Bullet For My Valentine + Halestorm + Miss May I
Bataclan - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce mardi 19 mars, le Bataclan accueillait les gallois de Bullet for My Valentine, BFMV pour les intimes. Accompagnés des américains de Miss May I et des excellents Halestorm, Nous Productions nous a offert une bien belle soirée que votre dévoué Michaël se doit de vous faire vivre ou revivre, comme il le peut.
Miss May I :
La première partie Miss May I, groupe de metalcore assez enjoué, devait se produire à 19h30. Malheureusement, comme c’est souvent le cas, les premières parties commencent en avance. Et, arrivé à l’heure pile, je ne vais assister qu’aux deux tiers du show des américains.
C’est devant une fosse déjà bien garnie, ce qui n’est pas toujours le cas, que les américains vont enchainer les titres à toute allure. De Opening Wounds en passant par At Heart, leur metalcore est efficace sans pour autant être transcendant. Cependant, quelques riffs font bien bouger le public.
La fosse commence à s’agiter, et le mercure monte déjà très haut dans un Bataclan qui nous a déjà habitué à suer comme jamais (On se rappelle tous de la séance de sauna-metal du concert de Children of Bodom).
Miss May I permet à tout un chacun de s’échauffer le cou et les coudes en prévision du reste de la soirée. Une bien belle mise en bouche même si je n’ai pas été particulièrement frappé par la musique du groupe. Quelques breakdowns, des riffs assez incisifs, un chanteur aux cheveux venus tout droit des 80s. Rien d’extravagant pour un groupe du genre donc.
Setlist(a priori - n'hésitez pas à me corriger):
Relentless Chaos
Day by Day
Forgive and Forget
Ballad of a Broken Man
Masses of a Dying Breed
Opening Wounds
At Heart
Hey Mister
Halestorm :
Halestorm, Halestorm, ce n’est pas un groupe de pirate metal ça ? Non non, les natifs de la Pennsylvanie ne doivent pas être confondus avec les alcooliques de Alestorm plus connus pour leurs festoiements que leur rock mélodique.
Ceci étant dit, il s’agissait du premier concert pour moi du groupe, que j’avais brièvement écouté sur cd. C’est donc avec une curiosité certaine que j’ai abordé ce concert. Et je n’ai certainement pas été déçu.
Menés de main de maître par une Lzzy Hale aussi souriante que rageuse, le groupe va nous emmener dans un voyage de 45 minutes que personne n’aura vu passer.
La prestation du groupe débute sur le titre Love Bites...(So Do I) (toute blague déplacée est passible de la peine capitale), récemment élue meilleure performance metal/rock aux Grammy Awards. Une première historique pour un groupe mené par une femme. Le public s’égosillera sur son refrain intense. Le mercure continue de grimper.
Les titres s’enchaînent relativement rapidement (la chanson est à peine terminée que le roadie arrive déjà avec la nouvelle guitare) mais toujours avec un petit mot pour le public. Même si c'est un tantinet cliché (« Je t’aime Paris » …), cela fait toujours plaisir de voir un groupe qui essaye de rendre un concert unique et, au moins, de s’intéresser au public présent ce soir. Car il y avait bon nombre de fans d’Halestorm dans l’assistance. Et à l’heure où, pour remplir les salles de concerts, les tourneurs sont tentés d’agglutiner des groupes qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, l’affiche de ce soir était tout aussi riche que cohérente.
Et il faut avouer que Lzzy nous a mis une petite claque. Énergie débordante sur scène, une voix juste, très juste, que ce soit en chant clair où lorsqu’elle crie rageusement sur certains passages. Elle aura éclipsé un groupe qui, à l’exception du batteur, est assez terne en live. Joe Hittinger (guitare) et Josh Smith (basse), relativement discrets, ne bougeront pas des coins de la scène, à l’exception de quelques parties solos.
Après un Rock Show dynamique, c’est l’occasion pour Arejay Hale de nous gratifier d’un solo de batterie plutôt fun qui se terminera avec des baguettes géantes sous les applaudissements de la foule. Un batteur un tantinet fou qui donne du mouvement (oui oui, c’est possible), à un groupe qui en a parfois besoin.
D’ailleurs, il est bon de préciser que le son aura été excellent tout au long de la soirée (à l’exception du micro de Matt par moment). Le jeu de batterie notamment aura été très bien mis en avant, donnant une puissance certaine aux compositions du groupe. Même constat qu’au concert de DevilDriver.
Après cette interlude instrumentale, Halestorm remercie le public en jouant Mz. Hyde et l’excellente I Miss the Mystery. Cette dernière, assez “légère” sur cd, prend toute sa dimension en live. Afin de ne pas perdre la face, en tant que bon gros metalleux de base, je n’ai pas chanté à tue tête sur le refrain mais l’envie y était.
Pour faire court, ce fut une excellente prestation de Halestorm ce soir. Une Lzzy en pleine forme à la voix juste et puissante, une énergie communicative avec un public relativement mobile et qui aura repris avec elle quelques refrains des « hits » des américains.
En tout cas, une telle prestation donnera envie à bon nombre d’entre nous – moi le premier, de se plonger un peu plus dans l’univers de ce groupe. Même si je pense que leur musique a vocation à prendre son envol en live.
Setlist :
Love Bites (So Do I)
Freak Like Me
I Get Off
Rock Show
(solo de batterie)
Mz. Hyde
I Miss the Misery.
Bullet for My Valentine :
Après 30 minutes de balances relativement longues, les lumières s’éteignent. Et We Will Rock You de Queen résonne dans le Bataclan. A défaut d’être originale, l’entrée du groupe est appréciable et appréciée.
Après un Temper Temper qui m'a laissé sur ma faim et un Fever bien trop inégal, c’est avec une certaine inquiétude que j’abordais ce concert. Et à vrai dire, si j’aimerais presque critiquer le groupe pour ce qu’il est devenu (je suis un philistin de première), je dois bien avouer que la prestation du groupe fut plus qu’honorable.
Honorable pour ne pas dire bonne. Matt a perdu des cheveux, mais pas de l’énergie. Le groupe est souriant, bien dedans, et surtout le show est très très carré. Pas de petites improvisations bancales par ci par là, tout est millimétré. Tout comme le son et le jeu de guitare. Les groupes avec un public aussi fervent ont tendance à vouloir toujours en faire trop (*tousse* Children of Bodom *tousse*) et là, rien. Un public invité à chanter avec eux, quelques mots au public qui ne manqueront pas de rendre liquides quelques pubères de l’assistance et surtout des soli de guitare très très propre.
J’insiste sur ce point en tant que guitariste à mes heures perdues. C’est toujours appréciable d’avoir des groupes qui prennent au sérieux leurs compositions sans partir dans des envolées musicales mal maitrisées. Et si Michael Padget n’est pas très actif sur scène, il a au moins le mérite de faire un concert très clean.
Comme je m’y attendais, les titres de Temper Temper sont bien meilleurs en live que sur cd. POW notamment. Assez insipide, elle prend une autre dimension en live. Temper Temper étant de loin la meilleure, à en croire le nombre de coup de coudes et d’écrasages de pieds reçus par un groupe de brunes tatouées en furie. Cela va, à mon humble avis, demeurer un hymne du groupe pendant de nombreuses années. Simple, catchy, le public a largement répondu présent.
Après avoir débuté sur un enchainement Breaking Point, Your Betrayal et Waking the Demon, Matt and cie nous mettent une petite rouste dans la gueule avec le triptyque Truth Hurts, 4 Words to Choke Upon et Temper Temper. Le cœur du concert avec une intensité (et une chaleur) à son paroxysme.
Par contre, quelle déception de ne plus entendre Matt gueuler comme auparavant. 4 Words to Choke Upon parait bien plus fade que ce qui se faisait à l’époque. Le passage crié juste après le solo étant... un sample (!!!). Certes, la justesse de Matt en voix claire n’a peut être jamais été aussi bonne, mais malgré tout, sa palette de chants possibles s’est amoindrie. Heureusement que Jason est là pour sauver les meubles.
Matt, il a de belles chaussures bien lacées.
C’est alors que l’instant émotion du concert a lieu. The Last Fight en version acoustique est entonnée par Matt. Il n’aura cependant pas grand chose à faire avec un public qui, fortement éclairé par les spots, va chanter l’intégralité du titre, parfois aidé, a cappella. Le groupe entrera ensuite sur scène pour terminer le morceau en version « normale ». Une mise en scène plutôt travaillée est efficace. Globalement, à chaque fin de titre, toutes les lumières s’éteignent. J’ai toujours adoré cet effet « calme après la tempête ». Behemoth demeurant les maîtres du genre. Et pour cause.
Après avoir joué le solo de Take It Out On me et POW, BFMV nous offre The Poison sur un plateau après une assez longue intro. Il sera enfin temps d’headbanguer un peu. Parce qu’il faut l’avouer, on avait un peu oublié que l’on était dans un concert de metal. La musique des gallois s’est aseptisée au fil des années et ça se ressent en live. Et lorsque les titres des premiers albums sont joués, on sent que la musique est plus musclée et le public se décide à bouger un peu (mini cirle pit, même un wall à la fin du set).
Padge en profite alors pour nous faire un solo, sans prétention mais agréable qui se termine par… La Marseillaise ! Encore une fois, une petite touche personnalisée du concert qui le rend d’autant plus appréciable. Ils ont surement pris exemple sur ce qu’avait fait Metallica dans le live Français pour une nuit. Plutôt fun.
Après quelques secondes pour se rafraichir dans cette fournaise, le groupe revient avec Dirty Little Secrets qu’ils entonneront avec Lzzy, venue sur scène pour l’occasion. Étrangement le groupe est assez fermé et bien peu de sourires complices ou de mouvement de corps sont partagés avec la chanteuse d’Halestorm. A la fin de la chanson, quelques embrassades, des sourires, on est rassuré. Enfin, on est rassuré sur la bonne entente, pas sur la voix de Matt, éclipsée par celle de Lzzy, surtout lorsqu’elle crie. Dur.
A peine 1h00 de concert et nous arrivons déjà au moment du – faux départ / rappel. Le concert va à 100 à l’heure. Il faut dire que si Matt a quelques mots pour le public, il n’y a pas énormément de communication et le temps entre les titres est relativement court.
Le set se termine sur Scream Aim Fire, Hand of Blood et Tears Don’t Fall (OUF pas de Riot), que je trouve mièvre sur platine mais plutôt bonne en live. Une fin dynamique qui finit d’achever un public en transe (mais surtout en sueur). Au bout du compte, 1h15 de concert seulement. Cela fait bien peu pour une tête d'affiche. Passons.
Et du coup, me voilà dans l’embarras. L’embarras car au fond, j’ai aimé ce concert même si l’orientation musicale du groupe ne me plaît pas vraiment. Je me passe donc de tout commentaire de troll sur l’âge moyen de la salle et le nombre de tatouages de mauvais goût. Je dirais simplement que c’était une bonne soirée, une bonne prestation et qu’il faisait vraiment, vraiment trop chaud.
Setlist :
Breaking Point
Your Betrayal
Waking the Demon
Truth Hurts
4 Words
Temper Temper
Last Fight (acoustique puis groupe entier)
Take It Out On Me (solo)
The Poison
Solo de Padge
Dirty Little Secrets
Scream Aim Fire
Hand of Blood
Tears don’t Fall
Merci à Roger et Olivier de Replica promotions, aux appareils photos Canon et aux bonbons Lutti Flexi Fizz (vendus 2,17 € au Carrefour City Ecole Militaire).
A vous les studios.