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lundi 26 août 2024

Revue d'actu #89 : Devin Townsend, Gravekvlt, Sólstafir, Chat Pile, Molchat Doma...

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Encore une revue d'actualité sous le signe de la variété avec de la musique d'intello (comme le dit si bien Raton) mais pas que... L'équipe vous dresse un petit tableau des dernières sorties à écouter.

Devin Tonwsend Sólstafir |Molchat DomaChat PileGravekvlt | Killing of a Sacred Deer | Gaerea

 

Devin Townsend

S.A.D.E : Dans le message accompagnant la publication de son nouveau single, Devin Townsend précisait son état d'esprit au moment de la composition : la recherche d'une plus grande simplicité, « l'envie de voir s'[il] était capable de couper au travers des méandres » selon ses propres mots. A l'écoute du titre, la réponse est oui. D'une certaine manière, Devin a mangé du Motörhead et retranscrit dans ses codes propres l'immédiateté qu'a toujours su embrasser Lemmy. Alors évidemment, il y a des claviers et des bidouillages électro qui traînent à droite à gauche, la production est toujours aussi caratéristique de Devin (quoique globalement moins chargée qu'à l'accoutumée) et bien évidemment la voix versatile et sans limite du divin Canadien. Si l'album, prévu le 25 octobre chez Inside Out Music, est de la même trempe que ce single éponyme, on va avoir droit à une belle collection de tubes.
 

 

Sólstafir

Matthias : Cela fait quatre ans, quand même, qu'on attend un nouvel album du groupe qui a placé l'Islande sur la carte du metal extrême. Alors que Hin Helga Kvöl, première sortie chez Century Media Records, est attendu pour le 8 novembre, Sólstafir nous offre un second single pour patienter. Bon, ce « Hún andar » sera le premier titre de l'album, tandis que l'éponyme «  Hin Helga Kvöl », révélé il y a deux mois, suivra juste après. Il s'avère donc plus pertinent de les écouter dans cet ordre plutôt que dans celui de sortie. C'est ainsi que ce nouveau single prend sa saveur, d'ailleurs. Seul, il s'agit d'un morceau mid tempo assez doux accompagné d'un chant sanglotant, mais il s’enchaîne très bien avec le riff qui ronronne comme un gros moteur du morceau-titre, qui éclate en véritable post-black des tempêtes. On verra ce que donne le résultat final, mais il se pourrait bien que Sólstafir nous prépare quelque chose de très solide.

 

Molchat Doma

Matthias : Parlant de groupes qui ont largement contribué à placer leur pays sur l'atlas musical : les Biélorusses (en exil) de Molchat Doma sortent leur quatrième album, Belaya Polosa, le 6 septembre prochain. Celui-là aussi, on l'attend depuis quatre ans, mais bon, les groupes originaires d'Europe orientale ont tous de bonnes excuses pour avoir été très occupés ces dernières années. Parfois dans tous les sens du terme, d'ailleurs.

Bref. Molchat Doma nous offre le morceau éponyme de l'album, avec une intro rétro-électro qui mute en rock vaporeux, et comme d'hab', ça fonctionne très bien pour qui veut voir la vie en nuances de gris. C'est aussi plus proche de ce à quoi le groupe nous avait habitués, comme « Son », parmi les singles précédents. Mais aussi à l'opposé d'un « Ty Zhe Ne Znaesh Kto Ya » beaucoup plus nerveux et dansant. Ce qui laisse envisager un album dans lequel Molchat Doma continue d'expérimenter, et à mélanger le doux et l'amer de cet étrange « Ost-blues » commun à la moitié de l'Europe qui fut coupée par le Rideau de fer. Un esprit bien particulier et si difficile à saisir un peu plus à l'ouest.

Chat Pile

S.A.D.E : Avec God's Country, son premier album, Chat Pile a marqué les esprits : étrange et efficace à la fois, leur musique vous happe dès les premières notes. Annoncé comme le titre le « plus triste » de Cool World, leur deuxième album, qui sortira le 11 octobre chez The Flenser, « Masc » tranche ce à quoi le combo d'Okhlahoma nous a habitué. Et en effet, une mélancolie amère recouvre la rage sur une bonne partie du titre, à travers le chant clair et parlé de Raygun Busch mais aussi des lignes de guitare s'éloignant de la déconstruction violente. Le titre contraste avec « I am God Now », le précédent single, il faudra donc voir si les Américains ne s'éparpillent pas trop. A noter aussi que le clip, tout à fait perturbant, vaut le détour.

 

 

Gravekvlt

Dolorès : Un nouvel album tout bientôt ? Juste avant leur passage (sous une tente blindée !) au Motocultor, les mi-hardos mi-chauve-souris de Gravekvlt ont sorti un single intitulé « Skvllkrvsher (of Death and Steel) ». Les Nantais officient toujours dans la veine extrême et rock n' roll qui fait écho à Devil Master et Midnight, évidemment. Le son est ici devenu l'un des chantiers principaux du groupe qui a enfin pu enregistrer une vraie batterie et faire appel à Cyrille Gachet et Arthur Rizk pour mix & mastering. Clairement pas là pour rigoler, en tout cas, puisque des lignes mélodiques d'entrée de jeu à la seconde partie, forte du riff post-break qui donne tout son sens au titre, « Skvllkrvsher » a tout pour rester en tête. En réalité, si vous avez déjà vu Gravekvlt récemment en live, vous avez même déjà entendu ce titre sur scène, ainsi que d'autres tubes dont on attend la version studio... On a hâte d'écouter la suite !

 

Killing of a Sacred Deer

Raton : Blablabla Devin Townsend, blabla Solstafir, oh ça va bien deux minutes le metal d’intello. Je prends la main pour représenter celles et ceux qui aiment renifler de la colle et faire les primates dans un pit, je sais que vous êtes là. Et j’arrive avec un beau présent entre les mains : un nouveau groupe de hardcore métallique parfaitement calibré pour envoyer votre semelle dans les narines de vos camarades.

Depuis le magnifique Etat de l’Alberta au Canada, un nouveau groupe vient de sortir son tout premier single. Killing of a Sacred Deer, nommé en hommage à l’excellent film de Yórgos Lánthimos, est un projet mystérieux dont les promesses sont énormes. L’identité de tous les membres est inconnue, exception faite du chanteur, qui n’est nul autre que Colter James, aussi batteur chez World of Pleasure (chroniqué ici et ) et Serration. On sait juste, et ça ne nous surprend que peu, que les autres membres proviennent d’autres groupes canadiens, soit les deux précédemment cités mais aussi Mortality Rate et Secret & Whisper.

Et pour leur premier single, Colter invite évidemment sa partner in crime, l’infatigable Jess Nyx (Mortality Rate et WoP), accessoirement parmi les meilleures chanteuses hardcore actuelles. « Devotion » est un morceau extrêmement courroucé, dans un registre metalcore sourd et insatiable. Les riffs sont graves et s’autorisent quelques panic chords occasionnels, la batterie est évidemment opérée sur des casseroles et avec une adresse rare et le chant guttural de Colter James s’accorde à merveille avec les hurlements de Jess Nyx. Pour couronner le tout, on a évidemment le droit à un break barbare en fin de morceau. L’appétit est ouvert donc je vous donne rendez-vous dans une future Bagarre pour parler de leur première sortie.

Gaerea

Storyteller : On sait d'eux qu'ils viennent du Portugal, qu'ils sont signés chez Season of Mist, que leur nouvel album Coma sortira le 25 octobre, mais vous ne verrez pas leurs visages et vous pourrez vous demander quels sont les signes mystérieux sur leurs masques. Gaerea donne dans un metal extrême plutôt mélodique et leur nouveau titre « Unknown » est une belle croisée de minimalisme dans le choix du lieu et en même temps d'audace dans les jeux de lumières qui les mettent comme dans une prison aux teintes douces mais froides. Prometteur pour la suite et amusant quand on groupe dont le gimmick est de cacher son identité chante un morceau dont le titre est « inconnu », comme quoi les metalleux ne manquent pas de second degré !