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« Qui c'est les meilleurs ? Évidemment c'est Ulver ! »
C'est totalement ce que j'ai ressenti quand, hier soir, j'ai fini de regarder leur DVD The Norwegian National Opera. On ne ressort pas indemne d'un concert aussi parfait et cette belle journée de printemps, je l'ai passé passé en grande partie en écoutant A Quick Fix Melancholy, un des EPs comme Ulver aimait en sortir, jadis. J'ai été marqué lors de ma vision de la version live de « Little Blue Bird ». Les images hypnotiques en noir et blanc de plongeurs projetées durant le morceau n'auront cessé de me hanter depuis.
A Quick Fix Of Melancholy est un peu à part dans la discographie des Norvégiens puisqu'il intervient entre deux bandes originales de films (Lyckantropen de Steve Ericsson et « Svidd Neger » d'Eric Smith Meyer). Ainsi au premier abord, le groupe semble avoir bien l'intention de laisser de coté le Trip Hop de Perdition City pour mieux faire sortir ses velléités de compositeur – chef d'orchestre. Cet Ep est très certainement la chose la plus symphonique qu'il ait sorti. Tous les éléments Electroniques (Samples, beats, Takeshi, …) sont plus discrets au profit d'éléments davantage classiques comme des pianos et surtout des cordes. Là où Perdition City était un album à consonance urbaine à écouter en jean, baskets en errant dans les nuit humides et solitaires, A Quick Fix Of Melancholy est un disque à se délecter lors de la soirée déprime d'un ambassadeur avec costume de soirée, Champagne et Héroïne exigés afin de se perdre dans un onirisme melancolique. Il est également l'antagonisme même d'un Silence Teaches You How To Sing bruitiste et minimaliste faisant la part belle aux sons de tous les jours. A Quick Fix Of Melancholy, c'est justement le concept absolu de la musique grandiloquente et léchée qui doit autant accrocher qu'elle doit marquer nos esprits par son émotion. Ulver sait tout faire et le fait toujours (ou presque...) avec maestria.
« Little Blue Bird » n'est pas le meilleur exemple de la musique pratiquée par Ulver sur cet EP. Il en est le titre le plus minimaliste mais aussi le plus alarmant avec ses trois notes enivrantes de claviers qui reviennent inlassablement même si le tout sonne bien plus grandiloquent que par le passé que ce soit dans les instruments ou dans le chant féminin lyrique qui jonche le morceau.
« Doomsticks » possède un ton bien plus léger que son prédécesseur mais emmène vers une la nostalgie d'une enfance dans laquelle nous aimerions nous replonger. Une pureté qui va de paire avec le choix des instruments tous plus raffinés les uns que les autres.
« Vowels » est le titre le plus symphonique avec la grosse surprise que d'entendre Garm se la jouait ténor. Encore une nouvelle facette qu'il exploite avec le talent qu'on lui connait. Ces notes de claviers (?) tombant sur nous comme des fines gouttes d'eau sur le sol sont divines tout comme cette conclusion mythique avec la réapparition des cordes.
« Eitttlane » est un réarrangement du morceau de Kveldssanger, « Nattleite ». Triplant sa longueur, le morceau n'en est que plus sombre et magnifique. Les instruments couplés au petit filet de voix de Garm en font une pièce divine qui envoûte, qui envoûte, mes amis.
Envoutant serait le terme pour parler en un mot de A Quick Fix Of Melancholy tant l'EP très court ne nous lâche plus une fois qu'il a été digéré. Des mélodies légères (à l'exception de « Little Blue Bird ») qui viennent se réveiller en vous quand vous vous sentez légèrement tristes lors de l'habituel moment de solitude après une bonne soirée partagée avec les gens que vous aimez. Il ne manquerait plus qu'une légère pluie ainsi qu'une nuit de pleine lune et ce serait juste parfait pour ressentir toute l'âme divine de cet EP.
1. Little Blue Bird
2. Doomsticks
3. Vowels
4. Eitttlane