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5 artistes à (re)découvrir au Cernunnos Pagan Fest 2025
mardi 11 février 2025
"The sound of falling, when the pictures are moving"
Sept ans après notre dernière visite à la Ferme du Buisson, Horns Up y fera son retour pour le Cernunnos Pagan Fest. Avec une longévité exceptionnelle de 15 éditions en 19 années d’existence, l’événement fait office de référence dans la promotion des musiques pagan, traditionnelles et folk, assimilées ou non à du metal. Car c’est là la particularité du Cernunnos depuis sa création : proposer une affiche où sont réunies les différentes approches de cette scène. Du folk metal le plus pouet pouet au pagan black le plus sérieux, en passant par des artistes de musiques trad' intimistes et oniriques.
Et pour cette édition anniversaire, l’équipe du festival à mis les petits plats dans les grands. Entre le retour de quelques gros classiques de la sphère pagan, les petites valeurs sûres et les nouveaux outsiders, Varulven vous a sélectionnés cinq artistes à (re)découvrir les samedi 22 et dimanche 23 février prochain !
Pour vous replongez dans nos live reports de l'édition 2018, c'est par ici : Jour 1 | Jour 2
Groupes évoqués : Ildaruni | Grift | Les Compagnons du Gras Jambon | Dordeduh | Thyrfing
Ildaruni
l'Abreuvoir - Samedi 22 février à 19h
Depuis quelques éditions, il y a une volonté de la part du Cernunnos de sortir du cadre « pagan celtique et nordique », et plus largement européen. De montrer que sous les étiquettes « pagan et folk », on peut retrouver toute forme de culture traditionnelle, peu importe sa provenance géographique. Après Cemican pour l'Amérique centrale ou Bloody Tyrant pour l'Asie, c’est Ildaruni, groupe venu d’Arménie, qui sera sur les planches de l’Abreuvoir le samedi.
Outre son origine géographique qui détonne dans le paysage pagan black, Ildaruni a surtout attiré l’attention par la qualité de son premier album.Beyond Unseen Gateways en a séduit plus d’un au sein de notre rédaction. S’inscrivant dans une démarche de mise en avant de leur mythologie, les Erevanais proposent une musique très épique, marquée par un compromis entre les mélodies chaudes et hypnotisantes des derniers Rotting Christ et le ton plus mystique et ésotérique de Kawir. Après quelques concerts donnés dans les pays limitrophes, dont un au Darkness Over Tbilissi dans des conditions peu optimales, le quatuor sera donc pour la première fois en Europe depuis leur formation en 2018. On espère que vous serez autant enthousiastes que nous à l’idée de les découvrir sur scène
Grift
l'Abreuvoir - Dimanche 23 février à 18h
On quitte l’Arménie pour remonter tout au nord. Vers la Suède, un pays bien connu des fans de black metal nordique et de dark folk. Cela tombe bien, car Grift emprunte autant aux deux styles pour nourrir sa musique. La tête pensante Erik Gärderfors nous dévoilent les différentes facettes du projet au fur et à mesure des sorties, le tout pour un résultat toujours très émotionnel. Que ce soit par le black désespéré de Syner, les touches acoustiques de Arvet ou le switch 100 % dark folk de son dernier album, Grift réussi à chaque fois à nous faire ressentir nostalgie, chagrin pour un être disparu et contemplation de paysages où le temps semble s’être arrêté.
Une identité qui revêt de multiples formes, que nous pourrons, espérons-le, toutes découvrir à ces 15 ans du Cernunnos. Puisque nous aurons d’abord droit à un set acoustique lors du before aux Caves St Sabin puis à un petit set dans le Caravansérail. Avant de conclure par un concert classique de black metal le dimanche à 18h ?
Les Compagnons du Gras Jambon
la Halle - Dimanche 23 février à 15h15
Vous le savez sûrement. En ce qui concerne les univers pagan et folk, Horns Up a tendance à se diriger plus naturellement vers des artistes qui s’expriment à travers le prisme du black metal. Car en dehors de notre spécialiste des « musiques traditionnelles » qu’est Dolorès, nous nous considérons souvent comme trop peu calés pour oser aborder le sujet. Mais pour cet article, osons sortir de nos habitudes pour évoquer une facette plus entraînante et colorée du style.
Présents dans beaucoup de festivals folk et autres fêtes médiévales, Les Compagnons du Gras Jambon proposent un univers à la fois référencé et décalé. Référencé car reprenant des airs très connus de différents répertoires traditionnels. Mais, aussi et surtout, en incorporant des segments plus enjoués et festifs, avec quelques interventions outrancières et humoristiques à souhait. Un bon compromis entre les groupes trad dans une démarche à la Corvus Corax et les groupes folk à boire. Et certainement une très bonne occasion pour vivre une parenthèse plus festive que ce à quoi j’ai l’habitude.
Dordeduh
la Halle - Samedi 22 février à 18h05
Dire que Negura Bunget nous manque est un euphémisme. Séparée depuis le décès de Gabriel Mafa, la formation transylvanienne dévoilait un univers mystique incroyable, où black folk forestier et progressions post rock se mêlaient brillamment, pour un résultat des plus original. Heureusement, deux groupes continuent aujourd’hui de perpétuer cet héritage.
Alors que Sur Austru a repris à son compte la base la plus naturaliste et folklorique, c’est Dordeduh qui réutilise avec brio les motifs progressifs et tribaux qui ont fait la singularité du groupe de Negru. Présent pour la troisième fois au Cernunnos, Dordeduh se plaît toujours à développer sur scène cette forme d’hypnose auditive captivante. Et avec un dernier album qui pousse encore plus loin l’expérimentation sonore, on ne peut que vous conseiller d’aller jeter une oreille à toute l'oeuvre du groupe. Afin d’être dans les conditions optimales pour être saisi par ce que vous verrez au festival.
Thyrfing
la Halle - Samedi 22 février à 22h
Nous clotûrerons cet article en traitant de l'une des deux têtes d'affiche de cette édition. Alors que le pagan black à tendance « viking » a toujours son lot de groupes phares dans la plupart des éditions du Cernunnos, Thyrfing était l’une des références du style qui manquait encore à l’affiche du festival. Moins représentés que Moonsorrow ou Månegarm, les Suédois sont pourtant tout aussi importants pour moi dans la démocratisation de cette mouvance à la fin des 90’s.
D’abord avec leurs trois premiers albums, ancrés dans une imagerie et une musique très romantiques, à base de guerriers viking en armure et de claviers grandiloquents un poil too much. Puis, en faisant évoluer leur identité vers des horizons plus sombres et tortueux. Pour arriver à ce dernier album, Vanagandr, qui trouve un bon équilibre entre noirceur du black metal et grandes envolées épiques à la Moonsorrow (qui clôtureront le festival dimanche). Un retour studio prometteur que l’on espère tout aussi pertinent sur scène, pour clôturer en beauté une première journée très qualitative.
Voilà, nous arrivons au bout de cette sélection. Je vous avoue que ne devoir choisir que cinq artistes fut assez difficile, d'autant plus au vu des autres groupes intéressants qui figurent sur l'affiche. J'aurai aussi pu vous parler de l'originalité de Vermilia, de Sarmates et sa démarche folk ethnique eurasiatique. Ou encore des fers de lance que sont Arkona et Moonsorrow, de retour après 15 et 10 ans d'absence. Mais j'ai préféré faire un compromis entre groupes à la fois essentiels, mais moins présents dans des médias metal généralistes. N'hésitez pas à vous plonger dans le reste de l'affiche, afin d'être prêts pour ces deux jours d'immersion loin de notre quotidien.