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Si on m’avait dit, ne serait-ce qu’il y a deux ans, que ma chère ville de Rouen était peuplée par des groupes aussi bons tels que Hyadningar, Wormfood ou Ataraxie, je n’aurais pu le croire. Justement, c’est ce dernier qui nous intéresse dans cette chronique. Ataraxie est composé de quatre musiciens : Jonathan Théry (ou Marquis au choix) en tant que chanteur et bassiste, Sylvain Estève et Fred Patte-Brasseur(qui évolue aussi dans Wormfood) comme guitaristes et Pierre Sénécal (officiant également dans Hyadningar avec Marquis) qui officie à la batterie. Après une démo qui laissait présager du grand (Quel sublime morceau éponyme d‘ailleurs), Ataraxie se devait de confirmer son potentiel avec son premier album Slow Transcending Agony.
Et confirmation, il n’y pas eu…
On peut parler plutôt d’affirmation… D’affirmation en tant que grands noms de la scène Doom/Death. Je vous avouerais que ce style ne m’était pas vraiment familier quand j‘ai écouté cet album pour la première fois, mais il n’a eu aucun mal à me convertir. En effet, force est de constater que ce groupe a ce petit quelque chose qui fait qu’un disque est culte et non « juste » excellent.
Leur musique est caractéristique du Doom, à savoir que les riffs sont lents, très lents tout en se répétant mais JAMAIS on ne tombe dans le trop lent ou le trop répétitif et donc dans un ennui profond. Tout cela est du à l’atmosphère qui se dégage : C’est lourd, mélancolique, désespéré, déprimant, oppressant, beau à s’en tailler les veines…
Prenez en exemple la superbe introduction, de seulement 6’14, « A Step Into The Gloom » qui vous permettra de parfaitement pénétrer dans l’ambiance.
Il ne faut pas oublier la partie Death qui n’est pas en reste avec des passages tout bonnement excellents ( « Funeral Hymn » ) et d’autres où la perfection n’est vraiment pas loin comme le final de « Another Day Of Despondency » rappelant le Dark Metal d’un Silencer.
Fred et Sylvain ont beau ne pas nous montrer leur talent technique, on sent qu'ils ont réellement fait un boulot monstre pour arriver à de telles ambiances et on les sent imbiber par leur musique. La prestation de Pierre est assez impressionnante car il est à l’aise à la fois sur les parties Death ou ses blasts sont sublimes, mais également sur les parties calmes ou sa frappe est toujours juste. Son jeu colle parfaitement à cet univers.
Je garde le meilleur pour la fin avec le chant de Marquis qui est tout bonnement génial tant il peut faire ce qu’il veut avec sa voix. En effet, même si on entend principalement son très bon chant Death, très caverneux, il nous délivre de touchants chuchotements ( « Slow Transcending Agony » et « Another Day Of Despondency » sont là pour en attester ) mais également et surtout de merveilles de cris très aigus que Jonathan nous offre encore sur ce fameux final de « Another Day Of Despondency » ou sur « L’Ataraxie » qui accentue le sentiment de souffrance déjà bien forte.
Au-delà de la scène rouennaise, Ataraxie est un groupe sur lequel la France peut compter pour promouvoir son Metal, qui mériterait tant d’être reconnu dans le monde entier. Avec Slow Transcending Agony, le groupe n’a pas encore atteint son sommet artistique mais n’en est déjà pas loin.
Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire…
« Oh funeste prophétie accomplis toi donc et délivre moi de cette vie »
1. A Step Into The Gloom
2. Funeral Hymn
3. L'Ataraxie
4. Slow Transending Agony
5. Another Day Of Despondency