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samedi 5 juin 2021

REVUE D'ACTU #35 : Mayhem, Darkthrone, Golden Ashes, Skepticism...

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Au menu de cette Revue d'actu : deux pontes Norvégiens qui annoncent des nouveautés, des vikings qui reviennent sur leur passé, une échappée en solitaire d'un punk toujours aussi inclassable, le retour des patrons du funeral Doom et quelques belles autres gourmandises ! Bonne lecture et bonne écoute !

 

Amon Amarth :

Matthias : Inutile de nier : on a beau jouer au trve hipster du metal, on a tous eu un t-shirt Amon Amarth ! Il faut dire qu'avant un Jomsviking fadasse et surtout un Berserker aussi imaginatif que son titre le laisse suggérer, les vikings du mélodeath avait quand même sorti quelques pépites qui ont servi de porte d'entrée vers les styles extrêmes à toute une génération. Je ne persifflerai donc pas sur ce nouvel enregistrement de "Masters of War" que vient de dévoiler la formation suédoise pour les 20 ans de The Crusher. C'est en tout cas l'occasion de redécouvrir le troisième album du groupe, sorti en 2001 ; avant donc le virage plus mélodique et plus populaire d'Amon Amarth. La nouvelle version est aussi fort sympathique mais, tiens donc, le groupe a préféré changer la tournure d'une ligne du texte par rapport à l'originale.... Je vous laisse découvrir ce petit accroc !

Mayhem :

Matthias : Restons dans les groupes qu'on a découverts quand on était encore jeune : Mayhem tease son nouvel EP avec le morceau "Voces ab Alta". Bon, le morceau est somme toute très classique, dans un registre black metal très propre aux accents vaguement ésotériques dans lequel rien ne dépasse. Le riffing est sympa, mais les tentatives d'instaurer une ambiance cthulhu-esque avec envolée vocale grégorienne tombent un peu à plat. La setlist complète de cet EP, intitulé Atavistic Black Disorder / Kommando et annoncé pour le 9 juillet prochain chez Century Média records, m'intrigue par contre beaucoup plus. La face B est entièrement composée de reprises de morceaux de groupes historiques du punk rock originel et de ses ramifications dans les années 80, et s'il est trop tôt pour juger de sa pertinence, l'idée a au moins le mérite d'être originale ! Mayhem qui reprend un des tubes de Leave Home, le deuxième album des Ramones, sorti en janvier 1977 (soit 8 mois après le premier...), moi je dis Let's go !

 

Atavistic Black Disorder / Kommando

Side A
01. Voces Ab Alta
02. Black Glass Communion
03. Everlasting Dying Flame
Side B
04. In Defense Of Our Future (Discharge Cover)
05. Hellnation (Dead Kennedys Cover)
06. Only Death (Rudimentary Peni Cover)
07. Commando (Ramones Cover)

Darkthrone :

Matthias : On reste en Norvège et dans la deuxième vague black metal avec Darkthrone qui a dévoilé un premier morceau de son prochain album, Eternal Hails......, annoncé pour le 25 juin et qui devra succéder au superbe Old Star sorti en 2019. Le nouvel opus comptera cinq pistes pour un total de 41 minutes ; "Hate Cloak" et ses 9 minutes et 17 secondes en représentent donc un extrait non négligeable... Et c'est peut-être un peu long. Cela dit, Darkthrone se permet une lourdeur quasi doomesque, voire saupoudrée d'une pincée de Black Sabbath, tandis que Nocturno Culto éructe ses malédictions à la face de la Terre entière, et l'ensemble prend un aspect oldschool très soigné et de bon aloi. L'été 2021 ssemble bien nous réserver quelques belles sorties à chroniquer !

Praise The Plague :

S.A.D.E : Dans la petite niche (qui néanmoins gonfle de manière exponentielle ces derniers temps) des groupes alliant doom, sludge et black metal, deux cas de figure se présentent souvent à moi lorsque je m'intéresse à un nouveau groupe : soit on tombe dans le mauvais goût avec production illisible et chant mal foutu, soit c'est intense et réussi (l'entredeux semble impossible, étrangement). Si je vous parle ici des Allemands de Praise The Plague, c'est parce qu'ils font partie de la seconde catégorie. Leur deuxième album, The Obsidian Gate, sortira la 30 juillet prochain chez Lifeforce Records et le premier extrait dévoilé, Blackening Swarm II, est excellent. Des guitares glacées et lancinantes, une basse ronde et en soutien, une batterie tantôt en format blast tantôt sur des rythmiques plus lourdes, un chant black metal bilieux avec quelques incursions growlées, tout concorde sur ce morceau pour donner une atmosphère prenante. Même le pont en arpèges claires un poil convenu fait sont petit effet au milieu du torrent de violence que nous propose le groupe. Impatient de voir ce que réserve l'album.

Agrypnie

ZSKGrenzgænger était sorti en 2018 mais pourtant on a l’impression que ça remonte à hier. Peut-être parce que Agrypnie revient à une productivité plus classique ? Enfin, il devrait toujours y avoir de l’enthousiasme palpable autour d’une nouvelle sortie du projet allemand. Même s’il a peut-être perdu de son aura au fil des années, malgré une discographie toujours de qualité (citons 16[485] (2010) et Ætas Cineris (2013) comme mètre-étalons). Quoi qu’il en soit, un 6ème album est prévu pour fin juillet, cette fois-ci chez AOP Records (Harakiri For The Sky, entre autres). Et Agrypnie ne change pas de fusil d’épaule à en croire ce single nommé "Wir Ertrunkenen", qui ouvrira Metamorphosis après une intro. Pas de Métamorphose pour l’instant, nous sommes toujours en présence d’un Black Metal typiquement allemand, rugueux et mélodique, toutefois plus rythmé qu’atmosphérique dans la lignée de Grenzgænger, laissant plus de place pour de la noirceur par rapport au souffle parfois très épique des albums précédents. La voix de Torsten est toujours aussi éraillée, mais passe mieux par rapport aux premières écoutes de Grenzgænger à l’époque, forcément. Les compos sont typiques mais inspirées, et ce morceau prend même sacrément de l’intensité et de la consistance au fil des minutes, en plus de travailler ses ambiances. C’est très encourageant et Agrypnie a les moyens de se maintenir au meilleur niveau du Black mélo/atmo allemand !

 

Alexis Marshall :

S.A.D.E : Frontman des doux dingues de Daughters (dont le retour réussi en 2018 en avait ravi plus d'un), Alexis Marshall s'apprête à sortir son premier album solo, intitulé House Of Lull . House Of When, le 23 juillet prochain chez Sargent House. Entouré de Jon Syverson (Daughters), Kristin Hayter (Lingua Ignota) et Evan Patterson (Jaye Jayle et Young Widows), le chanteur reprend dans Hounds in the Abyss, le premier titre dévoilé, une partie des sonorités de son projet principal : une tension bruitiste et des textures rugueuses et/ou abrasives. Le côté punk/hardcore n'est plus présent que sous forme d'intention, le tempo et la saturation restant plus industriels que frontalement agressifs. On retrouve également cet esprit punk et teigneux très présent chez Daughters dans la chant de Marshall : en restant dans un registre clair en tension, il parvient à être menaçant, inquiétant, impression renforcée par la litanie de questions que sont les paroles du morceaux. Difficile de se faire une idée plus large de ce qui nous attend sur l'album avec ce seul titre (on connaît la propension de Daughters et donc de Marshall à fouiller dans de nombreux registres) mais la curiosité est déjà éveillée !
 

The Great Discord

ZSKOn nous l’avait promis, le voilà ! Le premier vrai single de Deam Morte, le prochain album de The Great Discord dont la date de sortie n’est pas encore arrêtée. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a un peu de surprise ! Pas au niveau du chant de Fia, toujours aussi maîtrisé, original et entraînant, mais au niveau des compos ici bien plus directes, plus « groovy », alors que sur ses précédents albums The Great Discord était tout de même relativement « technique ». Le groupe suédois évolue donc ici dans un registre plus punchy et efficace, qui fonctionne toujours, et d’ailleurs le refrain est déjà ultra accrocheur bien qu’encore une fois très simple. L’imagerie du clip, qui fait logiquement suite à celle de "Arrival", est de qualité et on sait que The Great Discord soigne toujours tout ce qu’il peut. Difficile de tirer des conclusions à ce stade, on va devoir attendre la suite, il sera peut-être difficile de faire mieux que The Rabbit Hole en réalité, mais on reste toujours impatient de voir ce que The Great Discord nous réserve !

 

Golden Ashes :

S.A.D.E : Je le dit chaque fois que j'écris ou parle de lui, mais la prolificité de Maurice de Jong est hallucinante : avec l'annonce de ce nouvel album de Golden Ashes, prévu pour le 23 août prochain, le compteur des sorties estampillées Mories en 2021 monte déjà à quatre...! Si l'ensemble des productions du Néerlandais explore le black metal, Golden Ashes s'attarde sur un pendant plus lumineux et grandiose du genre, à grand renfort d'orchestration célestes, faisant de ce projet l'un des plus accessibles du bonhomme. Entendons-nous bien néanmoins : ça blaste non-stop, le chant est toujours ce grognement haineux et globalement on reste dans des champs très extrêmes. Mais il y a dans A Lightless Christ Shuns The Crown Of Divinity, titre éponyme de l'album à venir, en droite ligne de l'album précédent, cette puissance orchestrale à la limite du cheap qui forme des paysages sonores éblouissants. On retrouve également cette saturation si particulière propre à de Jong qui relie Golden Ashes aux projets plus noisy (Gnaw Their Tongues en tête). Peu de surprise donc sur ce nouvel extrait, mais une composition toujours aussi reconnaissable et personnel.

 

Skepticism:

Varulven : Chaque année semble garantir son lot de retours marquants de la part des pontes du Funeral Doom. Après Evoken en 2018, puis Esoteric en 2019, ce sont deux pionniers du style qui proposeront du nouveau matériel cette année. En attendant d’avoir plus de détails de la part de Shape of Despair, c’est Skepticism qui se charge d’ouvrir la marche en nous dévoilant la pochette, ainsi qu’un extrait de son prochain album, censé paraître à la rentrée chez Svart Records. Représentant avec leurs collègues susmentionnés la facette la plus classieuse et grandiose de l’école finlandaise, Skepticism met ces aspects-là encore plus en avant sur ce nouveau morceau, allant même jusqu’à légérement éclaircir sa musique grâce à l’omniprésence d’une guitare lead très mélodique à la Amorphis. Une petite surprise qui magnifie davantage les imposantes nappes de claviers, pour une atmosphère toujours plus théâtralisée et mélancolique, là où l’on assimile trop souvent cette niche du Doom Death à un pauvre et ennuyeux magma répétitif de ténèbres étouffantes.