U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Nous sommes en 2004. Alors tout jeune adolescent en pleine crise d’identité, je m’étais mis à écouter du métal et à me laisser pousser la crinière. Avec m.kekchoz (ancien designer d’U-zine), nous avions créé un webzine amateur sur la plateforme skyblog (à l’époque, on faisait avec les moyens du bord). C’est ainsi que m.kekchoz, par la chronique de l’album Mafia m’a fait découvrir Black Label Society. Un esprit biker, des grosses guitares, un son gras et massif, des riffs géniaux et des solos à en saigner des oreilles : le coup de foudre immédiat. Depuis ma passion pour ce groupe n’a pas cessé. 2010 a vu le retour du groupe avec un Order Of The Black frisant la perfection et après un Shot To Hell quelque peu mitigé.

Seule ombre au tableau, je n’avais jusqu’alors jamais vu le groupe sur scène. Une date en 2005 sur Paris filmée et sortie ensuite sur DVD et puis plus rien … le blackout total sur l’Europe … Et l’espoir est revenu avec l’annonce d’une tournée 2011 avec deux dates françaises : Paris et Clermont-Ferrand complété par une présence au Hellfest en juin prochain. Seulement voilà, Paris un vendredi et Clermont un dimanche soir, pour un stagiaire jour de congé, c’était râpé. C’était sans compter l’Espagne !! Barcelone, un samedi soir, pour un toulousain, c’était accessible. Ni une, ni deux, direction la péninsule ibérique. Comme tous les médias (webzine, magasines, …) couvrirons les deux concerts français, U-zine montre encore une fois sa différence en vous proposant donc la version espagnol du concert !

Après une mâtiné consacrée à l’interview du leader Zakk Wylde (très bientôt sur U-zine !), direction la salle du Razzmatazz pour attendre avec l’Español Chapter l’heure tant attendue. Dans la file d’attente, un couple de marocains parlant français m’expliquent la situation du métal au Maghreb, presque inexistante mais profondément underground. A mesure que l’heure approche, la file se fait de plus en plus importante, les fans ont répondu nombreux et rare sont ceux qui ne portent pas les couleurs du groupe !

La salle en elle-même, plutôt bien foutue, d’une contenance d’un petit millier de personnes est tout ce qu’il y a de plus accueillante. On notera le merchandising de BLS honteusement cher (des teeshirts à 35 euros) ce qui n’empêchera pas les teeshirts de la tournée de se vendre comme des petits pains à tel point qu’il n’y en avait plus à ma taille quand je suis rentré (fin de tournée équivalent aux fins de tiroirs, probablement, mais bien dommage …).

Peu avant 20 heures le groupe assurant la première partie, les anglais de Godsized entre en scène. Même si personnellement, j’aurai préféré avoir affaire à Dope, groupe ayant assuré leur première partie l’an dernier sur une tournée américaine et pour laquelle Zakk avait participé à un morceau et au clip associé, il faut reconnaitre que Godsized était taillé pour le poste. En effet, tels de parfais bûcherons du bayou de Louisiane, le son des anglais est gras, et massif. En bref, du parfait stoner ! Leur barbu de chanteur, captant la majeure partie de l’attention, fait d’ailleurs preuve de capacité vocale appréciable en modulant son timbre de voix suivant les morceaux tout en restant globalement en chant clair. Visiblement beaucoup de leur premier album se sont écoulé. Godsized a marqué des points et agrandi sa fanbase tout en chauffant la salle : contrat pleinement rempli. Notons les light un peu fade pour une salle de cette taille, n’éclairant que le chanteur et laissant les guitariste/bassiste dans l’obscurité.

Setlist Godsized :
Walking Away
The Phoney Tough and the Crazy Brave
Fight & Survive
No Repreve
Brothers in Arms
The Last Goodbye
Bleed on the Inside
Head-Heavy

Godsized a peine sorti de scène, le Crew américain installe un imposant drapeau Black Label Society afin de dissimuler la scène. La levée de ce drapeau provoquera beaucoup d’applaudissement dans le public espagnol, trépignant tout comme moi d’impatience de voir ce drapeau tomber. Après 20 minutes d’attentes qui parurent durer une éternité, des ombres semblent se mouvoir … Plus que quelques secondes … Quatre coup sur la cymbale annoncent la tombée du drapeau et le début de « The Beginning … at last ». Euphorie générale dans les premiers rangs. La fosse photo étant ridiculement petite et les lumières toujours trop sombre, les 3 premiers titres furent pour moi une histoire de guerre entre mon appareil et l’ingé light.

Néanmoins de ce point de vue surélevé, force est de constaté que la salle était pleine à craquer et que les premiers rangs scandaient les paroles en cœur. La setlist fera la part belle au dernier album, Order Of The Black et à Mafia, de 2004, dont 4 chansons ont été prise de chaque. Au programme donc, Crazy Horse, Parade Of the Dead, Overlord et Godspeed Hell Bound ont été particulièrement apprécié car toutes récentes. Assez déçu pour ma part de Godspeed Hell Bound qui sur album était une tuerie sans nom avec un break batterie/guitare destructeur ouvrant sur un gros solo. La batterie étant ici sous mixée au profit de la guitare de maitre Zakk et du chant, toute la puissance de la version studio se perd comme un ballon de baudruche qui se vide … dommage ! Néanmoins, malgré ce détail, les titres extraits du dernier album passent avec brio l’expérience du live (Overlord tout juste excellente) !

What's in You , Suicide Messiah, Fire It Up et In This River quant à eux tirés de Mafia sonnent toujours aussi bien en live après avoir été plaque sur le DVD enregistré à Paris en 2005 (à l’Elysée Montmartre d’ailleurs, qui a brulé aujourd’hui même …). Moment tout particulier qu’In This River que Zakk jouerai au piano et non pas à la guitare comme sur le DVD précédemment cité. Il nous gratifiera au passage d’un solo de piano (car peu de gens le savent, mais il jouait du piano bien avant de se mettre à la guitare !). In This River commence, l’émotion envahit le Razzmatazz car les fans savent que le titre est dédié à la mémoire de Dimebag Darrell tué sur scène le 8 décembre 2004. Des portraits de Dimebag orneront les murs d’ampli tout au long du titre permettant de rendre un hommage poignant au regretté guitariste. J’avoue … j’ai chialé ! Notons que le solo sur ce titre fût joué par Nick Catanese, fidèle lieutenant présent depuis le début du groupe mais qui a rarement l’occasion d’exprimer son talent.

Zakk nous présentera tout au long du concert sa dextérité à la six-cordes mais également la double guitare 12 cordes / 6 cordes qu’il sortira pour la balade The Blessed Hellride. Notons que Nick avait exactement la même, montant le nombre de corde sur scène à 40 le nombre total de cordes sur scène (oui, on peut recompter ensemble : 12 + 6 (pour Zakk), +12 + 6 (pour Nick) + 4 (faut pas oublier le bassiste) = 40 !). Ce sera également l’occasion de sortir tout le stock des guitares Gibson et Epiphone : BullEyes traditionnelle, à des versions plus tunées d’Explorer ou encore la toute dernière Epiphone Graveyard Disciple avec le corps en forme de cercueil (perso, j’ai trouvé ça moche, m’enfin …).

En quelques mots, très peu objectifs, je crois que j’ai vécu le concert de ma vie, ni plus, ni moins. Une attente de 7 ans pour voir enfin la formation sur scène enfin récompensée par une setlist monstrueuse (il aurai peut-être manqué Genocide Junkies et Bleed For Me à la place de Concrete Jungle et What’s In You, mais là encore, il s’agit de détails). Des titres explosifs joué avec une grande dextérité, du dynamismes, une joie de jouer particulièrement visible sur le visage de tous les musiciens, c’est ça en quelque sorte l’esprit de Black Label Society. Quoi qu’il en soit, une chose est sur, au Hellfest, je serai au premier rang !!

Setlist Black Label Society :
The Beginning... At Last
Crazy Horse
What's in You
The Rose Petalled Garden
Funeral Bell
Overlord
Parade of the Dead
Keyboard Solo
In This River
Fire It Up
Guitar Solo
Godspeed Hell Bound
The Blessed Hellride
Suicide Messiah
Concrete Jungle
Stillborn