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Désormais signé chez Roadrunner Records, Chimaira nous revient avec un premier album plus qu’efficace en cet hiver 2001. Fort d’un premier EP qui les a propulsés au plus haut, du moins dans leur région de Cleveland, le groupe développe son style et en expérimente de nouveaux sur ce Pass Out Of Existence.
Dès les premières secondes de Let Go on reconnaît l’univers de "la chimère", caractérisé par cette lourdeur omniprésente, même si les influences hardcore se sentent moins que sur leur précédent opus. A nouveau les riffs sont d’une efficacité imparable doublée d’une extrême lourdeur. Mais le must, reste tout de même la batterie d’Andols Herrick. Oui, il est vrai que j’en fais l’apologie dans chacune de mes chroniques sur le groupe, mais qu’importe. Ce génie de la rythmique, nous assomme, à l’aide d’une maîtrise parfaite de la double pédale, avec des blasts suivis de breaks à couper le souffle.
Mais le plus impressionnant dans tout ça… C’est que Chimaira nous enchaîne tubes sur tubes, le tout dans une ambiance haineuse et lourde au possible. Que dire de le grandiose Dead Inside, dont le refrain, facilement mémorisable est vociféré par Mark Hunter (You don’t know what it's like to be dead inside !), de Severed ou encore de Lumps ?
Autre nouveauté, la plus grande présence des samples de Chris Spicuzza bien aidée par une production très froide et cyber de Mudrock. Cependant ce côté indus n’atténue en rien la rage qui se dégage tout au long de ce Pass Out Of Existence.
De plus, les 6 de Cleveland nous montrent qu’ils savent faire autre chose que des produits 100% brutaux avec les sublimes instrumentales Abeo, même si je reproche à cette dernière de casser le rythme insufflé par les 5 premiers morceaux, elle permet au moins de reprendre son souffle avant l’énorme Sp Lit, ou la très longue et variée Jade qui conclut l’album. D’autre part, le groupe sait nous plonger dans des ambiances totalement différentes comme sur la très glauque Taste My… agrémentée de chants clairs, ou la détonante et chaotique Rizzo, où Steph’ Carpenter (Deftones) vient y déposer ses riffs.
D’ailleurs, parlons en des riffs sur cet album ! Malgré le fait qu’ils ne soient pas toujours très originaux, ils n’en restent pas moins efficaces, alternant du brutal, du lourd ou du syncopé avec de l’aérien influencés à la fois par le hardcore que par le thrash ou le neo.
Enfin, comme vous l’aurez compris, Mark Hunter fait un travail formidable sur cet opus alternant un chant tantôt susurré, torturé et malsain (il suffit d’écouter Option pour s’en rendre compte) avec des cris gutturaux dénichés du fin fond de sa cage thoracique. Quant aux paroles, elles sont en adéquation avec cette lourdeur générale traitant de mal être et de souffrance.
Ce premier véritable album de Chimaira est donc un cocktail détonnant d’efficacité, de haine et de technicité que je ne peux que vous recommander ! Mais comme dans toute chronique, il faut un peu de critiques… On pourra reprocher au groupe d’avoir insérer 3 morceaux de leur EP, même s’ils prennent une toute nouvelle dimension sur ce nouvel album (surtout Painting The White To Grey), ainsi que de s’être séparé de leur excellent producteur Ben Schigel qui sera réengagé sur The Impossibility Of Reason !
1. Let go
2. Dead Inside
3. Severed
4. Lumps
5. Pass Out Of Existence
6. Abeo
7. Sp Lit
8. Painting The White To Grey
9. Taste My...
10. Rizzo
11. Sphere
12. Forced Life
13. Options
14. Jade