutes to Midnight
3. Losfer Words (Big 'Orra)
4. Flash of the Blade
5. The Duellists
6. Back in the Village
7. Powerslave
8. Rime of the Ancient Mariner
