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Après des débuts sulfureux qui leur ont valu une indéniable reconnaissance dans le milieu, des moments de disette, puis dernièrement, un "Stench of Redemption" qui a reçu son lot d'éloges et ce "Till Death Do Us Part" en demi-teinte, Deicide revient frapper un coup dans cette fourmilière grouillante de formations qu'est le death metal en cette année 2011.
Du SATAN, du solo à la Ralph Santolla qui faisait la "force" d'un "Stench of Redemption", du Glen qui growle à gorge déployé son exaltation pour notre bête fétiche, un retour aux sources avec une production plus roots qui ravirait les fans de la première heure (je m'emballe un peu trop là!)...Voilà ce à quoi l'on aurait pu s'attendre avec ce récent "To Hell With God".
Le titre de l'album, son artwork ainsi que sa tracklist sont véritablement attirants pour les admirateurs du combo. Du cliché, encore du cliché, c'est tout ce qu'on demande à un Deicide qui a, semble-t-il, trouvé son nouvel équilibre niveau line-up depuis "The Stench of Redemption", soit depuis cinq bonnes années maintenant.
Alors qu'on retrouve un Obituary qui fait son bonhomme de chemin en enfilant album sur album avec presque tout le temps la même recette, là où un Morbid Angel se hisse en haut des affiches de festivals sans même avoir sorti son album attendu de longue date...Deicide, lui, se cherche. C'est, en effet, le sentiment que j'éprouve après de nombreuses écoutes de ce petit dernier "To Hell With God".
"En enfer avec Dieu", tout un programme qu'il vous dit le chroniqueur!
Malgré son lot de malfaçons, ce dernier né des américains n'en demeure pas moins un album qui se laisse écouter. On retrouve tout les ingrédients qui ont fait de Deicide ce qu'il est aujourd'hui : des paroles anti-cléricales growlées d'où surgissent des émanations de Jackda, du blast, du mid-tempo (mais pas trop!) qui prend aux tripes...tout ça...tout ça...MAIS, on se lasse très vite de l'objet à contrario d'un "Legion" ou d'un "Once Upon the Cross", gravés à jamais dans la bible du death metal. On sent un manque certain d'originalité, de bestialité, de ce je-ne-sais-quoi qui te fait voir la vie en rouge sang, et ce, même à la première écoute.
Même si ça joue du Deicide de fond de cale, on se sent entrain de passer à côté de quelque chose. La faute à une production clean qui aplatit tout ce qui aurait pu en ressortir? Sans doute, c'est la mode. Des riffs un peu bateau et repompés par moment? Aucune illusion avec ce couplet monotone, fade et répétitif de "Empowered by Blasphemy". Un Ralph dénué d'inspiration? D'une, il y a déjà moins de solos. De deux, on pourrait croire à un condensé de plaisir auditif. Mais non, telle une guêpe dans une bière commandée en terrasse l'été, ses solos se posent sans, bien souvent, avoir de cohérence avec le reste. Ce solo final de "Angels of Hell", par exemple. Deicide a (encore?) frappé à côté du clou qui lui aurait permit de ne plus faire bouger Jesus de sa croix ou les auditeurs de leur platine CD (au choix).
Il faudra donc outrepasser quelques obstacles avant de saisir les éléments qui donneront la moyenne à cet objet. Cette entrée en matière avec le titre éponyme vient te refiler sa dose d'estime que tu ne peux guère refuser, tout comme cette "chanson-bélier" "Into the Darkness You Go" qui s'écoute d'un trait ou encore ce moment de mélodie de satanisme Deicidesque de "How Can You Call Yourself a God".
Il y a des sorties qui, par leur côté quelconque, mériteraient d'être jetées aux oubliettes sans franchir la case "écoute". Ce dernier Deicide se doit d'être écouté mais risque de flirter avec l'oubli sur le long terme. L'amateur de bestialité que je suis, niveau death metal du moins, n'aura pas été servi avec ce "To Hell With God".
A moins que tonton Benton aille faire un pélerinage à Lourdes, j'ai de gros doutes quant à l'avenir de Deicide.
1. To Hell with God
2. Save Your
3. Witness of Death
4. Conviction
5. Empowered by Blasphemy
6. Angels in Hell
7. Hang in Agony Until You're Dead
8. Servant of the Enemy
9. Into the Darkness You Go
10. How Can You Call Yourself a God
