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Le chroniqueur est parfois confronté à des dilemmes bien douloureux. Etant pour ma part très fan de tout ce qui relève du celtic/folk/pagan/viking, j’ai tendance à sauter sur tout ce qui porte l’une de ces 4 appellations (rayez au besoin celles de trop). Ainsi, quand, il y a quelques mois on m’a proposé de chroniquer le dernier album d’Hanternoz, étant indiqué comme du metal d’influences celtique, j’ai accepté sans me poser réellement de question. Grand mal m’en a pris et pour être tout à fait honnête, j’ai été incapable de dépasser la 2ème chanson à la première écoute.
En ressort donc une question essentielle : comment chroniquer un album lorsqu’il est vraiment mauvais, tout en étant constructif et en permettant au groupe de comprendre ses erreurs ? Loin de moi l’envie de faire du cassage d’album gratuit (pour ça, allez sur certains autres webzine, il y en a à foison) et de cracher mon venin sur le groupe. Analysons tout de même les composantes du groupe et de l’album.
Le groupe tout d’abord, fondé en 2006 à Angers, en Pays de la Loire, en est à sa 3ème sortie : Le Druide Korrigan en 2007 (qui n’est jamais réellement sorti physiquement, mais quelques MP3 se baladent sur le net), Metal Kozh en 2008 et enfin Linceul d’Ecume, objet de cette chronique. A peine le bouton « PLAY » de la chaine enfoncé, un élément nous saute à la gueule : la production … une catastrophe. Car c’est bien là le principal point faible de l’album, le son est purement et simplement horrible (et je pèse mes mots pour ne pas être bassement méchant).
Pour tout dire, les seuls éléments qui ressortent propre du mixage sont la guimbarde et les nappes de cuivres placées ça et là. En revanche, dès que l’on est dans des sonorités black métal, les oreilles crient douleurs : une voix trop lointaine, des cœurs plats (à croire qu’ils s’emmerdaient vraiment en les enregistrant), quasiment incompréhensible sans avoir le livret sous les yeux (et pourtant, le chant est en français !), des guitares sur-mixé, et un son de batterie volé à St Anger de Metallica.
Pourtant le concept du groupe est intéressant, le coté celtique, la mer, les embruns, les falaises sculptées par le ressac de la mer. Du moins c’est ce qui est transmises par les paroles (qui valaient pourtant leur pesant d’or, certains passages étant très agréables à lire), mais mis en musique, on perd totalement ce coté marin/pirate que bien d’autres groupes arrivent faire ressentir par les sons.
Par ailleurs, la musique comportait des plans sympas mais la production catastrophique gâche toute tentative intéressante quelle qu’elle soit. Du fait, que reste-il à sauver ? Peu de chose, et en cherchant bien, la seule chose digne d’intérêt et dont on peut saluer l’effort est le livret de l’album (mis à part la pochette, relativement laide). Le livret donc, met en image les paroles de part des fresques dessinées qui retracent bien l’ambiance qui aurai du transparaitre dans la musique : la Bretagne, ces druides, les tempêtes, la mer, … le tout comme imprimé sur un fond rappelant des parchemins. Le quatrième de couverture du livret dénote quelque peu, très moderne présentant le groupe, dommage qu’il n’ait pas été dans la continuité.
Bref, peu de chose à retenir de cet EP. Le son, purement dégueulasse casse toute tentative de plans rythmiques intéressant et les paroles, elles aussi bien foutues sont tout simplement inaudibles. Un beau gâchis … Dommage.
1. Passage du Ressac
2. Suaires de Brume
3. Orage d'Acier
4. Sentiers d'Eembruns
5. Avel an Hanternoz
6. Tourbière du Repos