Apocalyptica
L'Elysée Montmartre - Paris
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Je connais Apocalyptica depuis fort longtemps maintenant (un pote m'avait fait découvrir il y a 2/3 ans une de leur reprise de Metallica, mais je n'avais jamais eu l'opportunité -et l'envie spécialement peut être, allez savoir- de les voir en live). Hé bien cette chance arriva en ce froid Vendredi 25 Novembre 2005 à l‘Elysée Montmartre. Le concert se joue SOLD OUT ce soir.
J’arrive vers 18h40 environ, et les gens commencent déjà à rentrer lentement dans le hall d‘entrée. Une fois à l‘interieur, un des mecs de la sécu m’a fait sourire, celui-ci me demandant quel genre de musique va être proposé ce soir, vu qu’il a repéré pas mal d’adultes (hé oui Apocalyptica attire aussi bien les jeunes que les vieux). J’apprend en vitesse au guichet qu’Apocalyptica n’aura pas de première partie, et me voilà quelques instants plus tard dans la fosse.
C’est vers 19h50 (soit plus d’une heure après l’heure annoncé) que les lumières s’éteignent. Sous les « APO-CALYP-TICA ! »« APO-CALYP-TICA ! » des fauves de la fosse, les quatre violoncellistes en chef (Eicca Toppinen, Antero Manninen, Perttu Kivilaasko, et Paavo Lotjonen), munies de leur violoncelles, viennent s’asseoir sur les espèces de trônes respectifs leur étant réservés, tandis que le batteur en guest Mikko Sirén(non ce n’est pas Dave Lombardo, fallait pas trop rêver non plus, gnarf) s‘installe derrière les fûts.
Sous une chaude lumière rouge éclairant la scène, Apocalyptica démarre leur set par le morceau « path », suivie d’une première reprise déjà, « Master of puppets » de Metallica. La maîtrise et la synchronisation est incroyable, ils reproduisent la chanson avec leur violoncelles à la note prés. FATAL dirais je. Je ne doutais pas avant que le concert ne commence, je suis complètement conquis là ! Le groupe se défonce sur chaque morceau, rigole beaucoup entre eux sur scène, et un des membres prend parfois le micro entre deux titres pour s’adresser à nous. ça fait plaisir à voir ! (quand la complicité règnent entre les membres d’un combo, ça ne peut qu’apporter un plus non négligeable). Je remarque d’ailleurs que les violoncellistes ont chacun une façon différente de se comporter sur scène. Eicca Toppinen (le blond) a énormément de charisme le bougre. C’est le headbangueur fou du groupe. Antero Manninen sous ses lunettes noires n’est pas aveugle, non, il est juste un peu plus réservé que les autres, et passera la quasi totalité du show (contrairement aux autres qui se lèvent pas mal pour arranguer la foule) les fesses assises sur son trône. Paavo Lotjonen, troisième violoncelliste en chef, chemise noire et coiffé d‘une espèce de crête, est un peu le clown de la bande par moment vis à vis de ses petits pas de danses notamment. C’est un "demi Adam" (Killswitch Engage) en puissance. Dernier de la liste enfin, Perttu Kivilaasko, torse nu, me fait plutôt penser à un gros thrasheux dans l'âme, et se défonce comme jamais. La preuve, à la fin de « Refuse/Resist », il s’effondrera de fatigue par terre après s'être excité comme j'ai rarement vu. Ah j’ai oublié le batteur… ben il a été plutôt bon, se permettant même un petit solo bien speed du plus beau des effets.
Conçernant les morceaux joués, outre « Master of puppets », ils ont repris de Metallica« fight fire with fire », la douce « nothing else matter » (« WE PLAY… YOU SING » demande Eicca Toppinen, le public lui fera cette faveur de temps à autre), « seek’ n destroy », « creeping death », et « enter sandman ». Autres reprises, « hope », tiré de la B.O du film Vidocq, l’étonnante composition classique de Edvard Grieg« hall of the mountain King », et enfin la cultissime « Refuse/resist » de Sepultura (rien que ça !).
Avec toutes ses fantastique reprises, Apocalyptica laissait tout de même la place à un tier des morceaux de leur dernier album éponyme sortie cette année (« Life burns »-dont les riffs du début me font toujours penser au riff principal de « the alcoholik » de Superjoint ritual-, « quutamo », « fisheye », et « betrayal forgiveness »), sans oublier les morceaux de l’opus Reflections que sont la très émouvante « somewhere around nothing » (et son morceau de batterie jouissif), et « heat ». Aucun album ne fut oublié bref.
Après une heure vingt de spectacle environ, Apocalyptica se retire enfin, sous une énorme ovation. ... les absents auront eu tord, c’est un fait, le public en a eu pour notre argent sur cette soirée, et point positif, je ressors de la salle les oreilles moins endommagées par les décibels que d’habitude. Je comprend pourquoi il y avait quelques groupes d’allemand qui s’étaient déplacés tout spécialement sur Paris pour les voir finalement. La virtuosité d’Apocalyptica en live (& leur rapidité d'exécution par moment) m’auront subjugués. L’ absence de chanteurs en guest sur scène ne fut absolument pas un handicap, tant la musique se suffit à elle même. Mon concert "coup de coeur" de l'année à coup sûr !