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Depuis leur dernier album, The Haunted a vu son line-up une nouvelle fois chamboulé. Peter Dolving (chant), Anders Björler (guitare) et Per Möller Jensen (batterie) se sont fait la malle, les deux premiers étant dans le groupe depuis ses débuts (avec un premier départ en 1998 pour Dolving, revenu en 2003). Les membres restant Jonas Björler et Patrick Jensen ont donc remonté un line-up avec ... des anciens de The Haunted. Marco Aro remplace de nouveau Dolving et c'est Adrian Erlandsson qui reprend le poste qu'il avait quitté en 1999. Un second guitariste complète ce nouveau line-up, Ola Englund. Les albums suivant les changements de personnel sont souvent attendu de manière plus circonspecte par les fans et c'est d'autant plus le cas ici que Unseen avait quand même surpris pas mal de monde. Moins teigneux et plus aéré, ce précédent album avait de quoi diviser.
317, l'intro de l'album, se place dans ce que j'appelle les intros cools mais pas indispensables, un riff plutôt groovy, rien de bien révélateur. Mais dès Cutting Teeth, les suédois ressortent les riffs thrashy bien nerveux qui font leur renommée et se fendent d'un premier impact dévastateur. Ce premier morceau est un canon du groupe, tempo véloce, chant coléreux au possible et surtout cette énergie qui avait un peu disparue sur Unseen. The Haunted revient sur son terrain de prédilection et il faut reconnaître qu'ils savent y faire. La voix de Marco Aro (qui ne prolonge pas les essais clairs de son prédécesseur) colle toujours aussi bien la furie qui se dégage de l'instru et sa prestation comble parfaitement le vide laissé par le départ de Dolving.
Une chose intrigante, mais sans doute liée au changement de line-up, est l'abandon totale des idées apportées pas Unseen. Le groupe semble reprendre sa carrière quelques années avant, comme si les expérimentations plus accessibles de Unseen n'avaient jamais existé. On retrouve donc une flopée de morceaux implacables aux riffs mordants et au dynamisme intense, purs produits estampillés Suéde. Si le triptyque d'entrée met clairement tout le monde au tapis, Eye Of The Storm laisse plus de place à des passages mélodiques, le tempo se calme un peu et on a à faire à un esprit plus death mélo mais qui garde ce fond de colère rugueuse propre au groupe.
La production est sans défaut, carrée, puissante. La seule chose que l'on pourrait reprocher à cet album (en plus de sa pochette assez laide) est un manque de prise de risque au niveau des compositions. Le groupe ne sort jamais de son terrain de jeu favori et nous pond quatorze pistes dans le plus pur style The Haunted. Mais c'est tellement bien fait, chaque morceau trouve sa place et au final, Exit Wound s'écoute sans aucune difficulté, tout en cohérence et en unité, mais suffisamment bien ficelé pour que la redite soit évitée. Même si aucun titre ne ressort vraiment plus que les autres, My Enemy et This War tirent quand leur épingle du jeu en se posant comme deux grosses décharges de haine intacte.
Exit Wound se place donc dans la lignée d'un One Kill Wonder ou d'un rEVOLVEr. L'expérience Unseen semble être pour l'instant mise de côté, le groupe mise sur ses acquis, et y arrive parfaitement.
1. 317
2. Cutting Teeth
3. My Salvation
4. Psychonaut
5. Eye Of The Storm
6. Trend Killer
7. Time (Will Not Heal)
8. All I Have
9. Temptation
10. My Enemy
11. Kill The Light
12. This War
13. Infiltrator
14. Ghost In The Machine
