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Un an et demi après la sortie de leur album éponyme marqué à la fois par la critique unanime auprès de cet album mais également par le virage musical du groupe de Cleveland, Chimaira remet la sauce avec un album dans la continuité du précédent.
L'énorme prise de risque du dernier opus n’a donc pas été rééditée malgré les changements de direction pris par le groupe... En effet, exit la belle collaboration avec le label hollandais Roadrunner Records qui mis à bas trois albums tous aussi bons les uns que les autres. Là où le groupe aurait pu signer avec une major, la bande de Mark Hunter a décidé de prendre une nouvelle direction en signant chez l’ogre Nuclear Blast. Autre grande nouveauté, ou plutôt habitude, le groupe a encore une fois changé de batteur accueillant de nouveau dans ses rangs le petit génie Andols Herrick partie juste avant l’explosion médiatique de la chimère. Enfin, dernier changement et non des moindres, ce n’est plus Ben Schigel qui a produit cet album mais un dénommé J. Suecof.
Néanmoins, je le sais ô toi lecteur, tu n’es pas venu lire cette chronique pour t’entendre compter des vérités que tu as déjà lues maintes et maintes fois en news sur ce webzine. Alors attardons nous au concret, à la matière brute, à l’essence même de ce site... La musique du groupe !
Aux premières écoutes, l’album semble indigeste, trop de structures éparses, de gimmicks, aucun passage ne se détache véritablement du lot si ce n’est Worthless... Bref, on ne retient à la fin des 11 pistes si ce n’est que Chimaira n’était plus ce qu’il était. D’ailleurs ma première écoute fut conclut par un Chimaira, c’était mieux avant d’autant plus que j’appartiens à la caste des partisans des premiers albums ( This Present Darkness et The Impossibility Of Reason sont des chef d’œuvres pour moi ).
Toutefois, après plusieurs écoutes, la bestiole s’apprivoise et laisse entrevoir à la fois un gros potentiel mais également de grosses déceptions...
En premier lieu, je ne peux que saluer le virage plus sombre et étriqué de cet album où les samples de Chris Spicuzza sont enfin parfaitement exploités à leur juste valeur ! Même si quitter Ben Schigel était à mon avis une grosse erreur, cela a apporté une touche de nouveauté à leur musique...
Le groupe continue dans la lignée du précédent album en développant des ambiances au sein de morceaux à rallonge qui s’entrelacent (Six). Cependant, Chimaira s’est essayé à un nouveau style, celui de ne plus faire de transitions entre les morceaux mais de maintenir une mélodie ou un riff qui unifie deux morceaux d’affilés occultant ainsi tout blanc. L’époque où le groupe cherchait à frapper fort d’entrée est donc quasiment révolue...
Le retour d’Herrick au sein du groupe apporte également un vent de fraîcheur aux compositions par rapport au précédent album. En effet, là où l’ex-batteur de Misery Index, Kevin Taley martelait tout au toucher ses fûts avec brutalité, Andols revient aux sources de Chimaira avec un jeu plus mécanique mais extrêmement technique. On aime ou on n’aime pas... Pour ma part, j’ai toujours eu un faible pour ce jeune bambin !
Enfin, les qualités vocales de Mark ne cessent de s’enrichir tendant beaucoup plus vers le growl qu’auparavant, même si quelques lignes de chant clairs dont perceptibles...
Malgré ces louanges et ces innovations, j’ai tout de même du mal à encenser ce nouvel album... En effet, les riffs pourtant très diversifiés ne sont plus aussi percutants qu’auparavant. L’alternance des styles musicaux allant du death au thrash en passant par le heavy et le metalcore ne m’émeut plus autant. J’ai l’impression que Chimaira a voulu trop en faire. Même si un titre comme Empire est très bon, je trouve le virage vers le black trop osé. De même, les passages mélodiques sont certes à la fois très beaux et mêlés de violence mais il manque un je ne sais quoi... Et c’est justement ce petit quelque chose qui rend l’album bon et non pas génial à mon goût !
Au final, Chimaira nous a pondu un album de qualité dans la continuité du précédent sans pour autant être une pâle copie vu que le groupe innove sans cesse. L’ambiance malsaine apporte un véritable plus à leur musique mais l’album manque d’un peu de percussion pour surpasser ses prédécesseurs et ne correspond en rien à une résurrection de la chimère...
1. Resurrection
2. Pleasure in Pain
3. Worthless
4. Six
5. No Reason to Live
6. Killing the Beast
7. Flame
8. End It All
9. Black Heart
10. Needle
11. Empire