
We Metal Fest 2025 - Jour 1
Le Plan - Ris-Orangis

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Aurélie Jungle : Deuxième édition du We Metal Fest, co-organisé par Le Plan et L’Empreinte. Direction Le Plan, à Ris Orangis, dans le 91. Une édition sur deux jours, du 5 au 6 avril, avec des groupes 100% français et y’en a à peu près pour tous les goûts. Ouais ouais, y’a même de la drillcore et je t’en parle plus bas.
16h00. Le soleil est de la partie, le parking est blindé, l'IPA fraîche et on est prêts à s’enfermer pour 8h dans des salles obscures histoire de faire jouir nos tympans.
Le We Metal Fest, ça se déroule sur deux salles, 40 min à 1h de concert par groupe, rien en simultané (et bordel, ça me fait bien plaisir). Donc si tu veux te faire un marathon, t’as littéralement 5 minutes entre chaque concert. Oui, j’ai évidemment pris le pari. Neuf groupes pour la première journée et des groupes plutôt "jeunes", hormis Pogo Car Crash Control, formé en 2011.
Au-delà des salles obscures, on trouve évidemment du merch, des foodtrucks et un live Twitch ! Sur ce live, tu retrouves les concerts (très sympa pour ceux qu n'ont pas pu venir) mais également des interviews de groupes présents. L’avantage de Twitch, quand t’es sur place, c’est qu'il est aussi diffusé à l’entrée du Plan, là où potentiellement tu fais la queue pour ta bière ou pour aller aux commodités. En somme, tu ne loupes quasiment rien et tu peux te faire une idée avant d’entrer dans les différentes salles. 2025.
Le choix effectué pour le démarrage du We Metal Fest est fou. Je m'explique. On est sur un fest qu'on qualifiera de "melting-pot", visant à rassembler un large public. Normalement, généralement j’ai envie de dire, tu montes en puissance dans ce genre de fest. Tu commences par de “l’accessible” pour finir par des genres qui tapent un peu plus. Ça suit l’horaire quoi, l’échauffement. Le public a aussi tendance à changer au fur et à mesure de la journée (les enfants dans l’aprem etc…). Bon, ben c'est définitivement pas un point auquel l'orga est sensible...
Samedi 5 avril - Jour 1
Groupes évoqués : Hurakan | Bad Situation | Parallyx | Akiavel | FreeHowling | Ashen | Solitaris | Pogo Car Crash Control | Alternight
Hurakan
Club
On a commencé par du deathcore. Voilà. Là, comme ça, à froid. Le ton était donné. Démarrage donc avec Hurakan qui m’a simplement mis la première gifle. Je tendrai l’autre joue plus tard. Mais bonjour, il est 16h et t’as en face de toi 5 mecs qui ont décidé que le lendemain, t’aurais mal aux cervicales. Je ne connaissais absolument pas Hurakan mais impossible de résister à ce headbang synchro, ce deathcore viscéral avec quelques touches de grind (et donc de pig squeals). Hurakan vient clairement toucher à une de mes cordes sensibles, la séduction est donc au rendez-vous. La prestation est maîtrisée et pour un groupe qui démarre à l'heure du goûter, tu sens bien qu'ils donnent tout. Hurakan ouvre donc le We Metal Fest de la plus belle des manières : ça se bagarre et on a même du mal à quitter la salle. Un titre à conseiller, qui me trotte en tête depuis : « Dead Forever ».
Bad Situation
Grande Salle
J’enchaîne avec Bad Situation ; autre salle, autre ambiance. Bad Situation c’est un batteur et un guitariste/chanteur, Lucas Pelletier et Aziz Bentot (un peu plus connu sous le nom de “Dealer 2 Metal” sur Youtube). La scène paraît énorme à côté mais c’était sans compter sur l’énergie d’Aziz qui s’approprie complètement l’espace en déambulant de gauche à droite. On passe donc sur du rock mais du rock “explosif”. Pas ma came initialement mais je reste, les mecs ont juste embarqué toute la salle avec eux, circle pit à l’appui (oui oui).
Parallyx
Club
Au tour de Parallyx ! Du metalcore ! Robin Cabaret (batterie), Corentin Miara (basse), Valentin Bobet (guitare), Jérôme Pelouin (Guitare), le tout mené par Lina Benabdesslem (chant). Et la salle est blindée ! On est nombreux derrière la régie à tenter de se faufiler pour assister à la presta du “groupe avec la meuf qui growle ! Non c’est pas du metal symphonique !”. Bon ben si un peu quand même mais pas que. On est pas non plus uniquement sur du metalcore. T’as quelques touches de symphonique (voix oblige), du djent et du groove. Côté voix on a du scream (et non du growl) mais aussi du rap sur le titre « Matriochka » par exemple. Techniquement c’est bien, c’est efficace mais l’ensemble ne me convaincra pas. Les contrastes sont trop grands, l’univers trop large.
Akiavel
Grande Salle
18h30 : let’s go Akiavel ! Du deaaaattthhh pour continuer la journée avec, à nouveau, une femme au chant : Aurélie Gérard. Et ben Akiavel ce sera le moment où je tendrai l’autre joue. J’en attendais beaucoup et je n’ai pas été déçue. C’est carré, le death mélodique fait son effet, et la voix d’Aurélie est phénoménale. La versatilité en live est tout aussi impressionnante que sur CD. Il y a aussi cette ambiance un peu passionnelle et passionnée que tu sens dans le live, la manière dont les membres du groupe se déplacent sur scène, « jouent » entre eux alors que sur un groupe de death, t’aurais pu t’attendre à quelque chose de très statique. Il n’en est rien, on te raconte une histoire en musique et en gestes. De l’autre côté, la fosse est déchaînée, les wall of death sont légion, ça slame et ça se fait accueillir derrière les barrières par la chanteuse avec un sourire. Que demande le peuple ? Une demi-heure de plus peut-être.
FreeHowling
Club
C’est au tour de FreeHowling. “Ouais, c’est un peu comme Enhancer mais en plus bourrin”, qu’ouïe-je ? Enhancer ? AH. Dit comme ça, ça partait mal. Et pourtant FreeHowling c’est pas “Enhancer mais en plus bourrin”. FreeHowling c’est du hardcore mélangé avec de la trap et de la drill. De la drillcore quoi (?). En les voyant arriver, j’ai probablement tiré la même gueule que quand les gars qui écoutaient du thrash ont entendu pour la première fois du neo metal.
FreeHowling c’est quatre mecs qui débarquent en joggings, en TN, casquettes vissées sur la tête, l’air énervé. Les parties drill/trap me refroidissent un peu, bien que le flow et la basse soient là, rien à dire, ça te soulève la cage thoracique. Passés la surprise et l’étonnement, vient alors la curiosité. Tu découvres que ces parties trap/drill, elles laissent ensuite place à des riffs massifs et un chant, du scream, puissant. De quoi contenter tout le monde et évidemment, la violence entraînant la violence, la salle est retournée, je dis adieu à mon IPA. La presta scénique est audacieuse, y’a vraiment une ambiance rap dans laquelle j’ai du mal à me fondre. Guig (chant) est au milieu, micro à la main, se balade de gauche à droite avec la démarche de la street et tu ne vois absolument que lui sur scène. Ouais, le contraste est énorme en sortant d’Akiavel. Passé ce côté, tu t’attardes sur la musique et c’est un condensé simple d’efficacité, un défouloir qui fera le taff escompté. Un enchaînement de breaks pour résumer.
Ashen
Grand Salle
C’est le moment de souffler. Compliqué de qualifier Ashen. Compliqué de mettre ce groupe dans une case. C’est du metal, du neo mais aussi du metalcore. Y’a pas mal de polyvalence au niveau du chant (Clément) mais aussi de la part des musiciens. Ça peut tout aussi bien te lâcher des parties un peu djent, jazz, hardcore, metal, dans le même morceau. Les breaks se veulent monstrueux, y’aura pas d’exception et la batterie te claquera quelques fills par-ci par-là. Un énième contraste sur cette journée. Bien qu’Ashen ne soit pas simplet le moins du monde, ça reste tout de même un groupe assez accessible et beaucoup plus léger que le précédent. Y’a aussi un côté Linkin Park sur scène que je ne peux pas m’empêcher de remarquer, notamment au niveau de la gestuelle de Clément, facilement assimilable à celle de Chester Bennington. Ça saute, ça se baisse, ça prend la même pose lors des parties un peu plus violentes… Les autres membres sont également très actifs : changement de côté, passage sur le devant de la scène pour les guitaristes et le bassiste… Ça cherche à emmener le public dans son sillage et ça fonctionne plutôt bien.
Solitaris
Club
“Il va faire tout noir!”. Solitaris c’est du metalcore industriel, djent, avec une identité visuelle et musicale sombre. Très sombre malgré les quelques cierges au fond de la scène. Quatre mecs vétus de noir avec des sweats à grandes capuches qui débarquent sur scène. Le chanteur se met à gueuler et paf : la basse t’arrache les entrailles. Le tout couplé avec des parties plus atmosphériques rendant l’ensemble cauchemardesque. Dans le bon sens. Je crois.
La prestation du groupe est puissante. Tout est gras. Les riffs, la voix et les parties un peu plus aériennes t’apportent un souffle nécessaire, limite vital. C’est passé très vite, Solitaris. Je ressors de la salle avec une impression de sortir d’un vortex.
Pogo Car Crash Control
Grande Salle
ALORS ! Pogo Car Crash Control (P3C pour les intimes), c’est le groupe de punk/rock (metal?) qu’on voit absolument partout depuis quelques années. “Ouais, tu vas voir, c’est trop bien!”. Je n’aime pas P3C. J’ai essayé. Mon algo Spotify sait que j’ai essayé et bordel, je n’y arrive pas. Ça ne passe pas, je trouve ça inaudible. Mais on va se la jouer objective, on va rester. Parfois le live fait le taff. La fanbase est là, le groupe débarque et… ouais, l’intuition était la bonne. P3C c’est définitivement pas un groupe que je pourrais écouter avec un casque. Ça se prend en live. L’énergie des membres est folle, ils ne s’arrêtent jamais, ça transpire de tous les côtés et la voix d’Olivier se retrouve couverte par les chants du public. Et comme c’est du punk accentué par un metal simple, le deal est lui aussi simple, l’ambiance animale. Petite mention spéciale au dernier album dont quelques titres ont été présentés ce soir et qui me semble, avis très subjectif, un peu plus accessible que le reste de la discographie. À voir.
Alternight
Club
On termine cette première journée avec Alternight. Alternight, c’est un collectif créé par Arthur Alternatif (Instagram, Youtube), dans lequel il est au chant. Ce collectif, il réunit des artistes de la scène metal française - dont des groupes qui étaient présents sur cette première journée. Ensemble, ils font des reprises ou balancent en feat (avec Arthur donc) leurs compos persos. Donc pour finir : place à la All Stars Session. C’est, en somme, une grosse teuf et il semblerait que l’objectif soit de t’envoyer te coucher. Le chanteur d‘Hurakan et celui d’Ashen reviendront notamment sur scène. On aura droit à une reprise de « One Step Closer » (Linkin Park) un peu remixé, une reprise de « Duality » (Slipknot) et on découvrira le chanteur de Tyrants Breaker et celui de Barren qui interpréteront, il me semble (après 8 IPA), des titres qui leur sont propres. Énième pari de l’orga, terminer la soirée sur une “redite”. Un peu l’impression de me retrouver face à un “entre-soi” et me voilà déçue. C’est efficace mais je reste sur ma faim.
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Le jour 2 arrive !
Un grand MERCI au Plan et à l'Empreinte pour l'organisation de cette première soirée ! Et un grand MERCI à Sonia Sicard - Metal in Paname pour ces superbes photos !