Criminal + Betzefer + Chimaira
Underworld - Londres
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Avant de débuter leur énorme tournée aux Etats-Unis lors du Sound Of The Underground Tour, Chimaira effectuait une mini-tournée Européenne passant par le Royaume-Uni et quelques festivals dont le Download Festival ou le Fields Of Rock et, naturellement, ne s’arrêtant pas en France. Qu’à cela ne tienne, me voilà en route pour Londres afin de voir le combo de Cleveland une troisième fois en moins de deux ans, mais la première en tête d’affiche ! Surtout que cette date était plus que particulière. En effet, outre le prix (environ 20€) le groupe avait décidé de faire plaisir à leurs fans en jouant à l’Underworld dont la capacité équivaut celle du Trabendo et non dans une salle de 1500 / 2000 personnes comme à leur habitude.
Me voilà donc aux abords de la salle une heure avant l’ouverture des portes, constatant que Roadrunner UK avait permis à quelques chanceux de venir en avance écouter le nouvel opus des Américains. Pendant ce temps, Kevin Talley et Jim LaMarca en profitaient pour parler à leurs fans restés dehors… Mais venons en au concert - qui contrairement à la France où les premières parties jouent avant l’heure prévue sur le billet - qui débute une demi-heure en retard.
Ce sont donc les Chiliens de Criminal qui ouvrent le bal a peine les portes ouvertes. Ne connaissant pas ce groupe, j’ai été agréablement surpris par leur prestation scénique. Le quatuor, tout juste signé chez Metalblade officie dans un death / thrash très efficace. Après avoir débuté leur set avec des titres comme Cancer ou Force Fed, le groupe se met à jouer quelques titres de leur prochain album Sicaro taillés pour le live. Hélas pour eux, la salle ne se remplit que peu à peu, le public préférant le stand merchandising de Chimaira ou le bar situé dans une autre pièce. Criminal achève leur set au bout d’une demi-heure sur un dernier nouveau morceau Victimized aux riffs empruntés au célèbre Troops Of Doom de Sepultura.
Puis vient le tour des très attendus Betzefer, nouvelle figure de proue de Roadrunner outre Manche grâce à leur dernier album Down Low. Vous ne connaissez pas ? Normal, la sortie française de leur CD n’a pas encore été planifiée. Les Israéliens reçoivent un accueil bien plus chaleureux que leurs comparses Chiliens, le public connaissant plusieurs titres par cœur. Il faut dire que sur scène le quartet est détonnant ! On est bien loin du metal burné aux relents rock’n’roll opportuniste que l’on peut entendre sur album. En live, le groupe prend une seconde dimension bien plus hardcore et ce n’est pas pour me déplaire. La prestation du groupe est donc des plus efficaces bien aidée par un activisme incessant des membres sur scène et notamment du guitariste Matan Cohen et de ses dread locks omniprésentes.
Quant au son il était légèrement crade mais rien d’inquiètent. Seule ombre au tableau, les problèmes de cymbales du batteur qui l’empêchèrent de rester concentré pendant tout le set.
N’ayant écouté que leur dernier album dans le train, je n’ai pu reconnaître que quelques titres tels que le titre d’ouverture (sur scène comme sur album) Early Grave ou Running Against mais également leur single repris par la fosse remplie aux 3/4 Fuckin’ Rock’N’Roll ainsi que le dernier morceau Down Low transformant pour la première fois le pit en un brasier ardant !
Mais le meilleur est à venir…
Il est 21h23 lorsque les lumières s’éteignent laissant place aux stars de la soirée Chimaira. Dire que le groupe était attendu serait un euphémisme tant la salle est remplie à craquer et scande le nom du groupe.
D’entrée le combo nous assène un Pure Hatred d’une violence sans équivoque. Premières constations, le son est irréprochable quoique un peu trop fort et l’arrivée de Kevin Talley au sein du groupe ne fait pas qu’apporter une touche de nouveauté sur le prochain album. En effet, les frappes de l’ex-batteur de Misery Index sont bien plus lourdes que celles de son confrère Andols. Par contre, à l’inverse de Richard Evensand, Kevin reste encore particulièrement en retrait se contentant d’assurer ses parties de batteries au lieu de faire le show.
Le public anglais est survolté et chantera sur quasiment tout les refrains. Lorsque l’on sait que le groupe a pour habitude conclure ses concerts avec ce titre, on se dit que ça promet pour la suite…
A peine remis de cette déflagration sonore que le groupe en remet une couche enchaînant avec Severed. A chaque fois que je vois le combo, leur prestation s’améliore et les 6 semblent de mieux en place sur scène. Mention spéciale au bassiste, Jim LaMarca ayant fait les 100 pas sur la scène et constamment le sourire aux lèvres. D’ailleurs, le groupe est particulièrement content d’être là ce soir et le montre au public. S’en suit alors deux morceaux de TIOR : Cleansation et The Impossibility Of Reason où Chris Spicuzza se déchaîne littéralement sur ses samples.
Une fois le morceau achevé, Mark Hunter et ses acolytes font enfin une pause pour présenter leur nouvel album éponyme et rappeler qu’il sort au mois d’Août. Afin de marquer le coup, le groupe jouera "non pas un comme au Download Festival, mais deux nouveaux morceaux !". C’est donc tout naturellement que le groupe nous assène un Nothing Remains plus qu’efficace. J’étais légèrement inquiet sur le rendu live de ce titre bien plus technique que les précédents, mais mes préjugés se sont très vite évanouis tant le morceau est bien plus agressive en live. Par contre, il m’a semblé que le titre soit plus court en version live, notamment au niveau du pont, cependant il se peut que cela soit du à l’excitation du live - le temps passe beaucoup plus vite bizarrement !!! -. Puis Chimaira enchaîne avec un second nouveau titre Inside The Horor dont l’intro de guitares est plus qu’entraînante ! Le côté sombre du morceau ressort parfaitement, même si une fois encore, le titre semble plus brutal en live que sur album d’après mes souvenirs (ma seule écoute de l’album remonte à une semaine).
Histoire de ne pas faire retomber la tension, le groupe nous délivre un excellent The Dehumanizing Process avant de nous interpréter un "très très vieux morceau" tel que This Present Darkness. Jamais je n’aurai pensé que le groupe réintégrerait un tel titre dans leur set-list surtout du fait de l’arrivée de nouveaux morceaux. D’ailleurs, c’est le morceau où la fosse est restée la plus tranquille, sans doute méconnaissant ce hit en puissance ! Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les Américains se décident enfin à jouer un titre qu’ils n’avaient encore jamais joué en Europe : Painting The White To Grey. Rebolote, entendre ce titre -mon préféré qui plus est - sur scène, me semblait relever de l’irréel. Seul regret, c’est la version tirée de Pass Out Of Existence et non de This Present Darkness que le combo a joué, mais qu’importe !
L’heure tournant, le sextet enchaîne avec Eyes Of A Criminal sans que la transition ne soit perceptible ! Le concert touche à sa fin. Le groupe remercie le public avant de conclure leur set avec un non mois détonnant Power Trip.
Il est 22h23 lorsque les lumières se rallument. Le concert aura duré pile une heure, bien trop court malgré la densité du set ! Décidément les concerts en Angleterre n’ont vraiment rien à voir avec ceux de la France, que ce soit au niveau du public mais surtout de la set-list où il n’y a rien à redire. Seule déception, j’aurai mieux vu un Comatose, extrait du nouvel album, au lieu de The Impossibility Of Reason, mais cela relève du détail !
Il ne nous reste plus, pauvres français, qu’à attendre la tournée Européenne de fin d’année de Chimaira en compagnie de Sepultura, mais surtout en première partie d’In Flames, en espérant qu’elle passe par la France !