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jeudi 11 décembre 2014

Never Say Die 2008

La Locomotive - Paris

U-Zine

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Difficile exercice que celui du Never Say Die Tour de ce soir, ayant pour instruction de surpasser la toute première édition, ayant drainé dans son sillage rien de moins que Comeback Kid et Cancer Bats en passant par The Warriors. Difficulté peu commune de capter également l’attention d’une armée de fidèles asservis à la cause du Deathcore sur une affiche longue comme le bras et comportant en son sein pas moins de 7 groupes éclectiques, aux intentions divergentes.
Et pourtant, cette monstrueuse affiche que l’on pensait mécanisée et automatisée à souhait, à révéler bien des surprises et a pleinement rempli ses objectifs avec 7 scènettes jouées à toute vapeur, parmi une batterie de comédiens prêt à tout pour défendre leur part du gâteau.

Les premiers à se jeter dans l’étroite arène – la petite Loco ayant été annexé pour les 5 premiers groupes – furent les membres de Carnifex. Carnassiers et carnivores à la fois, n’hésitant pas à s’introduire avec férocité dans la première rame du wagon remplie jusqu’à raz bord, avec plus ou moins de réussite. Arrêt à toutes les stations, très peu de fluidité dans les transitions et un chef de gare ayant troqué son sifflet contre une corne de brume, les natifs de San Diego n’auront pas convaincu, à défaut de défouler. À l’image de leur dernier long ou encore du titre « In Coalesce With Filth Failth », les Américains auront formé avec Whitechapel (autre grand suiveur de la soirée), les seconds couteaux du Deathcore, réunis en assemblée de jeune pousses franchement pas prometteuses. La chapelle ardente, remontant tout de même le niveau grâce à quelques pointes de hardcore survenues au détour du titre « Possession », sans toutefois en être véritablement convaincu.

Une minute de répit, voir de silence pour les groupes cités précédemment avant de voir le niveau et la technicité atteindre les plus hautes sphères de la salle. Protest The Hero étant de la partie, avec toute la subtilité et le charisme endémiques qu’on lui reconnaît autour de 20 (maigrelettes) minutes d’un show versatile, chantonné à tue tête (« Palms Read ») et à bout de lèvres par Rody Walker. Les problèmes de micro récurrents sur cette affiche auront quelques peu entaché la prestation des magiciens du mathcore, mais sans toutefois enlever l’essence principale de leur univers façonné par des phalanges averties et bien habiles.
Un microclimat que n’aurait pas renié Architects, jeune entrepreneur ayant profité de l’éclatement de la bulle immobilière pour poser leurs fondations sur un hardcore progressif de très bonne facture. Peut-être bien la révélation de ce mini-festival de par la relative méconnaissance du groupe sur les hauts plateaux de Paris, mais également grâce à un son conjurant les meilleures thèses de The Chariot, ainsi que l’aura incandescente de Comeback Kid.
Enchaînant vigoureusement des pics incisifs à l’image du très enjoué « Follow The Water » jusqu’aux rythmes intrépides des morceaux tirés du dernier Ruin, Architects se sera construit en près de 25 minutes une cahute solide résistant à l’épreuve du temps et magnifiquement décoré par les guitares de Tim et Tom.

La soirée allant crescendo et montant inexorablement en puissance, inutile de dire que la part belle fût faite aux Québécois de Despised Icon. " Montréal-Paris … 1,2,3 … Connexion " et c’est toute la demi-fosse qui s’embrasse sous la déflagration ambiante de « Furtive Monologue ». Alex et Steeve juchés sur les retours s’en donnent à cœur joie pour racoler les derniers réfractaires, tandis que la section rythmique abat les œufs dans le petit saladier de La Locomotive. Son propre malgré les sempiternels problèmes de micro, réelle légitimité sur le secteur du Deathcore avec des plans variés, Despised Icon est en passe de devenir un cheval de trait de la discipline, au passage des très bon « In The Arms of Perdition » ou encore le tapageur « Retina ».

Changement de décor et changement d’ambiance pour une Loco remis à neuf. Unearth investit les lieux tout en ayant constaté le carpharneum laissé plus bas. Une situation d’ailleurs quelque peu attentiste pour le groupe dans les premiers pas d’un set pas forcément accrocheur. Trevor Phipps, sous couvert d’anonymat (encapuchonné et bien couvert), rentre difficilement dans la danse et ne finit que par se découvrir sur le milieu d’un set mené par le trublion Ken Susi à la guitare. « My Will Be Done » ; « Zombie Autopilot » ; « Sanctity of Brother » ou encore « March of The Mutes » s’enchaînent et ramène le groupe sur de bons rails avec la puissance du Hardcore et la pertinence mélodique que l’on appréciait sur The Oncoming Storm. Unearth pour son retour en France a toujours du mal à se sentir à l’aise sur ses nouvelles compositions, mais garde toujours la tête haute et le verbe saillant sur la majeure partie de ses titres.

Point final et épilogue de cette tournée, la venue de Parkway Drive après sa participation à la première édition du Never Say Die Festival. Passé quelques crises d’angoisses et de sueurs froides, après la peur de retrouver la turbine fastidieuse contemplée à la Scène Bastille, autant reconnaître que les chauffeurs de buzz s’en sortent bien, voir même très bien en rentrant de plein pied sur un set dévergondé. Grève du personnel aérien ce soir là, Parkway Drive s’est fait moins réacteur qu’à l’accoutumée en offrant des lignes mélodiques et salvatrices. Winston McCall, libéré et bidonné sur chaque changement de titres, s’est fait ouvrir par sa section instrumentiste un véritable champ d’honneur donnant assez d’espace pour souffler dans toutes les bronches grâce à « Idols And Anchors » ; « Romance Is Dead » ou encore « Horizons », éponyme du même album où fût extrait la majorité des chansons. Armé d’un son propre et la dextérité en prime, Parkway Drive a offert une des prestations les plus carrés et professionnels de la soirée, malgré un gros souci de micro, désintégré par un slammeur peu délicat. Le groupe finissant par retourner la Loco avec le rappel « Carrion », invitant (malgré eux) la moitié du public à annexer la scène.

Du très bon et du moins pertinent sur cette deuxième mouture du Never Say Die Tour, largement plus brut et enragé que son petit frère. Si Parkway Drive, Unearth et Despised Icon furent sans surprises les maîtres à bord de cette date, on ne pourra que se féliciter des prestations de Protest The Hero et d’Architects, s’écartant des sentiers battus et ayant livré les plus intéressantes parties de jambes en l’air de ce melting-pot bien organisé et riche en trauma sonore.