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Même en le voulant, il est difficile de pouvoir suivre Ulver qui vogue au gré de ses envies. Après avoir tenté toutes les expérimentations humainement possible, le voici qu'il revient dans une forme la plus brute possible : Le Rock'n Roll. Ce nouvel opus n'est en effet rien d'autres qu'un album de reprises de titres des années 60. Intitulé Childhood's End - qui restera principalement pour moi le titre d'un fabuleux album de Marillion - il dénote une fois de plus la volonté des Norvégiens de ne jamais se conformer dans un style avec le risque de perdre ses fans en route.
J'ai mis du temps à me décider avant d'aller taquiner cet album pour plusieurs raisons.
Déjà et comme beaucoup, je ne connaissais pas du tout les œuvres originales et honnêtement, le Rock des sixties, ce n'est pas ce qui me branche le plus. De ce que j'en ai écouté, j'ai souvent trouvé ça trop mou de la bite et trop mièvre.
Et puis, pour la première fois car légèrement déçu par son Wars Of The Roses, j'ai quelque peu douté d'Ulver. J'avais cette peur que le groupe rende chiante des morceaux déjà chiants à la base. Quel con, je fais...
Childhood's End est surement le meilleur album de reprises que j'ai pu écouter jusqu'ici. Ulver a réussi à sublimer chacune des compositions qui étaient pour certaines bien bancales à l'image de « 66-5-4-3-2-1 » qui comporte toute la chaleur et la sensualité que ne possédait pas le titre à la base (on peut même dire que l'originale interprétée par The Troggs était à chier). Ce titre est le parfait exemple d'un Ulver qui a su reprendre certains morceaux dont le potentiel n'avait pas été exploité à l'époque et en faire des titres qui swinguent au point qu'on imaginerait, sans mal, Quentin Tarantino, lui le grand amateur de vieux Rock, en utiliser une grande partie dans son prochain film. Mais comme je le pensais au départ, Childhood's End est également une excuse pour Ulver afin de partir dans un nouveau trip psychédélique qui s'inscrit directement comme la suite logique de Shadows Of The Sun. C'est frappant sur la seconde partie de l'album nettement plus posée et noire que la première partie qui swingue un max.
Mais pour moi, cet album vaut particulièrement le coup car elle met en avant ce chanteur extraordinaire qu'est Kristoffer Rygg alias Garm. A force de se mettre au service du collectif depuis qu'il a quitté Arcturus, j'avais fini par oublier son immense talent de chanteur. Avec Childhood's End, le chant passe au premier rang et ce n'est pas pour me déplaire. Cela fait tellement plaisir de retrouver sa sensualité sur « 66-5-4-3-2-1 » et ces envolées emplies d'émotion comme sur « I Can See The Light ». Si bien des reprises dépassent les originales, c'est en grande partie grâce à lui.
On arrive à la fin de ce Childhood's End à la conclusion que si Ulver grâce aux moyens actuels a réussi à sublimer tous ces titres originaux, il faut quand même avouer que j'étais quand même dans le faux : Il y avait de très bons groupes (cachés) dans les années 60 qui méritent qu'on s'interesse à eux même si le temps n'en a pas fait des légendes comme le sont les Beatles ou les Rolling Stones. Je pense à The Byrds, The Beau Brummels, We The People ou encore Les Fleurs De Lys sur lesquels je vais devoir me pencher sérieusement. En cinquante-trois minutes, Ulver s'est permis de nours régaler tout en nous cultivant, c'est grand!
1. Bracelets Of Fingers (Reprise de The Pretty Things)
2. Everybody's Been Burned (Reprise de The Byrds)
3. The Trap (Reprise de Bonniwell’s Music Machine)
4. In The Past (Reprise de We The People)
5. Today (Reprise de Jefferson Airplane)
6. Can You Travel In The Dark Alone ? (Reprise de Gandalf)
7. I Have Too Much To Dream Last Night (Reprise de The Electric Prunes)
8. Street Song (Reprise de 13th Floor Elevators)
9. 66-5-4-3-2-1 (Reprise de The Troggs)
10. Dark Is The Bark (Reprise de The Left Banks
11. Magic Hollow (Reprise de The Beau Brummels)
12. Soon The Will Be Thunder (Reprise de Common People)
13. Velvet Sunsets (Reprise de Music Emporium)
14. Lament Of The Astral Boy (Reprise de Curt Boettcher)
15. I Can See The Light (Reprise de Les Fleurs De Lys)
16. Where Is Yesterday (Reprise de The United States Of America)