Dooom Over The World 2007
La Locomotive - Paris
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The Bottle Doom Lazy Band
Pour entamer cette série de concerts, on fait appel à ce groupe de Poitiers qui se débrouille plutôt bien et propose un doom aux influences stoner/sludge bien sympathique. Au nombre de cinq et formé depuis 2005, The Bottle Doom Lazy Band semble assez décontracté sur scène et jouer n’est certainement pas un calvaire pour eux. Le son est costaud, la musique bien structurée et la basse ne lésine pas sur la saturation. The Bottle Doom Lazy band défend les titres de la démo qu’il a sortit récemment, « The Beast Must Die », et il le fait dans la bonne humeur, le chanteur n’hésitant pas à se réjouir d’un lapse de temps supplémentaire. Pour un groupe qui ne m’avait pas marqué plus que ça sur internet, me voilà bien surprise. Une ouverture bien agréable et prometteuse en tout cas…
Inborn Suffering
Pour les amateurs de Swallow The Sun et compagnie, je ne peux que vous conseiller cette formation parisienne qui officie dans un doom à la fois sombre et mélodique. Les cinq compères gèrent plutôt bien leur live, excepté quelques petites erreurs (mais bon, rien de méchant). Après la sortie de leur album « Wordless Hope » en 2006, Inborn Suffering continue à nous proposer ses morceaux où synthés nostalgiques et riffs désespérés se mêlent. Le groupe nous proposera aussi à deux reprises un avant goût de son deuxième album qui, selon le chanteur, semble se faire désirer. Sans véritablement faire un show, les parisiens font un concert honorable et sympathique qui s’écoute tranquillement et sans grimaces.
Rising Dust
Le temps avance mais le nombre diminue. Désormais, nous n’avons plus que trois musiciens face à nous. Il s’agit du trio de Rising Dust, un groupe de doom/stoner métal. Egalement originaire de la capitale, David, Steff et Malek prennent la relève sans difficultés. Comme quoi, on peut être trois et remuer une assemblée. Le live se déroule bien, les artistes sont en forme et nous jouent une musique efficace. La présence d’un nombre réduit d’instrumentistes favorise la basse qui prend une place prépondérante et originale, ce qui n’est pas sans nous déplaire. Le seul élément qui vient perturber notre écoute est un volume un peu trop poussé par rapport aux autres groupes et cela rend certains passages légèrement entêtants. En dehors de cela, rien à signaler !
Imindain
Après tous ces amuse-gueules (ne voyez ici rien de péjoratif, ce n’est qu’une expression), nous entrons dans le coté obscur de la force. Avec Imindain, on prend un virage pour se trouver sur la voie d’un doom/death déroutant mais vraiment bien tourné. Un regard vers Lee Bullock dans toute sa démence et ses doigts qui se crispent pour comprendre qu’, ici, on frôle avec une musique de haute tension. Oppression, puissance, violence, malaise riment avec Imindain. Le mélange des deux types de chant est sublime et parvient même à nous faire pardonner les quelques fautes de parcours. Il y a quelque chose d’apocalyptique dans la prestation de ces cinq anglais qui nous tient en haleine durant tout le concert. En toute honnêteté, je suis séduite et ne peux que vous inciter à jeter une oreille sur leur album « And The Living Shall Envy the Dead » (dont la sortie est prévue le 17 Juin 2007). Un groupe à découvrir à la fois sur cd et sur scène !
Ataraxie
Il aurait été dur de faire un festival de doom en France sans voir nos musiciens rouennais sur les planches de la Locomotive et, vue la prestation, on aurait véritablement raté quelque chose. Une fois de plus, Ataraxie assomme la salle de ses riffs massifs, au son toujours aussi impeccable, et Marquis fait trembler les murs par ses plaintes exceptionnelles. La playlist reste centrée sur l’album « Slow Transcending Agony » mais on ne s’en plaint absolument pas. Cependant, on aura le droit tout de même à une composition, que dis-je…un chef d’œuvre, du prochain album dont l’enregistrement est prévu pour Septembre 2007. Il faut dire ce qui est…cette chanson témoigne d’une créativité et d’une maîtrise incroyable. Quand puissance et émotion fusionnent dans un doom/death extrême aussi habile, ça ne peut que couper le souffle. Je n’ai qu’un mot : grandiose.
Pantheist
Les anglais feront l’objet de ma déception de la soirée. Si leur dernier EP, « The Pains of Sleep », m’avait particulièrement marquée, leur prestation me laissera sur ma faim. Même en y mettant du cœur, je n’ai pas réussi à retrouver cette fibre que j’aimais tant sur le cd. La musique manque de clarté et, visiblement, nos musiciens n’en sont qu’au brouillon de leur live. D’ailleurs, impossible de cerner la ligne directrice des morceaux. Pour sauver ce groupe, on aurait pu rejeter la faute sur la qualité du son mais lorsqu’on entend les vocaux de Andy Semmens si peu justes, voire complètement faux, il vaut mieux lâcher l’affaire. On se contentera de dire que ce n’était pas leur soir… Après tout, l’erreur est humaine.
Esoteric
Si vous souhaitez changer complètement de planète et errer dans les dédales d’un funeral doom saupoudré de quelques riffs death, je ne peux que vous conseiller de plonger dans les ondes de l’espace infini, onirique et esseulé d’Esoteric. Poser les yeux et les oreilles sur une telle prestation, c’est dépasser le simple concert. Cette formation anglaise, déjà réputée par ces quatre très bons albums (dont le dernier en date « Subconscious Dissolution Into The Continuum »), a imposé d’emblée son atmosphère oppressante grâce à la présence de trois guitaristes blindés et à sa gestion impressionnante des effets. Greg Chandler module sa voix dans des tons effrayants mais aussi fascinants : il est impossible de décrocher. Esoteric ou l’art d’hypnotiser. Mêlé à cela les lumières, la fumée, la chaleur et l’obscurité, vous obtenez un maelstrom de sensations. C’était la première fois que je voyais ce groupe en live et je dois avouer que je suis conquise par la prestation…et ce, même après 8h de doom dans une cave !
Cette première édition du doom Fest est une réussite et nous a proposés un panel de groupes variés mais aussi, dans l’ensemble, de qualité. Si pour le premier groupe la salle était peu remplie (il faut dire que 15h fait tôt pour certains), au final, la Locomotive recevra tout de même un bon nombre de personnes et la petite salle caverneuse (si propice à l’ambiance doomesque !) ne restera pas vide très longtemps. L’ambiance était vraiment sympathique entre les concerts, les stands de merchandising et le bar. La petite fourmilière du doom a pu se retrouver l’espace d’une après midi et d’une soirée pour son plus grand plaisir. Merci les acteurs de l’ombre ! En espérant que l’expérience sera renouvelée…