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Après l'échec d'Ebony Lake, Les Acteurs De L'Ombre ont mis la main sur une petite pépite, française qui plus est. The Great Old Ones s'est formé à Bordeaux en 2009 et sort en avril 2012, ce qui restera comme leur premier coup de maîtres, Al Azif. La particularité de cette formation, c'est sa composition. En effet, à la manière d'Iron Maiden ou Cult Of Luna, le groupe possède trois guitaristes - ce qui est rare pour du Black Tal-mé - qui devraient apporter un gros plus pour retranscrire les morceaux le plus proche possible de leurs versions CD en live.
Parce que bon, The Great Old Ones n'est pas qu'un simple groupe guerrier voulant pilonner à tout va à la façon de 1349. Ils valent quand même mieux que ça. Tout cet Al Azif est influencé par Howard Phillips Lovecraft et donc le groupe va rechercher à développer des ambiances de fin du monde et au vu du résultat final, je peux vous dire que le projet devait être bien ambitieux car cet album est tellement travaillé, retravaillé puis fignolé par des orfèvres qu'il a fallu des années pour arriver à ce résultat. Je n'avais pas entendu un album de Black Metal aussi riche depuis un paquet de temps (le dernier Privilegivm de Secrets Of The Moon en 2009 ?). The Great Old Ones n'est pas un groupe TrVe et va prendre ses influences un peu partout que ce soit dans le Doom (l'entrée en fanfare d'« Al Azif », non sans rappeler celle de Tombs sur son Path Of Totality), le Post-Rock (« Rue d'Auseil » ou « My Love For The Stars (Cthulhu Fhagn) ») et même des registres un peu plus Folk comme cette aussi surprenante que superbe envolée acoustique de la guitare sur « My Love For The Stars (Cthulhu Fhagn) ».En fait, si je devais rapprocher The Great Old Ones d'un groupe, ce ne serait pas d'un groupe de Black dont je parlerai mais des légendes du Funeral Doom, Mournful Congregation. Les deux groupes n'ont pas grand chose à voir si ce n'est leurs démarches. Ainsi, les deux formations composent de longs morceaux où le leitmotiv est la recherche de la lumière à travers des mélodies omniprésentes. La différence est que les Australiens vont vers le beau, le divin, la nature tandis que les Français vont vers le critique, l’alarmant. La lumière qu’ils voient, c’est une boule de feu se dirigeant vers la Terre prête à éteindre toute humanité. Sur la majorité des morceaux, il y a plus que de la fatalité, nous sentons directement le sol terrestre s’effondrer sous nos pieds et énormément de souffrance.
Mais The Great Old Ones reste un groupe de Black Metal et malgré des influences variées, la violence des compositions est majoritairement de mise avec souvent des passages intenses avec blast beats pour un chaos total mais tellement raffiné que je viendrais presque à l’espérer et m’est avis que vous me rejoindrez après avoir écouté ce brûlot.
Il ne fait pas bon vivre dans ce monde de chaos mais il fait bon l’écouter. Al Azif, c’est le Black Metal tel que j’aime l’écouter et tel que j’aimerais en jouer. J’adore tout sur cet album. Du travail sur les mélodies que je trouve parfaites au son suffisamment excellent pour apprécier les compositions mais pas trop propre au point d’aseptiser l’ensemble, en passant par les voix persécutrices des deux chanteurs. Je ne sais pas si mes mots vous ont permis de comprendre la qualité de cet opus car pour faire simple, je prends Al Azif et je le mets directement à coté du MMXII de Killing Joke dans ma rangée « Albums de l’année ». The Great Old Ones est juste la découverte de l’année…
1. Al Azif
2. Visions Of R'lyeh
3. Jonas
4. Rue D'Auseil
5. The Truth
6. My Love For The Stars (Cthulhu Fhagn)
