Children Of Bodom + Cannibal Corpse + Diablo
L'Elysée Montmartre - Paris
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Il y a des affiches comme ça où on se demande ce qui est passé par la tête du tourneur, on avait déjà l’exemple il y a peu avec l'affiche Maroon-Samael-Obituary pour le moins saugrenu, et bien figurez vous qu’ils ont fait pire puisque qu’ils tout simplement trouvé le moyen de mettre en première partie de Children Of Bodom ni plus ni moins que… Cannibal Corpse. Alors que j’étais à deux doigts de m’arracher les cheveux pour savoir comment je pourrais tirer quelque chose de ce live mis à part la prestation des américains, c’est le moment qu’a choisi Michaël pour intégrer l’équipe et me sauver d’une noyade certaine en s'occupant de Diablo et de Children Of Bodom.
Paris, Elysée Montmartre, il est 18h30. Une salle quasiment complète prête à accueillir les invités du jour, à savoir Diablo, Cannibal Corpse et les enfants de Bodom, tête d’affiche. Grande fut notre surprise de voir Cannibal Corpse jouer en deuxième partie, eux qui n’avaient pas vécu une telle relégation depuis 1996.
Avec peu de retard, Diablo entre en scène. Bien plus dans la trempe de Children of Bodom que de Cannibal Corpse les quatre finlandais offrent aux âmes présentes un show agréable. Malgré un set de 40 minutes assez court –et on ne se plaindra pas- et un son parfois médiocre, Diablo fait une bonne prestation avec quelques solos et rythmiques dans la veine de Kalmah (en moins bon évidemment). Bien que ne communiquant que très peu, sa musique catchy et ses ambiances bodomesques ne dépaysent pas trop les fans de Bodom venus en nombre. Icaros, Trail of kings et leur final sur Into the sea auront été une belle entrée en matière pour cette soirée de métal. Sans être exceptionnellement bons ni l’inverse, Diablo a fait une prestation honorable, appréciable.
Revoilà donc les gars de Cannibal Corpse quasi deux ans après leur dernier passage dans la capitale.
Pas le temps de faire de chichi ni quoique ce soit que ça commence tambour battant sur le titre « Time To Kill Is Now » qui fait d’ores et déjà parti désormais des classiques du groupe. Comme d’hab rien de vraiment surprenant dans la prestation des américains, ça joue, ça latte les couilles et ça se tire aussi sec. Comme à son habitude, Corpsegrinder reste l’un des chanteurs les plus charismatiques du genre, comme à son habitude Alex Webster a dégouté tout son petit monde et comme d’habitude les trois premiers titres ont étés gâchés par un son horrible. Mais qu’à cela ne tienne, il en faut bien plus pour décourager les américains qui sont pourtant loin d’être en terrain connu à en juger par les nombreux « BODOM » gueulés entre chaque morceau… jusqu'à l’intervention de Corpsegrinder qui en aura calmé plus d’un. Au niveau de la set list c’est du pur classique avec des titres comme « Born In A Casket », « Covered With Sores » ou encore « Disfigured ». Non en fait le véritable changement du concert résidait dans l’interprétation de deux titres issu du petit dernier à savoir « Evisceration Plague » le morceau éponyme ainsi que « Priest Of Sodom » le morceau d’ouverture. Si ses deux titres passent plutôt bien l’épreuve du live (notamment « Evisceration Plague » glauque à souhait) un ou deux autres titres du dernier album n’auraient pas été de refus comme par exemple la furieuse « To Decompose » ou « Scalding Hail » mais bon…
Fin de concert toujours autant classique que jouissif avec l’enchainement « Hammer Smached Face – Stripped, Raped and Strangled » qui finira d’achever les rares fans du combo, présents ce soir là.
Un concert qui sans être totalement génial aura très certainement contenter ceux qui étaient venus pour eux, ne reste plus qu’a espérer une vraie tournée en tête d’affiche avec un public moins affligeant.
C’est après un show de Cannibal Corpse certes moyen mais toujours aussi efficace que Bodom s’apprête à rentrer en scène. 30 bonnes interminables minutes de balance (incitation à la consommation ?), et je vois la fosse se rajeunir très nettement. Il n’y a pas de doute, Bodom arrive. Entouré de deux enfants de 13 et 14 ans, les lumières s’éteignent. L’intro de Napoléon XIV : They're Coming To Take Me Away HAHA ! résonne dans l’Elysée Montmartre et Children of Bodom entre en scène avec une chanson de leur dernier album, Hellhound on my trail. Décidément, ce dernier opus passe bien mal en live et ce d’autant plus quand le son est mal réglé. Heureusement, les intermittents du spectacle font parfois leur boulot et le son redeviendra par la suite plus que satisfaisant. Les finnois enchaînent avec Living Dead beat puis Sixpounder sans la moindre pause. De quoi vite me faire oublier ce mauvais choix d’entrée.
Alexi Laiho est en forme, toujours aussi bon guitariste que poseur… ou plutôt… l’inverse ? Peu de communication avec le public du groupe ce qui ne déroge pas avec les précédentes fois ou je les avais vu dans notre belle contrée. Il est désormais venu le temps de souhaiter une Fuckin’ douce fuckin ‘ nuit pour le fuckin’ public de Paris. Silent night bodom night est toujours aussi efficace en live. La bonne surprise du soir, Banned from heaven qui conserve intensité et puissance, définitivement la meilleure chanson du médiocre album Blooddrunk.
Fini les hors d’œuvres, Bodom rentre dans le vif du sujet avec Hate me ! enchainé avec le premier medley de la soirée Children of Decadence/Bodom after midnight, la meilleure façon trouvée par Alexi (de ses propres dires) pour éviter certaines parties de ses anciennes chansons qu’il ne supporte plus. Est-ce une raison pour massacrer de la sorte le solo de Bodom after midnight ? Je dois être trop fan pour accepter le jeu parfois approximatif du lutin blond en live. Mais j’arrête ici les médisances, contrairement aux prestations du Hellfest 2007 et du Unholy en 2008, le jeu d’Alexi et de Roope reste globalement propre. Après un Follow the reaper qui a laissé de marbre le (trop ?) jeune public malgré le petit discours en Français de Henkka qui nous vante les mérites de notre public, le quintet nous propose Blooddrunk, single de leur dernier opus éponyme. Même constatation qu’auparavant, manque de punch, manque de tout. Blooddrunk est un album studio. In your face et Angel’s don’t kill me font bien meilleure impression et le public, mobile mais pacifique s’embrase sous les « I don’t give a flying fuck motherfucker » d’Alexi.
Le meilleure du concert est à venir, Lake Bodom, « médlisée » avec Bodom Beach Terror mais surtout Downfall qui nous rappelle tout le génie de ce groupe. Le jeu de scène est bien huilé, et Alexi n’en fais pas trop (par rapport à d’habitude entendons nous). Le groupe salue le public et s’en va sans un mot. Stupeur dans le public, et on entend des « Bodom » retentir un peu partout. Mes compères de 13 et 14 ans sont au bord des larmes, ce serait un coup dur après leur 8/20 en SVT de la semaine dernière.
Mais non ! Rassurez-vous ! Comme on ne s’y attendez pas du tout, Bodom revient pour ce qui constitue mon bonheur de la soirée, mon instant à moi. Bed of razors qui n’avait pas été jouée depuis… trop longtemps. Bien que plus efficace en live que sur cd, je reste rêveur devant les chansons de Hatebreeder qui constituent le noyau dur des chansons de Bodom à mes yeux. Un Finale sur Hatecrew deathroll ou Alexi aura –brièvement- essayé de faire chanter le public dont une dizaine seulement connaissait les paroles. Moment de solitude.
Bodom nous a offert ce soir un show de qualité, sans néanmoins être exceptionnel. C’est toujours un agréable moment que de les voir dans une antre telle que l’Elysée Montmartre. C’est sans hésitation un groupe qui trouve à s’exprimer uniquement dans des petites salles.
Une Set-list qui n’aura encore une fois que trop peu concernée les premiers albums de Bodom –à mon plus grand regret- mais qui aura néanmoins regroupée les chansons les plus « punchy » en live.
Une très bonne soirée si ce n’est le jeune age du public et les groupies habituelles. Après avoir entendu « Alexi Laiho c’est le meilleur guitariste du Monde, il a inventé des accords » au hellfest en 2007, la palme revient ce vendredi à une « goth » de 16 ans, appareillée, pour avoir ramené un dictionnaire français-finlandais afin (je la cite) d’ « envoyer un papier sur scène pour Alexi lui disant « fais-moi l’amour » ».
SETLIST :
1. Hellhounds On My Trail
2. Living Dead Beat
3. Sixpounder
4. Silent Night, Bodom Night
5. Banned From Heaven
6. Hate Me!
7. Children of Decadence / Bodom After Midnight
8. Follow The Reaper
9. Blooddrunk
10. In Your Face
11. Angels Don't Kill
12. Lake Bodom / Bodom Beach Terror
13. Downfall
Rappel :
14. Bed Of Razors
15. Hate Crew Deathroll