U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Rouen : 2003
Une jeune formation s'apprête à sortir sa première démo, The Other Path. Formé par Sylvain Esteve, Frederic Patte-Brasseur (aux guitares), Pierre Senecal (derrière les fûts) et Jonathan Théry (A.K.A. Marquis, le chanteur-bassiste), Ataraxie ne savait pas encore qu'il ferait sept ans plus tard parti de la crème de la crème du Doom Death mondial.
Baptisant son style d'Extreme Doom Death Metal, le groupe ne s'est pas encore trouvé sa propre identité et on sent un peu trop l'influence de la scène anglaise des débuts des années 90. On retrouve des éléments des premiers Paradise Lost et Anathema. Mais l’empreinte majeure est celle de My Dying Bride. Bien sur, les claviers « gothiques » utilisés facilitent la comparaison mais ce n’est pas à ce niveau que l’influence est la plus palpable. C’est davantage par ce sens de la mélodie inné fécondé par la violence des débuts de la scène Death Metal européenne (Asphyx, Dismember, ...).
Lourdeur et riffs gras s’entremêlent avec la classe des harmonies. Sylvain Esteve Et Frederic Patte-Brasseur, dès ce premier enregistrement, démontrent d’une aisance insolente à composer des riffs de tous les horizons qui s'emboîtent comme une évidence. Les énormes accélérations de « Behind The Mask » vont de paire avec le reste du morceau relativement lent. On y retrouve, d’ailleurs, de très beaux arpèges qu’on croirait tout droit sorti d’un album de Bethlehem. Vous voyez la transition toute trouvée pour parler du chant de Marquis ? Bah non, sur cette démo, son chant n’a pas encore atteint son potentiel maximum surtout quand il s’agit de monter dans les aigus. Son chant fait la part belle aux growls et se décline en un chant Black lors des passages les plus violents.
A une heure où les groupes de Doom Death Metal Mélodique se font légions, la volonté d’Ataraxie est clairement de retourner aux bases old school de ce genre. La musique bien que léchée et jouée avec élégance est violente et montre le penchant du groupe pour le Death Metal comme il ne le montrera plus dans le futur. Du moins, la filiation n’est plus aussi évidente. Sur cette démo, les titres sont plus courts à l’exception de « The Other Path » voguant vers le coté mélodique de la force. On collerait plus facilement l’étiquette Death que Doom Death à un titre comme « Eternal Sufferings ». Avis donc à la population fan des groupes de Death Metal que j’ai cité plus haut qui auraient peur de l’étiquette DOOM Death.
Attention, je ne dis pas qu’Ataraxie sur The Other Path n’est qu’un énième clone de My Dying Bride. L’influence se fait ressentir, certes. Cet Ataraxie n’a pas encore grand chose à voir avec celui de Slow Transcending Agony, certes. Il y a cependant des moments qui valent leurs pesant en cacahuètes comme les violentes « Behind The Mask », « Eternal Sufferings » et encore plus « The Other Path » dans une veine très mélodique mais formidablement bien construits et qui fait figure, à mes yeux, de classique du groupe. Vu la qualité des albums, ce n’est pas rien.
Avec ses quarante quatre minutes, The Other Path démontre du potentiel très intéressant d’Ataraxie. De là, à les voir sortir un premier album de la trempe de Slow Transcending Agony, il y a un pas que je ne franchirai pas mais la démarche du groupe est déjà bien présente.
1. The Other Path
2. My Last Breath
3. Behind the Mask
4. Eternal Sufferings
5. The Isle of the Dead
6. Unholy Prayer
7. Alone in My Coffin
