Dark Tranquillity + Amoral
Trabendo - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce mardi 11 novembre 2014, presque un an jour pour jour après leur dernier passage, le Trabendo accueillait un groupe habitué des lieux : les suédois de Dark Tranquility. Venus faire la promotion de leur dernier album en date, Construct, les suédois sont venus accompagnés de The Lehmann Project, Acyl, et Amoral qu’il me tardait de revoir, moi le grand fan de Reptile Ride.
C’est dans un Trabendo malheureusement loin d’être rempli mais tout aussi enjoué que dynamique, que DT (pour les intimes) nous a offert ce soir un show qui nous rappelle que les années passent, mais que le groupe reste excellent et disponible.
Amoral :
A peine arrivé dans la salle, les finlandais d’Amoral commencent leur setlist d’une trentaine de minutes dans une ambiance relativement bonne.
Et là… que dire ? Amoral, jusqu’en 2007 environ, produisait un death metal technique, puissant, mélancolique et mélodique. En 2008, Ari Koivunen, fraîchement vainqueur de l’émission télé Idols en Finlande, est devenu le chanteur du groupe et a changé la donne : désormais, les passages en growls sont mis de côté pour une musique plus ambiante, où le chant clair est légion. Jusque lors, le groupe nous avait offert des setlists assez équilibrées, contenant des titres des premiers albums résolument death (dont l’excellente Mute jouée au Trabendo en 2012 en première partie d’Ensiferum) et des titres de Show Your Colors et Beneath. Cette année, avec la sortie de Fallen Leaves & Dead Sparrows, le groupe semble avoir définitivement tourné la page de leur passé agressif et s’en remettent entièrement à la voix de Ari avec une sorte de power metal ambiant. Mais la mayonnaise a bien du mal à prendre…
Déjà, visuellement, le show est assez fade. Aucun mouvement, un Ari qui ne communique pas ou peu, des guitaristes immobiles. Ensuite, musicalement, les derniers albums me laissent de marbre. Certains riffs sont excellents mais sont toujours ruinés par un passage calme qui, sans enrichir la musique, vient détruire le peu de dynamique. Pour le reste, la copie reste propre, Ari possède une voix cristalline de bonne facture et tout le monde s’éclate sur ses isntruments.
Mais il n’en demeure pas moins que le show est décevant, tant d’un point de vue scénique, que dans le choix de la setlist, avec la confirmation que je ne me déplacerai plus pour voir Amoral, dont le virage musical ne me convient pas du tout.
Dark Tranquillity:
Après une vingtaine de minutes de balance, les suédois de Dark Tranquillity débarquent sur scène sous un tonnerre d’applaudissements. Le groupe fait partie de ces formations que l’on est amené à voir régulièrement dans notre contrée, quasiment tous les ans à l’instar d’Eluveitie par exemple. Pourtant, on ne s’en lasse pas et c’est toujours un plaisir de voir Mikael Stanne s’égosiller sur scène en parlant de choses vraiment sombres avec le sourire et des mimiques. Et ce soir, le groupe ne dérogera pas à la règle et va régaler le public parisien qui lui rendra bien, en cris comme an applaudissements.
Déjà, scéniquement, si cela ne bouge plus autant qu’avant (fini les cheveux qui virevoltent, foutue calvitie, hein Martin Henriksson ?) et que Niklas Sundin, légende du death mélo s’il en est, n’est pas une bête de scène, Mikael parvient toujours à tirer son épingle du jeu. Un tel manque de mobilité est également remplacé par le fameux écran géant, placé au-dessus de la scène, où s’affichent parfois les paroles du groupe. Toujours autant une bonne idée, surtout sur une scène comme le Trabendo qui ne se prête guère à des mouvements à tout va.
Côté setlist, le groupe va globalement balayer sa discographie même si la priorité est évidemment donnée aux titres de Construct, leur dernier opus, qui ne m’a pas franchement enthousiasmé. A la vérité, en live, le tout est un peu moins doucereux. Endtime Hearts, the Science of Noise et State of Trust passent plutôt pas mal. Mais, comme souvent, le public sera beaucoup plus réactif aux titres que le groupe a déjà eu l’occasion telle que la puissante Terminus (Where Death Is Most Alive), la lancinanteFocus Shift ou bien encore l’excellente Final Resistance. Le final sur Misery’s Crown aura raison de tout le monde (et du cou de certains).
Bref, si le groupe n’a pas sorti le show de l’année, il continue d’offrir beaucoup à un public fidèle qui continue de se régaler sur la musique du groupe, surtout quand, comme ce soir, le son est globalement très bon. Si l’on peut regretter que le Bataclan n’était pas plein ce soir pour voir les suédois, il ne faut pas oublier que, d’une part, nous étions en plein pont de quatre jours (pour ceux qui ont des jours à prendre) et, d’autre part, que le groupe vient régulièrement en France…
Setlist :
The Science of Noise
Damage Done
The Silence in Between
The Lesser Faith
The Wonders at Your Feet
The Mundane and the Magic
The Treason Wall
Through Smudged Lenses
State of Trust
ThereIn
Terminus (Where Death Is Most Alive)
Focus Shift
Uniformity
Final Resistance
Encore:
Endtime Hearts
Misery's Crown
Je tiens à remercier le Trabendo et Garmonbozia.