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Une année plus une tournée promo après la sortie de Reise reise, Rammstein est de retour. Son cinquième album s'appelle Rosenrot, et il représente si je puis dire la suite directe de Reise reise, puisqu'une bonne moitié des titres de Rosenrot sont issus des chutes de l'album précédant. Doit-on avoir le mal de mer alors en voyageant sur le nouveau paquebot ROSENROT, ou au contraire se laisser bercer au gré des vagues ? C'est ce que nous allons voir mes amis...
Mes allusions maritimes en intro sont bien sûr du à la trés belle pochette de Rosenrot, qui nous montre un énorme bâteau piégé par la glace d'une région polaire (les montagnes enneigées que l'on peut apprécier à l'interieur du digipack de Rosenrot en illustration sont d'ailleurs toute aussi superbe). Il est vrai que cette cover n'est nul autre que celle de la version japonaise de Reise reise (y'a du recyclage dans l'air), mais quelle importance vu qu'elle claque bien !
L'album démarre plutôt en trombe puisque les deux premières chansons "Benzin" et "Mann gegen Mann" sont lourdes. Benzin a beau être un peu trop répétitif (surtout le refrain - « Benzin! »... « Benzin! »- vive l'originalité !...), elle sera bien défoulante en live à n'en pas douter. L'efficacité de "Mann gegen Mann" pour sa part vient de ses brefs passages au clavier envoûtant (bien joué Christian "Flake" Lorenz encore !), de la voix criarde de Till Lindemann, de ses samples que je qualifierai de mystique, ainsi que d'une rythmique en mid-tempo lourde et efficace. A noter la basse en avant sur ce titre, tout comme dans "Rosenrot".
Vous voulez encore du "Rammstein enervé" ? Rendez vous piste 7 avec la trés indus "Zerstören". ça fait longtemps que je n'avais pas entendu un morceau de Rammstein aussi barré et lourd, particulièrement sur la fin, juste avant la mélodie berçante. Christoph "Doom" Schneider met énergiquement sa batterie à contribution. "Zerstören", le gros hit de Rosenrot pour moi bref. Trois morceaux assez lourd donc, et le reste est déjà bien plus calme.
"Rosenrot"(dont les deux premiers vers des lyrics viennent du poème "Heidenröslein" de Goethe [= petite rose de la lande]), la chanson-titre de l'album, est plaisante, je headbangue d'ailleurs à chaque écoute de celle-ci au rythme de la batterie entraînante. Du Rammstein classique & efficace. "Wo bist du" est de même très classique chez nos teutons (des paroles facilement retenable et répétitif à la "Du hast" - voir çi dessous-, et une douce mélodie dans la veine de "Ohne dich" et "Mutter"), reste que sa sonorité électro et son ambiance me botte bien, même si elle n'est pas très original.
[ WO BIST DU : « Ich liebe dich... Ich liebe dich nicht... Ich liebe dich nicht mehr »
DU HAST : « Du... Du hast... Du hast mich... Du hast mich gefragt » ]
Si vous voulez réellement entendre quelque chose d'original, écoutez le titre "Te quiero puta", qui est à prendre avec humour. Sous sa musique à l'accent espagnol, les paroles sont drôlissime (« Más más más, por favor... Más más más, sí sí señor » dicen las putas de la canción ;) [=disent les putes de la chanson]). Je ne parle pas des trompettes au début, qui nous mettent des images en tête. Autre originalité (moins marrante là), la présence de Sharleen Spiteri, chanteuse du groupe Texas, sur "Stirb nicht vor mir" (elle chante ses passages en anglais bien sûr). Le duo est pas ininteressant, elle a une jolie voix la ptite Sharleen vi vi, mais le tout sonne trop pop/commercial pour que ce soit crédible pour du Rammstein !
Oublions enfin les deux morceaux médiocre clôturant Rosenrot ("Ein Lied" est une ballade très médiocre, sans originalité).
Vis à vis des paroles de Rosenrot sinon, on reste dans du Rammstein classique comme d'hab, chaque refrain lorgnent systématiquement, avec répétition, avec le titre de sa propre chanson. Quand aux thèmes abordés dans ces lyrics, on retrouve entre autre le sexe ("Mann gegen Mann", une chanson sur l'homosexualité, et "Te quiero puta", à prendre à la rigolade), ainsi que des chansons parlant de violence ("Zerstören"), de suscide ("Spring") et de mort ("Stirb nicht vor mir", "Hilf mir"). Des paroles assez froides en règle générale donc.
Du bon (" Zerstören " ) et du moins bon (" Ein Lied ") sur cet opus de Rammstein en conclusion. Peu d'évolutions notables hélas par rapport à Reise reise. Un morceau comme "Zerstören" montre que Rammstein peut nous proposer du très bon métal encore (ce titre est un des meilleur depuis l'album Mutter), mais dans son ensemble, le skeud reste d'un niveau inferieur à Reise reise. Je fais partie des gens qui adhèrent pleinement au son actuel de Rammstein, mais je regrette que le groupe soit devenu aussi accessible.
1. Benzin
2. Mann gegen Mann
3. Rosenrot
4. Spring
5. Wo bist du
6. Stirb nicht vor mir
7. Zerstören
8. Hilf mir
9. Te quiero puta
10. Feuer & Wasser
11. Ein Lied