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Que vois-je ? Nous sommes rentrés dans la nouvelle année et aucune trace d’un groupe tel que Pain of Salvation dans les archives de notre cher et tendre webzine ! Mr le patron Alexis, je crie au scandale ! Comment laisser de coté cette formation suédoise audacieuse, créative, réfléchie et musicalement extraordinaire ? !
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, Pain of Salvation est un groupe de métal progressif composé de musiciens monstrueux. Le pilier n’est personne d’autre que Daniel Gildenlow, une sorte de fou furieux au talent hallucinant, aussi bien en guitare et en chant qu’en composition et conceptualisation (Et oui, ce monsieur écrit des albums conceptuels !). Rien que ça me direz vous…Il ne faut pas oublier de préciser qu’il s’entoure de camarades aussi doués que lui (Ca n’aurait pas été dur à remarquer de toute façon).
J’aurais pu sélectionner un album formidable comme « Remedy Lane » pour marquer cette présentation mais, néanmoins, l’année 2007 venant de se clore, il me semble plus judicieux de prendre le dernier en date, j’ai nommé « Scarsick ». En dehors de toute histoire chronologique, cet album est très intéressant car il marque beaucoup de choses. Après la sortie d’un cd aussi fort conceptuellement et musicalement que « Be », le petit dernier se devait d’assurer. De même, on se doutait qu’à la suite de si longs efforts, le groupe serait forcément amené à des modifications. La musique se retrouve alors marquée mais le line-up aussi puisque le frère de Daniel, Kristoffer, lève aussitôt les voiles. Bref, « Scarsick » portait avant même d’exister les marques d’une blessure…
Pourtant, le quatuor (Hé oui, ils ne sont plus que quatre si vous avez suivi l’histoire !) s’en sort bien ! Evidemment, le coté émotionnel est un peu moins mis en avant que sur les précédents opus mais, de là à dire, comme certains, qu’il est absent…Je dirais plutôt qu’il se glisse à un autre niveau. Des titres comme « Cribcaged » ou « Kingdom of Loss » témoignent toujours de cette sensibilité propre à Pain of Salvation. A mon humble avis, cet album se caractérise plus particulièrement par son intensité. Les mélanges de passages groovy, de fusion et d’ambiances en chahut retravaillent leur musique d’une dynamique différente mais assez innovante. On retrouve quelques idées déjà esquissées sur « Entropia » (ou le début album !) mais avec un degré de maturité surprenant, sans oublier le travail des sonorités qui donne sa petite touche d’ornementation. Mon coup de cœur tout particulier pour « Spitfall » que je considère comme un des morceaux phare et assez représentatif de l’évolution de Pain of Salvation. Enfin, je ne peux m’empêcher de signaler la présence de deux ovnis : « Disco Queen », vaste empire du disco, et « America » aux allures country. Malgré leur coté surprenant, ils sont très bons et confirment l’imagination débordante des suédois (mais aussi leur pointe d’humour).
Certes, « Scarsick » semble différent mais, au final, il ne l’est pas tant que ça. Il suit les ambitions du groupe et sa maturation. Même si l’évolution se fait entendre, je reconnais toujours du Pain of Salvation et du Pain of Salvation de qualité. S’ils continuent comme ça, ils n’auront plus rien à prouver à personne…à part peut-être à eux-mêmes.
1.Scarsick
2.Spitfall
3.Cribcaged
4.America
5.Disco Queen
6.Kingdom of Loss
7.Mrs. Modern Mother Mary
8.Idiocracy
9.Flame to the Moth
10.Enter Rain