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Pain Of Salvation n'a pas été verni cette année avec les soucis qu'a connu la maison mère d'Inside Out, SPV. Au départ, le groupe devait participer à la tournée américaine du Progressive Nations avec Dream Theater mais par manque d'argent, cela n'a pu se faire et le groupe a été contraint d'annuler. Les Suédois devaient également sortir un nouvel album en cette fin d'année mais une nouvelle fois, à cause des problèmes financiers, la sortie a été repoussée à début 2010. Heureusement, le groupe a quand même eu le goût de sortir un EP pour faire patienter des fans qui n'en peuvent plus d'attendre une nouvelle sortie d'une des références progressives de ces dernières années après un Scarsick qui tenait bien la route mais qui manquait d'émotions.
Linoleum poursuit la voie empruntée par Daniel Gildenlow et sa bande sur Scarsick avec un son encore plus brut et des compositions toujours aussi directes mais à mon avis bien plus convaincantes. Le groupe pousse son concept plus loin avec des refrains encore plus catchy que par le passé qui restent en tête des journées entières (« Linoleum », « Gone »). Les guitares vont dans le même sens avec des riffs mémorables (« Yellow Raven »). Même le clavier de Fredrik Hermansson a un son typiquement des années 70. C'est bien ça, cet ep, c'est un retour au Rock des 70's. Attention pas du tout au Rock Progressif, mais bien à un Rock brut de décoffrage qui envoie sans nous faire travailler les méninges. Il n'y qu'à écouter le chant de Daniel qui ne cherche même plus à maitriser ses virées et ne lâche que des cris à la place (« Linoleum », « Mortar Grind », cette dernière qui possède une envolée dans les aigues superbe) sans pour autant que ça sonne aussi Metal que sur « Flame To The Moth ». Non, il n'y a même rien de Metal sur Linoleum (certains passages possèdent des riffs bien lourds comme le final de « Gone » ou le riff après le refrain de « Yellow Raven »), pas une once d'influence progressive, juste de la musique brute. On aurait pu s'en douter en se rappelant du nouveau look bien Rock'n'Roll avec grosse barbe de Daniel au Hellfest.
Je vous vois venir mais par brut, il ne faut pas faire l'amalgame comme quoi Pain Of Salvation aurait perdu toute inspiration. Linoleum a justement tendance à rassurer surtout après la déception Scarsick. Beaucoup moins inégal, il ne contient qu'un titre passable « If You Wait » avec Daniel qui s'illustre vocalement mais pas du tout par sa composition répétitive ne créant pas l'émotion attendue. Heureusement que cela ne dure que 2'50... Le morceau « Bonus Track B » est aussi une vaste fumisterie sur laquelle on entend le groupe très drôle délirer sur le fait de proposer une chanson bonus. Cette chanson est « Yellow Raven », une reprise d'un petit groupe qui débute, Scorpions qu'il s'appelle. On n'était pas vraiment habitué à ce que Pain Of Salvation joue des reprises sur ses sorties studio (on ne se souvenait que de la reprise d' « Hallelujah » sur le dernier dvd), cette reprise, que le groupe a bien réussi à adapter à sa sauce, est une des plus belles réussites de l'ep avec « Gone ». En effet, en plus de proposer des compositions directes mais toujours intéressantes, Daniel a su redonner un coté dramatique à la musique, ce qu'on attendait plus du tout. Les cris en plus de sonner brut, donne une impression de déchirement et quand son chant devient plus calme, on ressent soit comme un malaise (« Mortar Grind »), soit une douceur inattendue (« Yellow Raven »), soit de l'accroche pour ce bon Rock'n'Roll. Bien que n'ayant pas de solo (un tout petit sur « Yellow Raven »), Johan Hallgren n'est pas au chômage technique puisqu'il est présent comme jamais sur les chœurs en lieu et place de Daniel qui n'assure plus que les plans principaux.
Au final, Linoleum fera patienter les plus impatients d'entre vous en proposant un panel intéressant de ce qu'est devenue la musique du groupe. Le coté très accrocheur sur les deux premiers titres, le caractère émotionnel du groupe sur « Gone » et « Yellow Raven » et bien sur, le visage humoristique d'un groupe qui ne se prend pas au sérieux déjà présent sur les deux derniers albums du groupe et dans les shows du groupe. On regrette seulement ce « If You Wait » n'ayant aucune saveur qui laisse entrevoir un Pain Of Salvation encore un peu inégal sur le prochain (double?) album qu'on attend, tout de même, avec une impatience décuplée.
1. Linoleum
2. Mortar Grind
3. If You Wait
4. Gone
5. Bonus Track B
6. Yellow Raven