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On ne présente plus Deicide de nos jours, malheureusement plus pour les frasques de son chanteur/bassiste, Glen Benton, que pour sa carrière relativement impressionnante (malgré une période de moins bien à la fin des années 90). Toujours est-il que la formation floridienne a, depuis quelques années, instaurée une vitesse de croisière que le quatuor semble respecter à la lettre. En effet, deux années (trois entre Till Death Do Us Part et To Hell With God si je veux être pointilleux) séparent chaque sortie de la formation depuis le milieu des années 2000. Pour ma part, la renaissance de ce monstre du Death Metal a eu lieu avec l’énorme The Stench of Redemption, sorti il y a maintenant sept ans de cela. La horde impie, toujours menée de main de maître par le batteur Steve Asheim, conserve depuis, toujours selon l’avis de votre serviteur, une véritable qualité sur chacune de ses dernières réalisations. Qu’en est-il donc de cette dernière offrande à Satan, sortie le 26 novembre 2013 sous la houlette de Century Media (oui c’est tout de suite un peu moins Satan), portant le nom d’In the Minds of Evil.
Magnifiquement illustré par Simon Cowell avec une peinture toujours portée sur le rouge, le pourpre et les couleurs sombres, cet album s’inscrit directement dans la lignée de To Hell With God, et ce malgré le changement important de line up qui est apparu entre ces deux réalisations. En effet, exit le virtuose Ralph Santolla pour causes d’alcoolisme (apparemment) et bonjour Kevin Quirion, déjà compère du père Asheim au sein de Order of Ennead. Notons d’emblée que ce dernier a composé de nombreux morceaux de ce dernier cru (la majorité), preuve que le bonhomme s’est plutôt bien intégré au gang floridien.
Entrons désormais dans le détail. Précisons d’emblée que ce nouvel album s’inscrit directement dans la lignée de To Hell With Gods. Chaque titre est construit sur le même schéma, privilégiant clairement l’efficacité et la puissance au détriment des ambiances des débuts. Attention, n’allez pas croire que cet album est aseptisé et dénué d’atmosphère, simplement que nous sommes loin de l’ambiance d’un Deicide ou d’un Legion. Les solis, très présents depuis quelques temps, ont ici encore une place primordiale. Le départ de Ralph Santolla aurait pu en inquiéter certains à ce niveau ; qu’ils soient rassurés, ils sont très réussis à l’image de celui de Godkill par exemple.
Comme je l’ai déjà dit, In the Minds of Evil se veut très direct et résolument taillé pour le live. Certains clin d’oeils aux débuts du groupe, Legion en tête, sont disséminés ici et là, pour le plus grand plaisir des nostalgiques de cette époque bénie. On trouve quelques mid tempos (Even the Gods Can Bleed ) mais l’ensemble est tout de même très rapide et brutal (In the Minds of Evil, Beyond Salvation ou Godkill). La voix et la diction (toujours intelligible) si caractéristiques de Benton ont toujours autant d’impact (Misery of One). Le choix fut fait de proposer des morceaux assez courts (3 ou 4 minutes).
Un mot sur la production. Comme pour les derniers opus des Floridiens, la production est excellente, claire, puissante et très directe. Le son de batterie se veut particulièrement claquant et profond tandis que les guitares incisives bénéficient d’un mixage excellent, donnant un impact considérable aux onze compositions de la galette. Certains, dont votre serviteur, regretteront toujours le son des premiers albums, ce n’est pas ici qu’ils le retrouveront même si j’avoue apprécier cette nouvelle identité. Notons enfin que le mixage fut confié à Jason Suecof (Death Angel, Trivium …), qui s’en est bien tiré malgré la différence des styles.
Deicide a ainsi sorti un bon album en cette fin d’année 2013, poursuivant la ligne de conduite que le quatuor suit depuis désormais plusieurs albums. Si le gang floridien peut donner parfois l’impression d’être en roue libre, on peut tout de même saluer la qualité constante (à défaut de l’originalité ou de la prise de risque) des sorties depuis le très bon The Stench of Redemption, révélant un Deicide évoluant entre old school et modernité. A l’image des cadors du genre ayant sortis un album cette année (Suffocation et Immolation en première ligne), Deicide poursuit son bonhomme de chemin, propageant la parole de Satan tout en nous prouvant, à nous pauvres mortels, qu’ils restent un pilier et une valeur sûre du Death Metal.
1. In the Minds of Evil
2. Thou Begone
3. Godkill
4. Beyond Salvation
5. Misery of One
6. Between the Flesh and the Void
7. Even the Gods Can Bleed
8. Trample the Cross
9. Fallen to Silence
10. Kill the Light of Christ
11. End the Wrath of God