U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Si je vous demande quel est le plus gros groupe de metal non-anglophone depuis 20 ans, vous allez bien évidemment me dire tout de suite Rammstein, un groupe qui depuis ses débuts à force d’albums forts et de prestations scéniques réputés dans toute la planète aura su se forger une place parmi les plus grands et surtout les plus gros groupes du style. Inutile alors de dire que chaque nouvel album d’un groupe de cette trempe est attendu comme un événement au même titre qu’un nouveau Iron Maiden ou qu’un nouveau Metallica. Comme à son habitude depuis Mutter le groupe aura attendu pas loin de 4 ans avant de se concentrer sur la composition d’un nouvel album, et si Reise Reise avait plutôt bien été accueilli par la critique, il avait néanmoins globalement déçu après un Mutter énorme de bout en bout. Le groupe était donc attendu malgré tout au tournant.
Ce « Liebe Ist Fur Alle Da » se devait de faire taire ses détracteurs, ce qu’il ne fait que partiellement tant cet album risque de plaire autant qu’il risque de faire fuir certains fans du groupe. C’est donc avec « Rammlied » que s’ouvre l’album, un titre qui là aussi est à l’image des titres qui se trouvent en ouverture des autres albums : Une montée en puissance progressive pour un refrain qui reste rapidement en tête, même si là pour le coup, le délire des « RAMM-STEIN », c’est plus vraiment de l’inédit. Ce n’est pas encore avec ce premier titre que le groupe va nous surprendre, non comme dit juste avant, c’est classique, c’est du Rammstein, rien à redire là dessus même si l’on sent déjà une différence de son et d’ambiance par rapport à « Reise Reise ». Chose qui va se confirmer avec le titre suivant, OUI cet album est clairement plus sombre, et surtout, oui cet album revient avec un clavier clairement plus dans la veine des deux premiers comme le prouve l’ouverture de « Ich Tu Dir Weh » ou celui de la très puissante « Mehr ». Mais le travail de Flake n’est pas le seul gros plus de cet album, le jeu de batterie de Christoph Schneider est peut être le plus complet qu’il ait effectué à ce jour, une performance de haut niveau qui est on ne peut plus renforcée par une prod astucieuse faisant le compromis parfait entre la partie rythmique et les guitares.
Bon après il y a quand même quelques petites surprises bonnes ou mauvaises comme par exemple la présence de « Haifisch » et ses nappes de claviers tout droit sortis des années 80, ou le titre « B****** » avec un refrain d’une intensité rare pour Rammstein, où Till n’hésitera pas à partir quasi jusqu’au growl. Bien sûr, cet album a des défauts, à commencer une fois n’est pas coutume par ses ballades qui sur cet album ne tiennent pas du tout la route. Si « Fruhling In Paris » risque de faire fureur lors des concerts en France, sur album ça reste quand même bien triste et « Roter Sand » quant à elle placée en toute fin d’album nous permet même carrément d’arrêter la lecture du disque un titre plus tôt, tant ce titre est bof. L’époque où le groupe nous sortait des perles tels que « Seemann » ou encore « Klavier » semble bien loin. L’autre souci réside dans ce sentiment que le groupe reste clairement sur ses acquis, peu de prises de risque, peu de changements au final et c’est bien dommage car on aurait peut être apprécié un peu plus de surprises de la part du groupe, cet album reste malheureusement banal pour du Rammstein. Par contre l’époque où le groupe nous sortait des tubes complètement géniaux est toujours d’actualité comme le prouve le titre « Pussy », premier à filtrer sur le net et qui avait profité au passage de son clip totalement fou pour créer le buzz, ce titre reste d’ailleurs quelque peu à part sur l’album, le seul qui nous apporte cette petite touche de délire qui a toujours fait partie du groupe tant le reste de l’album se veut sérieux.
En définitif, je ne sais que trop penser de cet album, car si il est certainement au dessus des deux dernières sorties du groupe (Reise, Reise étant trop inégal) il est clair et net qu’il n’arrive pas encore ne serait-ce qu’au quart du génie des 3 premiers. Reste encore les performances live du groupe, terrain sur lequel les allemands semblent encore et toujours imbattables.
1. Rammlied
2. Ich tu dir weh
3. Waidmanns Heil
4. Haifisch
5. B********
6. Frühling in Paris
7. Wiener Blut
8. Pussy
9. Liebe ist für alle da
10. Mehr
11. Roter Sand