Opeth + Pain Of Salvation
Bataclan - Paris
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Il y a quatre ans, j'aurais tué père et mère (et je pense que The Undertaker ne me contredira pas) pour voir un jour Opeth et Pain Of Salvation. Et voilà, qu'en ce 16 novembre 2011, ce rêve est devenu réalité devant un Bataclan plein à craquer. Certes, mon évolution a fait que je suis un peu moins fan des deux formations, surtout d'Opeth qui m'a déçu avec Heritage tout comme Pain Of Salvation m'avait déçu avec Scarsick avant de se reprendre, mais elles restent deux de mes bandes les plus chères. Contrairement a ce que j'aurais pu croire, cette tournée n'est pas en co-headlining, mais c'est bien Opeth la tête d'affiche. Cela faisait un moment que Pain Of Salvation ne s'est pas retrouvé en première partie. Je demande donc à voir.
Pain Of Salvation
Orion : Dès 18h45, la salle est plongée dans le noir. Une première introduction très étrange se fait entendre avant de disparaître pour laisser place à « Road Salt Theme » sur laquelle le groupe fait son apparition avant d'entamer « Softly She Cries ». Le Bataclan est une belle salle avec un balcon mais surtout, un excellent son et preuve encore ce soir avec Pain Of Salvation. Sur scène, les Suédois sonnent moins roots et plus Metal tout en gardant la richesse de leur musique. Ce qui est dommageable, c'est la setlist choisie qui était, ma foi, très directe ne montrant pas assez le raffinement du groupe de Daniel Gildenlow (encore une fois impressionnant vocalement). A part l'inévitable « Ashes » et une belle surprise, la setlist sera concentrée autour des titres les plus directs des deux derniers albums. Donc pas de « Road Salt » pas de « Sisters », pas d'« Innocence », pas même de « The Physics Of Gridlock » malgré son final chanté en Français. Ce n'est que partie remise, le groupe va revenir en Février en tête d'affiche. En attendant, Pain Of Salvation n'a joué que ses titres les plus basiques... Mais qui savent mettre une ambiance de feu dans la fosse avec, en plus, « 1979 », une ballade bien partie pour remplacer « Undertow ». Et au milieux de tout cela, Daniel va lâcher sa guitare et les premières notes de l'inattendue « Kingdom Of Loss » vont se faire entendre et vont me permettre de me rappeler ce titre que j'ai injustement sous-estimé depuis la sortie de Scarsick car elle est dotée d'une puissance émotionnelle n'ayant rien à envier aux plus grands morceaux du groupe. Ceci-dit, au bout de seulement quarante-cinq minutes le show s'arrête avec un léger sentiment de frustration. Pas déjà ? Où sont les autres morceaux émotionnels ? Même lors du Hellfest, on avait eu droit à plusieurs longs morceaux (« Idioglossia » et « The Perfect Element »). Pour la dernière apparition parisienne de Fredrik Hermanson et Johan Hallgren, on attendait un peu plus du set et on reste sur notre faim. C'était bien, ça aurait pu être géant...
The Undertaker : Du balcon où nous étions, avec les "old Folks" (dixit Mickael A), la vue plongeante et le siège confortable nous annonçait une soirée tranquille car on savait pertinemment que l'on n'allait pas vivre des concerts qui créeraient les pogos les plus intenses. Et avec une précision qui fait de plus en plus peur dans les salles parisiennes Pain Of Salvation s'est lancé avec "Road Salt Theme", peu surprenant au demeurant, mais qui donne parfaitement le ton et le virage pris les derniers albums. Du coup, la peur me saisit, me demandant si l'on va entendre quelques classiques. Ouf, "Ashes" vient me rassurer et le reste déroule. Pendant 45 minutes. Oui on était prévenus mais ça fait toujours bizarre. On ne l'a pas sentie venir, la fin du concert et on sent que le groupe n'a pas enlevé le frein à main et se contente de sa position d'ouvreur et de chauffeur de salle. On pourrait prendre ce concert comme une bande annonce de leur retour annoncé en 2012, mais les fans que nous sommes avec Orion en demandent plus. Plus que quelques titres, pour moi, pas toujours très pertinents, plus qu'une scène minimaliste avec trois portraits / photos stylisées, bref on voulait un concert à la mesure de ce géant du prog ! On n'est pas déçu, juste abandonné en route.
Setlist :
Road Salt Theme
Softly She Cries
Ashes
Conditioned
1979
To the Shoreline
Kingdom of Loss
Linoleum
No Way
Opeth
Orion : Surprise Sur Prise. Après un dernier album bien décevant, je me demandais quel sera le nouveau visage d'Opeth sur scène. La réponse sur cette tournée est sans équivoque : ceux qui aiment les growls de Mikael peuvent rebrousser chemin, il chantera exclusivement en voix claire. Ce qui n'est pas plus mal sous certains points. Principalement, le double événement de la soirée pour moi sera d'avoir enfin vu et entendu « Credence » et encore plus « A Fair Judgement ». Durant ce titre, c'est simple, j'ai retrouvé mes dix-sept ans, mon pucelage et mes premiers émois quand j'ai découvert le groupe. Je ne pensais pas que ce serait à ce point mais ce titre m'a bouleversé durant chacune des dix minutes comme aucune autre dans la soirée. Pour le reste, la setlist alternait entre le bon (« The Devil's Orchards », « Folklore », « Porcelain Heart », « Hex Omega »), le passable (« I Feel The Dark », « Nepenthe » avec un bon raté de Joakim au passage, « The Throat Of Winter ») et l'excellent (« Face Of Melinda », « Slither » et son hommage à Ronnie James Dio, ainsi que Closure »). Un excellent son ne comblera pas les manques de la setlist dont les titres étaient assez courts et manquaient de morceaux marquants et LONGS à l'instar de « Face Of Melinda » et « A Fair Judgement ». Les interventions humoristiques de Mikael deviennent frustrantes dans le sens où elles sont de plus en plus longues et quand un rappel a une introduction plus importante que le seul morceau dont il est constitué, ça rajoute encore un peu plus de frustrations au moins bon des sept shows d'Opeth auxquels j'ai assistés.
C'était bien, ça aurait pu être géant... J'ai comme une impression de redite, non ?
The Undertaker : Dans une situation bien différente de mon collègue ci-dessus, je me retrouvais face à mon premier concert d'Opeth. Ayant lu des spoilers sur le net, je pensais qu'ils allaient jouer l'intégralité d'"Heritage" puis un deuxième set différent. Alors j'y allais presque à reculons tellement j'ai de doutes sur une grosse partie de ce dernier album. J'ai été soulagé d'entendre d'autre morceaux comme "Face Of Melinda" (en cadeau vidéo d'ailleurs) qui m'a rappelé pourquoi un jour j'ai accroché à ce groupe. Je ne connaissais pas le côté blagueurs du frontman et le répondant du public parisien a testé sa repartie, ce qui donnait un côté unique à ce concert. Le côté délire de la présentation des membres du groupe avec les parties néoclassiques "juste pour rire" ne cachent pas que Mikael est conscient que son dernier album a créé la polémique et quand il lance qu'il se fout de savoir si on aime la chanson qu'il a choisi, on sent qu'il se bat parfois seul contre tous. D'ailleurs, l'unique morceau de rappel me fera le même effet : il veut jouer celui-là et tant pis si ça ne va pas au public qui réclame certains classiques. Au final, le public ne s'est pas défoulé mais semble satisfait de quelques parties du concert. Tout comme votre serviteur, qui n'en gardera pas un souvenir impérissable sans pour autant ne pas vouloir retenter l'expérience (mais cette fois avec le côté death et sans les pains !)
Setlist :
The Devil's Orchard
I Feel The Dark
Face Of Melinda
Porcelain Heart
Nepenthe
The Throat of Winter
Credence
Closure
Slither
A Fair Judgement
Hex Omega
Encore:
Folklore