Madball + Onesta + Tromatized Youth
La Locomotive - Paris
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La déferlante Hardcore avait eu raison de nous, en cette froide soirée de décembre. Rien de moins que la présence de Madball dans la capitale, pour venir réchauffer corps et âmes dans l’antre de la Locomotive. Les Américains, de retour en France après de long mois d’absence, se voyaient accompagnés pour l’occasion des Français de Tromatized Youth et d’Onesta. Autant vous dire que l’heure n’était pas à la franche rigolade, et que chacun des groupes avait la ferme intention de nous délivrer ses compositions sous fond de férocité.
Et c’est au sein des sous-sols de la Locomotive que nous avions rendez-vous pour la première partie de soirée. Tout droit dirigés dans la petite salle dès notre arrivée, c’est dans un environnement digne des films de David Lynch que se présente les Nantais de Tromatized Youth.
Sourire en coin, acclamations d’une bande de collègues avinés aux blagues douteuses, donnèrent le « La » à une prestation carrée, mais malheureusement en demi-teinte.
Durant près de 70 minutes, ils se sont efforcés de nous servir des plans bruts, identiques et malheureusement indigestes. Certes, le sujet traité est relatif au Hardcore, là où les guitares doivent tenir le langage du violent et un maniement certain du changement de tempo. Mais les Tromatized n’ont été ici, aucunement novateurs, tout en rendant un (trop) grand hommage à la scène oldschool du hardcore.
Et s’ils n’ont pas forcément brillé, les Parisiens d’Onesta s’en sont chargés pour eux. Ces derniers, vite acclamés par une foule difficilement maîtrisable dans l’étroite salle, ont mené de gré et de front, une prestation efficace et impétueuse. L’esprit du hardcore en quelques mots ... une petite scène et un show en béton appuyés par les titres « State Above All » et « Don't even Try ». Les musiciens bien en place, sautillant à souhait, ont fait face à un public sans retenue et moshpitant à souhait. Une démonstration de force correcte, et une fameuse mise en bouche avant la déflagration sonore à laquelle nous aurions l’honneur d’assister.
Un véritable souffle que dis-je, orchestré cette fois-ci, à l’étage, et célébrant l’arrivée du cultissime Madball. Infiltrate The System sous le bras, la formation semble confirmer son excellente forme, après l’excellent Legacy, et ce nouvel album présenté sans emballage ni effets de manches. Les chansons « Infiltrate The System » et « Revolt » se révélant être des petits bijoux de fureur sur scène.
Directs, offensifs, incisifs, les New Yorkais nous ont distillé leur très chère vision du NYHC à travers les incontournables du groupe (« For My Enemies »), et à l’encontre d’un public malheureusement attentiste. Le grand Freddy Cricien, plus que jamais motivé et remonté, avait beau poser son flow incontournable sur l’ensemble des brûlots de la formation, qu’un écho bien timide se faisait entendre dans toute la salle. Mais, c’était sans compter sur le rouleau compresseur imposé par la section instrumentiste, finissant par la force des choses à apporter la touche de magie absente au début du concert. (« Heaven and Hell »)
Après 45 minutes passées à toute vitesse, force est de constater que Madball a définitivement confirmé sa main mise sur le territoire du hardcore, malgré un public peu réceptif aux appels du groupe et quelques écervelés plombant l’ambiance du show.
Et même si, ce trop court temps de représentation n’aura pas suffi à nous enchanter totalement, nous nous dégagions in extremis de l’ambiance des rues de New York avec le poing levé et la rage au ventre.