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Depuis ses débuts, Ulver n'a jamais laissé insensible. Certains aiment. Certains n'aiment pas. D'aucuns ont aimé mais n'aiment plus. D'autres n'aimaient pas mais aiment aujourd'hui. Difficile de se fier aux Norvégiens qui n'ont jamais sorti deux fois le même album et très rares sont les personnes que je connaisse qui aiment toute la discographie d'Ulver.
Il faut savoir qu'Ulver est désormais un groupe nouveau qui, depuis plus d'un an, effectue des tournées, y compris des tournées promotionnelles pour leurs albums. Doit on y voir un renouvellement dans leur manière de composer ? La Musique sera t-elle plus taillée pour le live ou alors toujours plus complexe ?
Wars Of The Roses, c'est un peu tout ça à la fois, en fait.
Depuis Shadows Of The Sun, Ulver compose des morceaux un peu plus facile d'accès même s'ils sont toujours aussi subtiles. C'est en partie encore le cas pour cet album qui dispose de morceaux particulièrement faciles d'accès. Commençons par le titre qui avait filtré sur internet « February MMX » qui démarre l'album tambour battant. Ce qui choque ici, c'est cet esprit Rock mais sans guitare. Chant, basse et batterie prennent, d'abord, le pas sur les arrangements. Le son est propre, trop propre, ce qui lisse un peu la musique du groupe qui a réellement du mal à ressortir. Cela n'empêche pas ce morceau d'être très bon malgré sa structure couplet/refrain classique. Dans le même ordre d'idée, « September IV » est un titre dont la mélodie au piano accroche et reste en tête rapidement. L'ambiance chaleureuse du début du titre me rappelle celle de « Nowhere/Catastrophe » sur Perdition City. Néanmoins, ce titre part très vite dans un trip Electronique psychédélique comme on l'aime follement chez Ulver mais qui ne dure pas. A l'image de ce titre, les autres morceaux courts sont des morceaux plus subtils et moins instantanés. « England » et « Norwegian Gothic » arrivent à créer une ambiance prenante mais qui s'évapore trop vite, à mon avis.
Je trouve également que les titres manquent de cohérences entre eux. On passe d'un « Providence » très noir et à la mélodie « lumineuse » de « September IV ». Il en va de même pour « England » et « Island ». Wars Of The Roses manque d'un cheminement logique qui nous empêche de l'apprécier comme il se doit.
Au delà de cela, Ulver reste Ulver et délivre des morceaux toujours aussi subtiles qu'ils soient longs ou courts. J'écrivais dans ma chronique de Perdition City que cet album aurait pu être la bande originale de Blade Runner. Sur Wars Of The Roses, l'influence de Vangelis (qui a composé la BO du film ainsi que celle de 1492) ne s'est jamais faite aussi sentir et je dois dire que j'apprécie grandement les envolées électroniques futuristes présents sur certains morceaux («February MMX », « Providence » et « September IV »).
Parmi les éléments novateurs, une chanteuse, Siri Stranger, vient faire une belle apparition sur « Providence ». Performance superbe sur laquelle il n'y rien à redire mais je me demande à chaque fois si je suis bien sur un album d'Ulver. L'apparition paraît trop commune, trop facile pour un groupe comme Ulver qui surprend l'auditeur, paradoxalement, en proposant certaines parties plus conventionnelles. Pourtant quand ça recommence à traficoter dans tous les sens, à partir dans le noise, c'est toujours aussi savoureux et Ulver démontre qu'il garde sa splendeur. J'émettrai toutefois mes doutes sur le dernier titre « Stone Angels » sur lequel Daniel O'Sullivan (nouveau membre du groupe) narre la nouvelle du même nom de Keith Waldrop pendant quatorze minutes. Je n'ai pas cherché à traduire le texte et je pense que ça m'empêche d'apprécier sa mise en musique. Il y a pourtant de bons moments sur ce morceau mais qui laissent place trop facilement à des parties plus ennuyantes.
Au final, je ne sais pas si j'aime cet album ou pas. C'est même la première fois que je ne voue pas un culte à un album de la seconde période d'Ulver. Après tout, en me laissant un peu entre deux eaux, le groupe a, peut être, réussi ce qu'il voulait : déstabilisé l'auditeur et, pour le coup, c'est bel et bien réussi.
1. February MMX
2. Norwegian Gothic
3. Providence
4. September IV
5. England
6. Island
7. Stone Angels