Finch + Body Fluids
L'Elysée Montmartre - Paris
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Après trois jours de grosse brutalité au Fury Fest, je voulais écouter un peu de douceur, et donc je me suis dis que Finch était le bon concert à aller voir. Je les avais raté lors de leur premier passage à la Boule Noire, il y a un peu moins de deux mois.
Pour leur retour les américains avaient choisi une salle cinq fois plus grande que la première : l’Elysée Montmartre, qui, je pensais, pouvait être entièrement remplie. Mais mon étonnement fût grand quand je suis rentré dans la salle coupée par des rideaux pour baisser sa capacité (de peur qu’elle fasse trop vide ?). Et il grandit encore lorsque je vis que même dans cette configuration, l’Elysée n’était pas pleine. Mais il faut aussi dire que le concert n’était pas spécialement bien placé dans le temps, fin juin les gens partent souvent en vacances.
Retournons au concert en lui-même, il commence un quart d’heure avant l’horaire prévu, c'est-à-dire 19 h45, par un groupe dont j’avais déjà entendu parler : Body Fluids. Leur but était de chauffer la salle, mais à part quelques rares fans chantant les chansons en chœur avec le chanteur, ils étaient peu à être convaincu par la musique jouée par les cinq picards. Ce qui en soit n’est pas vraiment étonnant, puisque la musique produite le groupe n’est pas vraiment en accord avec celle de Finch. En effet Body Fluids ressemble un peu à de la fusion, c'est-à-dire un mélange entre des passages rappés et des refrains souvent criés accompagnés de grosses guitares. Mais on ressent aussi une grosse influence Pleymo, dans la voix du chanteur mais aussi dans certains riffs, notamment pour les moments calmes.
J’ai étonné de la qualité du son qui habituellement est très mauvais pour les premières parties et en particulier à l’Elysée Montmartre. Pour le groupe venu de Picardie, les morceaux s’enchaînent, nous laissant un sentiment correct, quant à la prestation scénique car il faut quand même le préciser, le batteur jouait dos au public (ce qui est vraiment très rare). La scène avait été rétrécie à cause de la batterie de Finch déjà présente au fond. Le chanteur bougeait comme un fou, faisant des allers-retours sur tout le long de la scène ce qui contrastait beaucoup avec le peu de mobilité du reste du groupe, seul le batteur entre deux chansons venait faire exploser sa rage devant le public, sinon guitaristes et bassistes restaient immobiles. Après ¾ d’heure de set Body Fluids quitte l’Elysée Montmartre, sans avoir réellement chauffé le public mais en ayant produit une musique plus que correcte. Ce qui est d'autant plus regrettable que c'était leur dernière date ce soir et que le groupe a joué un morceau totalement inédit de leur nouvel album pour des Parisiens trop peu réceptif.
Enfin à 21 h, le groupe tant attendu arrive, alors que la salle s’est à peine plus remplie que pour la première partie (donc un peu décevant pour un gros groupe comme Finch). L’explication à ce manque de public, c’est peut être que le groupe n’avait pas spécialement convaincu la dernière fois, et seuls ce qui n’avaient pas pu être là en mai avaient le droit à un rattrapage. Même si Finch n’est pas mon groupe favori, il faut avouer que sur scène, la bande à Nate Barcalow, s’est bien donnée. Ce dernier était insaisissable, il arpentait la scène de l’Elysée de long en large, se pliant en deux lors de ses cris magnifiques et si particuliers. Randy lui aussi était totalement fou, restant sur place mais il faisait des mouvements impressionnants avec sa guitare, la lançant dans tous les sens, vraiment on sentait qu’ils avaient envie d’être là ce soir, pour jouer ce concert et impressionner les kids venus pour les admirer. Ce show permettait aussi aux cinq californiens de présenter leur nouvel album « Say Hello To Sunshine », dont ils ont joué quelques morceaux comme « Ink » (premier morceau disponible sur leur site internet avant la sortie de l’album), « Brother Bleed Brother » ou encore « A Piece Of Mind ».
Le set était vraiment bon, commençant par l’excellent « New Beginnings ». Il était très bien équilibré entre les deux albums, avec autant des chansons de chaque opus. On aurait pu penser que Finch pourrait favoriser son dernier album sorti depuis peu, mais non le groupe n’oublie pas ce qu’il l’a fait connaître, et nous sort les meilleurs morceaux de « What It Is To Burn » comme « Grey Matter » que j’étais particulièrement content d’entendre en concert.
Par contre on peut reprocher au groupe son peu de communication avec le public, car à part le batteur qui lançait une phrase de temps en temps (pour nous dire qu’il était très fatigué), on n’avait pas grand-chose et surtout de la part de Nate qui aurait pu faire un effort la dessus. Mais le dernier morceaux joué a mis tout le monde d’accord : « What It Is To Burn ». Pour cette dernière chanson, le groupe s’est totalement défoncé pour apporter au public une petite touche finale, qui fait que ce concert est un très bon concert, et que tous les fans pourront rentrer chez eux contents de leur soirée.
C’est donc après une heure et cinq minutes de d’un excellent show que Finch quitte la scène de l’Elysée Montmartre sans rappel (une petite déception).
