Hellfest Open Air 2016 - Jour 1
Open Air - Clisson
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Comme chaque année, la jolie ville médiévale de Clisson se mue en capitale française du Metal et du Hard Rock. C'est alors l'occasion pour les ouvriers d’Horns Up de se retrouver ensemble pour se ressourcer, mieux se connaître afin de pouvoir repartir au turbin sous la bannière de notre usine adorée avec un esprit d’entreprise béton, mais également de vous faire vivre ou revivre ce festival, qui fait désormais office de référence dans le milieu en Europe.
L'an passé, pour sa dixième édition, l'organisation avait souhaité marquer l’évènement avec une programmation éclectique, en alternant le mainstream, le spécialisé, le rare comme le déjà-vu. Surtout, le Hellfest nous avait concocté un feu d’artifice le samedi accompagné d’une belle vidéo réalisée par Horns Up afin de remercier les fans, les bénévoles et toutes les personnes qui gravitent autour du festival depuis plus de dix ans et qui ont fait de Clisson la ville #1 des musiques extrêmes en France.En 2016, on prend - presque - les mêmes et on recommence, avec un superbe et long feu d'artifice, cette fois-ci en l'honneur de Lemmy. Précédé de vidéos live du groupe et suivi d'un discours de Phil Campbell, le samedi 18 juin aura été fort en émotions.
Côté programmation et comme à l'accoutumée, l'organisation nous a offert une affiche très variée, avec notamment la venue pour la première fois des Allemands de Rammstein, particulièrement attendus. Reste néanmoins que plus de la moitié des groupes programmés cette année ont déjà foulé le sol clissonnais par le passé, et qu'une telle circonstance peut être de nature à en rebuter certains, surtout lorsqu'on sait que les places sont vendues avant même que l'affiche ne soit dévoilée.
Côté infrastructures, le Hellfest n’a pas radicalement changé les choses comme cela avait pu être le cas lors des précédentes éditions. L'évolution majeure demeure le lifting total de la Warzone. Fini les bousculades et les difficultés d'accès, tout a été remodelé et repensé de la plus belle des manières. Ajout de bars, de grands espaces pour se poser, et rotation à 90° de la scène. Le Hellfest a réussi en un an à faire passer la Warzone de pire scène du festival à la meilleure, tout simplement. Et c'est sans parler des décors incroyables (barbelés, miradors) et du déjà très célèbre monument érigé en l'honneur de Lemmy qui sont du plus bel effet. Pour le reste, seulement quelques modifications à la marge avec la pose de gazon, le déplacement du skatepark derrière la Warzone ou bien encore l'ajout de centres de recharge « cashless ».
Côté vie dans le festival, le Hellfest a renouvelé et amélioré le système de paiement « cashless » qui, s’il n’a pas réussi à limiter les files d’attente le vendredi pour se procurer les cartes et les recharger - en dépit d'une possibilité de les commander en amont sur internet -, permet de payer les boissons par simple contact sur le festival. On regrette seulement que, comme l'an dernier, les cartes ne soient valides que pour les bars et les snacks Hellfest, et non pas tous les stands de nourriture présents dans l'enceinte du festival, comme cela est le cas au Download, par exemple. Ce qui vous oblige à jongler entre le « cashless » et votre monnaie.
Bref, en dépit de quelques désagréments, l'organisation du Hellfest a encore une fois frappé très fort cette année.
A cette professionnalisation grandissante et à tous ces aménagements qui ont fait du Hellfest un modèle du genre, s'ajoutent malheureusement une évolution du public présent et une augmentation du nombre de tickets vendus. Ces éléments s'accomodant en réalité mal avec la mentalité "Hellfest". Certes peu aidée par un temps maussade, l'ambiance n'a en effet pas vraiment été au rendez-vous cette année, des dires de nombreuses personnes. Entre un site du festival largement saturé pour toutes les têtes d'affiche et un festival attirant de plus en plus de curieux venus passer un weekend entre amis et en famille pour "découvrir" le monde du metal, l'ambiance n'a pas été des meilleures. Il suffit de voir que pendant les têtes d'affiches, les tentes qui accueillaient des groupes certes plus underground mais néanmoins de grande qualité, peinaient à se remplir. Outre une ferveur en baisse en raison du caractère novice d'un très grand nombre de festivaliers, la suroccupation du site a eu les conséquences que l'on pouvait attendre : recrudescence de bousculades en tous genre, de pickpockets et autres comportements déviants. Plus un festival grandit, plus il attire ce genre de problèmes, c'est une évidence. Il est simplement dommage que le Hellfest, dont l'atmosphère est si vantée, perde sa simplicité et sacrifie sa bonne ambiance sur l'autel d'une ouverture toujours plus grande.
Car c'est malheureusement un élément qui ressort dans les discours de nombreuses personnes : cette cuvée 2016 n'a pas été fameuse d'un point de vue ambiance générale. Une conjonction de facteur dont aucun n'est individuellement dirimant, mais qui finit par peser dans la balance quand il s'agira d'éventuellement commander son pass pour l'édition 2017 à près de 200 euros sans même connaître l'affiche.
Au-delà de ces considérations, c’est bien pour la musique que 180.000 personnes (60.000 personnes chaque jour, d'après les rumeurs) se sont pressées à Clisson pendant trois jours. Voici nos impressions sur les concerts.
Retrouvez d'autres photos d'ambiance par ici.
Liste des groupes commentés :
Monolord - Delain - Dust Bolt - Stoned Jesus - Cruachan - Harm's Way - Nashville Pussy - Skeletal Remains - All Pigs Must Die - Le Bal des Enragés - Ramesses - Halestorm - Havok - Kampfar - Turbonegro - Vader - Earth - Bullet For My Valentine - Inquisition - Hatebreed - Melvins - Volbeat - Dropkick Murphys - Overkill - Magma - Rammstein - Aura Noir - Converge - Testament - Sunn O))) - The Offspring - Abbath.
Monolord
Valley
10:30 > 11:00
Di Sab : Mon Hellfest débuta par Monolord. Groupe « suggestion youtube » par excellence (qui n’a jamais eu le petit screen verdâtre d’Empress Rising à droite de sa vidéo ?) dont on m’a loué jusqu’à plus soif les performances live. Au final, ce concert confirme l’opinion que j’avais de Monolord : on est face à un groupe qui n’est pas dénué de tout talent, mais dont on fait assez vite le tour. Les deux titres qui précèdent Empress Rising ressemblent comme deux gouttes d’eau au titre sus-mentionné : passage à la guitare seule puis gros mur de fuzz avec une batterie sèche et une voix gavée de révèrbe. Deux points positifs : le groupe n’est pas statique (fait suffisamment rare dans le doom pour être souligné) et le son est excellent et est très similaire au son studio. Deux points négatifs : la réverbe quand tu t’adresses au public c’est juste ridicule (« hello-lo-lo-lo ») et leur version de 15 minutes d’Empress Rising où ils font tourner encore et encore le fameux riff qui les ont rendus célèbres ce qui donne carrément l’impression qu’ils se paluchent sur les 3 meilleures mesures de leur discographie. Mais bon, le public est très conséquent pour l’horaire matinal et est hyper enthousiaste. Je dois être un gros hater mal réveillé.
Setlist Monolord :
Cursing the One
Lord of Suffering
Empress Rising
Delain
Main Stage 01
11:05 > 11:35
Michaël : Moultes fois que je vois Delain en festival et je me fais toujours la même remarque : un tiers du public est là pour faire le beauf avec la chanteuse, l'autre tiers adore tous les groupes à chanteuse, et l'autre tiers est là pour faire passer le temps. Le tout donne un public calme et clairsemé, peu impressionné (comme moi) par une prestation correcte mais qui manque cruellement de tout, y compris d'énergie, contrairement d'ailleurs à la dernière fois où je les avais vu (Summer Breeze, de mémoire). La faute à un son pas terrible avec l'omniprésence de la double pédale, et à un groupe qui passe plus de temps à poser qu'à jouer. De quoi irriter en début de festival ! Dommage parce que, musicalement, Delain est très loin de faire partie des pires groupes du genre.
Setlist Delain :
Suckerpunch
Get the Devil Out of Me
Army of Dolls
Mother Machine
We Are the Others
Don't Let Go
Pristine
Dust Bolt
Altar
11:40 > 12:10
Michaël : Rien de mieux qu'un bon bol de thrash bien efficace pour vraiment commencer ce Hellfest 2016. Dust Bolt, c'est de l'énergie en bar. Un peu moins foufou que Municipal Waste et un tantinet moins entrainant que Havok, le groupe distille malgré tout un thrash rageur et particulièrement efficace. Après deux trois headbanging bien placés, je ressens déjà une raideur dans le cou et me dit que les trois jours vont être longs si tous les groupes du weekend envoient autant. Un public assez peu nombreux mais déjà dynamique assiste à une prestation complète et convaincante. Petit bémol pour le son qui manque un peu de puissance (c'est un comble!) et un mixage des guitares un peu bizarre en fonction de votre placement face à la scène. Quoi qu'il en soit, dans un weekend riche en groupes de thrash (les groupes précités auxuqle s'ajoutent Anthrax, Sacred Reich, etc.), la bande à Lenny a démontré que la relève est bien là, prête à en découdre. La petite claque pour lancer le festival.
Stoned Jesus
Valley
11:40 > 12:10
Di Sab : Il y a quelques mois, à Lyon, en ouverture de Mars Red Sky, Ihor Sydorenko (chant/guitare), nous expliquait à quel point il avait hate de jouer au Hellfest, qu’il y avait été en tant que festivalier en 2011, qu’il avait vu Ghost (et qu’accessoirement ils avaient été à chier) et que c’était le meilleur festival possible, rien que ça. A midi, le mec investit la Valley remonté comme un coucou suisse, t-shirt Hellfest 2011 vissé sur les épaules, nous réexplique qu’il y a déjà été en tant que festivalier, demande à la tente bondée si elle est prête avant d’entamer son set comme un mort de faim. Leur joie est hyper communicative et même si le dernier album est perçu comme une déception comparée à Seven Thunders Roar, le public se déhanche tout de même sur la catchy Here come the Robots tandis que le leader alterne entre grimaces cocasses et sourires. Après, forcément, à l’instar de Monolord, Stoned Jesus a un tube, et dès que débute I'm the Mountain, tout le monde entre dans une liesse totale. La pièce de plus de 10 minutes est exécutée parfaitement, avec une gigantesque ovation après le vers « I am the Valley » (réflexe qu’a la France depuis un certain 7 janvier) et des leads à pleurer. Vous ajoutez à tout cela des conditions parfaites (notamment les lights qui sont vraiment en place) et vous obtenez la première claque de la journée.
Setlist Stoned Jesus :
Electric Mistress
YFS (without intro)
Here Come the Robots
I'm the Mountain
Cruachan
Temple
12:15 > 12:45
Michaël : Conseillé par l'ami Paul qui est toujours au fait des groupes de folk à ne pas manquer, je n'ai pas raté une miette de ce show des Irlandais de Cruachan sous la Temple. Ces derniers distillent un folk metal aux influences diverses (heavy, black) portés par des instruments traditionnels. Et cette prestation m'a un peu laissée sur ma faim : un son très brouillon qui ne permet nullement d'apprécier l'ensemble des subtilités d'une telle musique et une présence scénique guère de nature à renverser la vapeur. Il faut dire que le folk est, à mon sens, rarement très convaincants en festival, où tant le son que la grandeur de la scène enlèvent toute possibilité de communion avec les groupes dont la musique mérite une attention toute particulière. A revoir dans de meilleures conditions, en somme.
Harm's Way
Warzone
12:15 > 12:45
Caacrinolas : Premiers pas sur la nouvelle Warzone et bordel ils l’ont sacrément bien améliorée ! Bien plus d’espace, une meilleure visibilité et surtout d’énormes bars non loin de l’immense statue de Lemmy. Pour ce qui est d’Harm’s way, dans mes souvenirs, c’était du hardcore assez burné et ce midi là j’ai surtout eu une grosse dose de… metal burné. Alors allez savoir si c’était le son ou autre mais c’est l’impression que j’en ai eu. Impression confirmée par l’interprétation de « Amongst The Rust » et son riff d’intro tout droit sorti d’un album de Slipknot. Mention spéciale bien évidemment à cette grosse brutasse de James Pligge qui non content de ressembler au plus beau des croissants nous aura sorti un paquet de coup de pieds sautés digne des plus grands films de kung fu. Pas sûr que les anciens fans apprécient la nouvelle orientation du groupe, mais pour se réveiller et se mettre en appétit pour la suite ce set était parfait !
Schifeul : La journée commence sur la Warzone avec Harm’s Way et nom de Dieu v’la le changement ! On passe d’une scène toute nulle impossible à pénétrer dès qu’il y a un peu de monde à un réel fest dans le fest, avec toute un déco adéquat au style à base de tôle rouillée et de miradors. L’entrée a été élargie et un second accès a été aménagé. On a même droit à des gradins agencés avec le sol en butte. Parfait !
On passe maintenant au show de Harm’s Way, qui fait du JeanOncheCore vu comment son chanteur est gaulé ! Clairement le mec à qui j’irais pas baiser la soeur. Mais il ne sera pas la seule animation du concert, on notera aussi un batteur qui tire des tronches pas permises et surtout un legs day’s land proche de la scène qui commence à s’agiter malgrè l’heure bien fortement matinale. Du coup on prend sa whey cul sec et on commence à faire la teuf sur les titres hardcore balancés par le groupe, surtout qu’ils reprennent le riff de Liberate du meilleur groupe du monde sur un Amongst The Rust dévastateur ! Le Hellfest 2016 commence très bien !
Setlist Harm's Way :
4 count (intro)
Infestation
Law of the Land
Breeding Grounds
Cancerous Ways
Docile Bodies
Amongst the Rust
Mind Control
Fantasy
Scrambled
Nashville Pussy
Main Stage 02
12:50 > 13:30
Michaël : Nashville Pussy c'est pas fin, c'est même gras, très gras. Mais c'est un gras énergique, qui fait bouger toutes les particules de ton corps qui répondent au rock n'roll. Alors tu fais craquer tes genoux en dansant dans l'herbe encore belle et bien verte devant les Main Stage, tu cries à tue-tête dès que l'occasion se présente, et tu te dis que même si tu n'es pas un fan de Nashville Pussy, ces derniers savent mettre l'ambiance et te transporter à l'heure où certains s'empifrent déjà de kébabs ou autres sandwichs américains. Et ce n'est pas le final particulièrement réussi sur Can't You See (cover du groupe de rock sudiste The Marshall Tucker Band) et la folle Good Night for a Heart Attack qui nous fera changer d'avis : Nashville Pussy, bien que guère aidé par un son médiocre, a envoyé du bois en ce vendredi. Et on en redemande !
Setlist Harm's Way :
Struttin' Cock
Rub It to Death
Wrong Side of a Gun
Pillbilly Blues
I'm So High
Up the Dosage
Everybody's Fault But Mine
Can't You See
Good Night for a Heart Attack
Skeletal Remains
Altar
12:50 > 13:30
Sleap : Après m'être baladé ça et là sur le site, direction mon premier véritable concert de cette édition 2016. Et une fois n'est pas coutume, c'est sous l'Altar qu'il se déroule. Les chicanos de Skeletal Remains foulent les planches alors que j'arrive à peine sous la tente, et le public semble déjà très chaud. Bien que beaucoup ne connaissent pas le combo californien, certains festivaliers sont déjà conquis par les rythmiques old school et les vocaux écorchés de Chris Monroy. Ceux-ci sonnent d'ailleurs encore plus Van Druneniens qu'auparavant. Bien que je n'aie toujours pas jeté une oreille sur le dernier album, les quelques titres joués passent aussi bien que ceux de Beyond the Flesh. L'ombre des premiers Death et Pestilence est toujours très présente et c'est tant mieux. Malgré un son assez fouilli, je passe un bon petit moment et quitte l'Altar après le désormais classique Traumatic Existence. J'attends tout de même de revoir le groupe en salle la semaine suivante pour une ambiance encore plus électrique.
Setlist Skeletal Remains :
Viral Hemorrhagic Pyrexia
Beyond Cremation
Homicidal Pulchritude
Sub-Zero Termination
Extirpated Vitality
Euphoric Bloodfeast
Traumatic Existence
Obscured Velitation
Wo Fat
Valley
12:50 > 13:30
All Pigs Must Die
Warzone
13:35 > 14:15
Di Sab : Après Stoned Jesus, le déluge. C’est donc devant un parterre de cape de pluie et sous une bonne averse qu’All Pigs Must Die entrent tout en finesse sur le tout aussi fin God is War. Autant dire que la Warzone (au look concentrationnaire) n’est pas disposée à bouger et c’est bien dommage car en face ça ne fait pas de quartiers. Le groupe alterne entre plans menaçants mid-tempos et passages bien énervés et cette alternance nous évite de nous ennuyer, d’autant plus que les Américains ont joué au moins 10 titres en 45 minutes sans réel temps mort entre les pistes. Ben Koller est le métronome de l’ensemble et est impressionnant de flegme et de dextérité. Malheureusement, les conditions météo ainsi qu’un léger coup de barre m’empêchent d’apprécier le set à sa juste valeur. Il va donc falloir revoir tout cela en club je suppose…
Solefald
Temple
13:35 > 14:15
Schifeul : On m’alpague pour allez voir le concert de Solefald, que l’on me vend comme du black metal d’avant garde. Heuu ouais, pour autant que ce terme veuille dire quelques chose, ça pique tout de même ma curiosité, donc on va aller voir ça de plus près. Bon j’avoue, quand un type en botte s’est ramené sur la scène vide pour commencer à peindre un tableau sur de la musique un peu zarb. Je commence à me demander ce que je fais là quand les musiciens montent sur scène, en particulier le guitariste qui se pointe en djellaba avec un bandeau de kamizaze japonais, ce qu’il faut pour que le coeur de certain s’embrase et donne du Allahu Akbar à sa vue. Bon, je pourrais faire un report détaillé sur la musique, l’ambiance ou je sais pas quoi, mais en fait tout a été occulté par le titre World Music with Black Edges et ses putains de beat techno qui m’ont rendu fou ! La Temple en mode dancefloor. Rien que pour ce titre fallait vivre le moment présent ! Sinon à la fin le mec en botte a dessiné une tête de cheval et le deasheu de carnaval nous faisait l’effort extrement louable de s’adresser à nous en français. Du tout bon quoi !
Le Bal des Enragés
Main Stage 02
14:20 > 15:00
Michaël : Le Bal Des Enragés me fait le même effet qu'un cocktail dont vous n'aimez pas vraiment chacun des ingrédients pris séparemment, mais que vous aimez bien une fois tous mélangés ! Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en me posant devant la Main Stage 02 et, même si je ne suis pas tellement un fan de Mass Hystéria, Lofofora et consorts, les 40 minutes du show sont passées à vitesse Grand V. Un set intégralement composé de reprises, globalement intéressantes, qui ont réussi à transmettre une énergie folle à un public qui n'en demandait pas tant. Mention particulière à Killing in the Name qui fait toujours son effet sur la foule et à Smells Like Teen Spirit que j'ai trouvée très bien interprétée, ce qui est rarement le cas, il faut le dire. Le Bal des Enragés nous a ainsi offert une prestation un peu déjantée sur scène, qui met la patate et qui a en tout cas eu le mérite de faire danser et chanter beaucoup de monde. Un show taillé pour faire monter la pression en festival.
Setlist Le Bal Des Enragés :
Ace of Spades (Motörhead cover)
Rock and Roll (Led Zeppelin cover)
Smells Like Teen Spirit (Nirvana cover)
Sabotage (Beastie Boys cover)
Killing in the Name (Rage Against the Machine cover)
Cayenne (Parabellum cover)
Refuse/Resist (Sepultura cover)
Antisocial (Trust cover)
Vive le feu (Bérurier Noir cover)
RAMESSES
Valley
14:20 > 15:00
Di Sab : Aux Doomed Gatherings, Ramesses a donné le concert de l’année ou du moins, un truc qui s’en approche. Sauf que, plot twist, je n’ai pu en voir que la moitié sachant qu’il fallait bien que je choppe le dernier métro. Je traverse donc le site au pas de course en sortant d’All Pigs Must Die pour ne pas en perdre une miette cette fois ci. Je me suis relativement essoufflé pour rien, la Valley est déserte et je me fraie une place près des barrières sans avoir à bousculer qui que ce soit alors que je suis à la bourre et que Ramesses se fait rare chez nous. Ce manque de curiosité voire de goût de la part du public sera d’ailleurs une constante cette année : les tentes dégueulent de monde devant des groupes qui passent en France 5 fois par an type Korpiklaani, par contre, personne devant With the Dead (première date en France), personne devant King Diamond (3ème passage en France en…10 ans), personne devant King Dude (bien que lui ne soit pas spécialement rare), etc. Excusez de la digression et recentrons-nous sur le propos. Alors que débute Master your demons (deuxième chanson du set), le son est tellement dégueulasse que j’enrage, ayant le net sentiment d’avoir loupé ma chance aux Doomed Gatherings. D’autant plus que les conditions ne favorisent vraiment pas l’immersion cette fois çi : la scène semble bien trop grande pour le trio statique qui, de plus, joue en plein jour. Sauf que voila, les problèmes de son se dissipent rapidement et à partir de là, rien à faire, tu ploies l’échine sous les riffs visqueux, sous les growls et sous l’obsédant Mark Greening au regard fou, aux tatouages crades et au jeu autant physique que groovy. Un concert lent, lourd, lugubre. La Sainte Trinité du doom en somme.
Setlist Ramesses :
Ramesses II
Master Your Demons
Take the Curse
The Tomb
Iron Crow
Lords Misrule
Baptism of the Walking Dead
Halestorm
Main Stage 01
15:05 > 15:45
Michaël : Halestorm, ça a toujours été un coup de coeur. Je ne suis pourtant pas un fou de metal alternatif ou de hard-rock/metal, appelez ça comme vous voulez. Mais l'énergie de Izzy Hale est démente et ça se ressent dans une musique qui ne sacrifie jamais la puissance et l'énergie sur l'autel de l'émotion. Avec une setlist très (trop) courte composée en réalité que des tubes du groupe, Halestorm va faire le boulot devant un public a priori pas tellement convaincu. Peut-être en raison d'un son pas terrible (récurrent sur ce vendredi) et une prestation il est vrai un peu en deça de ce que j'ai pu connaître du groupe tant en salle qu'en festival. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir aligné les tueries que sont Love Bites (So Do I), Mz Hyde et I Miss the Misery venu clore le set de la plus belle des manières. A noter également un Joe Hottinger de plus en plus à l'aise sur scène (il était temps), qui commence enfin à s'approprier son espace et à faire le show, lui qui avait tendance par le passé à être toujours en retrait. Quoi qu'il en soit, j'ai hâte de les revoir dans de meilleures conditions.
Setlist Halestorm :
Love Bites (So Do I)
Mayhem
Amen
Mz. Hyde
I Like It Heavy
I Miss the Misery
Behexen
Temple
15:00 > 15:45
Schifeul : Retour à un Black Metal bien plus conventionnel et streetcred avec les Finlandais de Behexen. Seulement un son tout pourri et le contre coup du manque de sommeil sur les deux dernieres nuits me font piquer un roupillion sur l’herbe. Jusqu’à ce qu’un putain de riff me sort des bras de Morphée. Mais après quelques minutes, Morphée me rappelle fissa et je me suis retrouvé à dormir jusque la fin du concert de Behexen. Mais attention ça devait être vachement bien parce que j’ai dormi mais nickel !
Havok
Altar
15:50 > 16:40
Michaël : Bah voilà ! Je vois enfin les natifs du Colorado sur scène ! Et après un Dust Bolt qui m'a réveillé comme il se doit le matin, j'avais hâte de me frotter à la musique efficace des Américains qui sont, à mon sens, la relève dans le genre. Et c'est sur un enchainement Point of No Return / No Amnesty / From the Cradle to the Grave que le groupe lance les hostilités avec un son méga puissant de double pédale qui te décolle la plèvre. Des bons gros riffs, des lignes de batterie ultra calibrées pour un show qui m'aura retourné de A à Z et m'a confirmé le statut de star montante du groupe. David Sanches, avec son petit "s" sur la langue, est merveilleux, crachant sa haine sur les religieux et ceux qui vous imposent par la violence leurs règles de vie en annonçant le nouveau titre Claiming Certainty (au demeurant pas mauvais). De l'énergie, du headbanging, du fun, la quintessence même d'un thrash efficace et brut. Et le public, bien que trop peu nombreux à mon goût, ne s'y trompe pas en donnant beaucoup de boulot aux agents de sécurité. Ce n'est que l'absence d'un Worse Than War - qui m'aurait définitivement fait décoller - qui me peine un peu. Pour le reste, c'est un sans faute du groupe.
Setlist Havok :
Point of No Return
No Amnesty
From the Cradle to the Grave
Claiming Certainty
Covering Fire
Unnatural Selection
Fatal Intervention
Time Is Up
D.O.A.
Give Me Liberty...or Give Me Death
Kampfar
Temple
16:45 > 17:35
Michaël : J'ai tellement vu de fois Kampfar en live en festival que je finis par y perdre goût. Mais je dois dire que la prestation du jour m'a fait un peu changer d'avis. Alors que je n'attendais pas grand chose du groupe, un show plutôt carré et un son massif (dégueulasse, mais massif) ont emporté ma conviction. Dolk bouge beaucoup, en fait un peu des tonnes, mais il sait donner une certaine saveur au show. Alors ajoutez à cela une setlist ma fois pas trop désgréable avec un Tornekratt bien cool et un final ravageur sur Mylder et Our Hounds, Our Legion pour une prestation plutôt intéressante.
Schifeul :Backdrop aux couleurs de son dernier album et torches enflammées sur scènes, les Norvegiens de Kampfar investissent la Temple devant un public entièrement acquis à leur cause. Bon pour torches enflammées, on a droit à des torches de barbecue de chez Leroy Merlin, mais l’effet reste cool et on ne leur en tiendra pas rigueur tant ils vont nous souffler d’entrée avec un Lyktemenn de très bonne augure qui fait déjà s’élever de nombreux hoooohoooo. La set list fait la part belle au dernier album du groupe, Profan, dont Daimon, qui passe plutot bien en live, même si on entre beaucoup moins bien dans son ambiance sombre est depressive quand on a mal aux pieds.
Kampfar aime la France et en particulier le Hellfest, ça on le sait déjà, mais le frontman en rajoute une couche en le répétant encore à qui veut l’entendre et en ajoutant qu’il était encore malade il y a peu mais qu’il était hors de question qu’il rate cet évenement. Après avoir retirer sa veste en enfiler un avant bras à piques, Dolk nous balance qu’ici c’était la Temple, la meilleur scène du festival (bon, peut être pas pour le son) et qu’il fallait en être à la hauteur. Il en faut pas plus pour faire réagir le public qui s’en va donner de la voix sur Mylder. Kampfar arrive ici à surpasser son concert de 2013, ce qui n’était pas aisé tant ce dernier avait passer la barre haute. Un des meilleurs moments du fest.
Setlist Kampfar :
Lyktemenn
Gloria Ablaze
Troll, Død Og Trolldom
Daimon
Tornekratt
------
Mylder
Our Hounds, Our Legion
Turbonegro
Main Stage 02
17:40 > 18:30
Di Sab : Vous l’avez sans doute remarqué, mais à Horns Up, une frange conséquente de l’équipe rédactionnelle aime BabyMetal parce que c’est « la teuf ». Sauf que voila, la teuf, la vraie avec un grand T, c’est Turbonegro, point. En 2014, ils avaient réussi à faire oublier une prestation franchement nulle de Black Sabbath (si vous saviez à quel point ça me fait encore mal d’écrire ça) en dégainant une setlist composée exclusivement de tubes (et d’une reprise dantesque de Dire Straits) pendant que les Turbojugend de toute nation s’amusaient avec des fumigènes en hurlant toutes les paroles. Alors ok, Hank Von Helvete n’est plus là, et la toute dernière Special Education est sans doute la pire chanson de leur discographie, mais voila, quand Euroboy et Happy Tom entament Age of Pamparius, un sourire se colle direct sur ma face et je fonce faire le guignol dans le pit. Le seul problème de Turbonegro, qu’on se le dise, c’est la setlist. Quelle qu’elle soit, elle sera forcément trop courte. Alors voila, je déplore l’absence de Blow Me like the Wind, de Fuck the World, de Turbonegro Must be Destroyed et la présence de Special Education (moins inaudible qu’en studio néanmoins). Sinon, c’est totalement comme d’habitude (c'est-à-dire parfaitement exécuté, à la note près, avec des poses toutes plus ridicules les unes que les autres), en plus court ce qui laisse moins le temps à Tony Sylvester de raconter de la merde entre les morceaux. On peut néanmoins remarquer une présence accrue du clavier qui donne à l’ensemble du concert un ton encore plus festif/neuneu que d’habitude. Un I Got Erection final qui sera l’occasion d’un « wall of death-punk » et la machine à hit Turbonegro, sans forcer et sans la moindre objectivité de ma part, a donné le meilleur concert du jour.
Setlist Turbonegro :
The Age of Pamparius
You Give Me Worms
All My Friends Are Dead
Hot for Nietzsche
City of Satan
Special Education
Drenched in Blood (D.I.B.)
Get It On
Wasted Again
I Got Erection
Vader
Altar
17:30 > 18:30
Caacrinolas : Honnêtement ça doit facilement faire la 10 ou 11ème fois que je vois Vader en live et, bizarrement, j’y trouve toujours un petit plaisir coupable. Mais alors quand ces derniers ont le bon gout absolu d’ouvrir leur set par « Wings », on est bel et bien obligés de foncer dedans tête baissée. Car, quoi qu'on en dise, Vader c’est l’assurance d’un maximum de rapidité et de brutalité, le tout porté par la voix d'un Peter qui ne semble nullement affectée par les années qui passent. Au final, les prestations du groupe restent toujours largement convenables, sauf lorsque le groupe se hasarde à jouer trop de titres de leur discographie récente (qui me fait royalement chier). Et comme la setlist du jour est consacrée pour une bonne moitié à leurs derniers albums, le soufflé est rapidement retombé… Reste l’interprétation de « Decapitated Saints », l’un des meilleurs morceaux du groupe, qui rattrape les choses. Mais il est clair que j’aurais largement préféré un show axé old school comme lors de leur dernière tournée.
Michaël : Vadeeeeeeeerrrrrrrrr ! Combien de temps j'ai pu passer à écouter The Art of War, Lead Us, ou bien encore Litany et Impressions In Blood. Et ce n'était pourtant que la première fois que je voyais le groupe sur scène, pour diverses raisons. Et j'ai été particulièrement déçu. Malgré un départ monstrueux sur Wings qui m'a rendu fou et un final sur Helleluyah!!! (God Is Dead) qui m'a sorti de ma torpeur, j'ai trouvé le concert très très mou, manquant cruellement de puissance, de communication et même de violence, c'est dire. Après, à l'instar de Caacrinolas, les derniers albums me laissent de marbre. Il y a certainement un lien de causalité.
Setlist Vader :
Wings
Go to Hell
Come and See My Sacrifice
Reborn in Flames
Decapitated Saints
Triumph of Death
Dark Age
Vicious Circle
Return to the Morbid Reich
Silent Empire
Sothis
Helleluyah!!! (God Is Dead)
Earth
Valley
17:30 > 18:30
Sleap : Déjà un an depuis mon premier concert de Earth, c'est bien trop long. Cependant, le contexte du Temples Festival était bien plus propice à la musique des Américains que celui du Hellfest, tant pour le cadre que pour le public, le son ou la durée de set. En ce qui concerne le public, pas de souci pour une fois. Dans les premiers rangs, les fans sont bien là et savent apprécier les longues mélodies bluesies de Dylan et sa bande. Pour ce qui est du son en revanche, c'est une autre histoire. Au niveau des barrières, les son des parties de guitare est beaucoup trop en retrait par rapport au reste, et cela ne s'améliorera malheureusement pas. Lorsqu'on connait les morceaux ça peut aller, mais pour celles et ceux qui découvrent le groupe aujourd'hui, c'est un problème de taille (du moins dans les premiers rangs). Enfin, la durée de set est évidemment bien trop courte pour un groupe comme Earth, mais les morceaux sélectionnés pour aujourd'hui sont tout de même parfaits. Les deux premiers titres du dernier album sont excellents (tout comme les autres d'ailleurs), et le classique The Bees made Honey... transporte toujours autant le public. Avant le magnifique final sur Old Black, on a même droit à un nouveau morceau en exclusivité. Malgré un son approximatif là où je suis placé, c'est donc tout de même un plaisir de revoir Dylan et ses comparses sur scène (quelle classe) !
Setlist Earth :
Torn by the Fox of the Crescent Moon
There is a Serpent Coming
The Bees Made Honey in the Lion's Skull
(Unknown)(New untitled song)
Old Black
Bullet For My Valentine
Main Stage 01
18:35 > 19:35
Michaël : Sur Horns Up, il y a beaucoup d'amateurs de death, de black et de brutal death. Et de black aussi, mais je crois que je l'ai déjà dit. On est pas beaucoup à écouter des trucs chantés par des mecs avec des mèches et des voix claires. Donc je me sens obligé d'en faire des tonnes pour ne pas me faire aspirer dans le vortex de la pensée unique du growl, et je ne vais pas me gêner sur Bullet For My Valentine ! Car il y en a à dire des choses sur la prestation du groupe.
Déjà, c'était l'occasion d'entendre pour la première fois beaucoup de titres du nouvel album (Venom) que j'ai trouvé particulièrement réussi. Enfin de l'énergie, de la puissance, une voix maîtrisée et surtout des combinaisons moins mielleuses et pop/rock que celles du catastrophique précédent opus. Et ce n'est pas la super ouverture sur No Way Out qui me fera mentir : quelle tuerie (même si la voix de Matt vacille par moment) ! Une double pédale, quelques cris et un refrain catchy à mort qui me fait déjà perdre 30% de capacité vocale. Même combat pour l'excellente You Want a Battle? (Here's a War), très mélodique mais qui ne perd pas une once de puissance en live, ou bien encore Worthless, peut-être la moins convaincante du dernier album en live, mais tout de même très bonne. Il faut d'ailleurs noter que la setlist était objectivement d'un bon acabit, composée de nombreux tubes du groupe (4 Words (To Choke Upon), Your Betrayal, Scream Aim Fire ou bien encore le final sur Tears Don't Fall / Waking the Demon) enchainés à tout va, sans trop de mots pour le public. Du coup on a pris une sacré setlist sur le râble, mais on a aussi un peu l'impression que le groupe est arrivé aussi vite qu'il est reparti, même si c'est un peu le jeu en festival.
Ensuite, c'était l'occasion de voir sur scène Jamie Matthias, arrivé en 2015, qui reprend la basse et les back vocals à Jason James. Et autant le dire tout de suite : c'est le jour et la nuit. Jason était sympathique, mais ces growls étaient faibles et sa voix claire pas toujours des plus juste. Tout le contraire de Jamie qui, s'il ne dispose pas d'un coffre incroyable, est juste et bien plus puissant. Ajoutez à cela un présence scénique supérieure et on a là la preuve que le groupe a gagné au change en remplaçant son ancien bassiste. Surtout, la voix de Matt n'est pas toujours une assurance tout risque, et les backing vocals de Jamie viennent règulièrement assurer le tout, comme cela peut être le cas sur la très réussie You Want a Battle? (Here's a War).
Etonnement, le remplacement temporaire de Moose par Jason Bowld a énormément pesé dans les débats. En dépit d'un solo de batterie un peu inutile car n'apportant pas grand chose au set des Gallois, je l'ai trouvé bien plus dynamique et carré que l'historique du groupe, que j'apprécie pourtant assez pour sa justesse dans les compositions du groupe. A voir donc si le groupe en patira lors du retour de Moose !
En bref, Bullet For My Valentine nous a offert l'occasion de confirmer que son dernier album est une tuerie et que les mouvement récents de line-up ont redonné vie au groupe. Malheureusement, ils ont également offert du grain à moudre aux détracteurs du groupe, avec un Matt toujours plus poseur et en mode pilotage automatique. Un peu de spontanéité ne lui ferait pas de mal !
Setlist Bullet For My Valentine :
No Way Out
Your Betrayal
4 Words (To Choke Upon)
You Want a Battle? (Here's a War)
The Last Fight (w/ Matt Solo Intro)
Drum Solo
Raising Hell
Scream Aim Fire
Alone
Worthless
Tears Don't Fall
Waking the Demon
Inquisition
Temple
18:35 > 19:25
Sleap : Aaaaah le Temple... La scène dont le son nous a ruiné tant de concerts au fil des éditions... Qu'en est-il cette année... ? Eh bien ma foi, ce n'est pas aussi désastreux que ce que je craignais. Le son du duo est à peu près potable, même si la majorité des riffs resteront assez compliqués à comprendre pour ceux qui ne connaissent pas les morceaux. Et les morceaux justement, c'est un peu le point faible de ce concert. En effet, la part belle est surtout faite aux deux derniers albums avec notamment les trois premiers titres de Ominous Doctrines... et un final sur Infinite Interstellar Genocide. Le public est très réceptif et ces titres là passent bien en live, mais mis à part un excellent Dark Mutilation Rites, je n'ai pas grand chose de vraiment dingue à me mettre sous la dent aujourd'hui. Ce sera donc un énième concert classique de festival de la part d'Inquisition, sympathique mais sans plus pour ma part.
Di Sab : Un petit frisé grassouillet torse nu indique à son ami (tout autant frisé et grassouillet que lui, son jumeau peut être ?) qu’il est « défoncé à la beuh ». Les deux sont hilares et bougent absolument n’importe comment. Un peu plus tard, ce petit frisé grassouillet, après avoir renversé son petit pichet de bière sur son petit bidon, se met à se toucher les tétons. Son ami, serviable, l’aide, ils rigolent beaucoup, il faut dire, c’est cocasse. Après, ces petits porcelets ont décidé de se faire des chatouilles, ou un truc qui s’en approche, il faut dire que Desolate Funeral Chant est la bande son idéale pour ce genre de petits plaisirs cabotins. Sacrés festivaliers, on peut toujours compter sur vous pour nous foutre la gerbe !
En ce qui concerne le concert : problèmes de son en début de set qui se sont à peu près dissipés sur Dark Mutilation Rites, ils mettent toujours autant l’accent sur Omnious Doctrines of the Perpetual Macrocosm tout en boudant leurs meilleurs anciens titres… rien de nouveau sous le soleil, il me semblait plus intéressant de vous raconter cette petite anecdote.
Hatebreed
Main Stage 02
19:40 > 20:40
Michaël : Avec Hatebreed, on pourrait faire un copier/coller de ce qu'on dit à chaque festival où ils sont présents. Ils arrivent sur scène, ils gifflent tout le monde avec Destroy Everything, tu sens la terre trembler sous tes pas, tu constates que le guitariste principal ressemble à Kad Merad qui aurait mangé trop de KFC, tu sautes, tu chantes, tu cris et ça se termine. Et là tu te dis que musicalement, c'est quand même très bas du front, mais que t'as passé un bon moment parce que le groupe sait retourner un public avec des riffs que tu peux maîtriser après seulement deux jours à suivre n'importe quelle méthode de J-J Rébillard. Mais quoi qu'il en soit, à l'exception du nouveau single Looking Down the Barrel of Today que j'ai trouvé particulièrement insipide avec un rythme très bizarre et tout sauf entrainant, le groupe a fait le boulot. Une valeur sûre !
Schifeul : Après avoir glandé sous la temple, on va pointer le bout de son nez aux mainstage pour allez remuer son boule sur Hatebreed qui viens defendre son nouvel album, mais aussi se prendre une putain de drash dans la gueule ! Ce qui ne frainera pas les hardeurs du pit qui continue de niquer la pelouse à base de mosh et de circle pit. Sinon concert d’Hatebreed normal, rien à signaler. Ça tabasse, la set list est cool (avec surtout trois titres de The Rise Of Brutality, qui me met fort en joie car j’ai découpé cet album au lycée), mais c’est pas non plus la grosse tatanne dans la gueule. On se termine sur I Will Be Heard et à dans 2 ans pour revoir le groupe.
Setlist Hatebreed :
Destroy Everything
Looking Down the Barrel of Today
A.D.
Everyone Bleeds Now
Live for This
Honor Never Dies
In Ashes They Shall Reap
Last Breath
Never Let It Die
As Diehard as They Come
This Is Now
Perseverance
To the Threshold
Tear It Down
I Will Be Heard
Melvins
Valley
19:30 > 20:25
Sleap : Ayant pris une claque monumentale lors de leur passage à Lyon l'an passé, c'est sans (presque) aucune hésitation que je retourne voir les Melvins sous la Valley aujourd'hui. Dommage pour Sacred Reich. Premier constat : une seule batterie. Second constat : ils ne sont en fait que 3 sur scène ! Je suis simultanément déçu et enthousiaste à l'idée de voir un de leurs concerts en formation power trio. Et ma foi je ne vais pas réussir à trancher de tout le set. Celui-ci débute sur Eye Flys et son intro toute en tension, avant que le batteur Dale Crover remercie tout le monde d'accueillir une nouvelle fois les Melvins dans ce « camp de concentration du Heavy Metal que l'on appelle Hellfest ». Rien que pour ça, chapeau ! Et son jeu est évidemment toujours aussi impressionnant (ces roulements !). De plus, la setlist est aujourd'hui assez spéciale, avec un très grand nombre de reprises assez improbables (dont Kiss ou Alice Cooper !). Une très bonne impression, mais je suis tout de même un peu dépité de ne pas assister à un show à deux batteries.
Setlist Melvins :
Eye Flys
Deuce (KISS cover)
Queen
The Kicking Machine
National Hamster
With Yo' Heart, Not Yo' Hands (Malfunkshun cover)
Leech (Green River cover)
Frosted Flake (Redd Kross cover)
Euthanasia
Mr. Rip Off
Halo of Flies (Alice Cooper cover)
Sesame Street Meat
Night Goat
Take Me Out to the Ball Game (Edward Meeker cover)
Volbeat
Main Stage 01
20:45 > 22:00
Michaël : Quel plaisir de revoir les Danois tout juste une semaine après leur excellente (mais humide) prestation au Download Festival à Paris. Ma seule tristesse est que le groupe commence à nouveau son set par The Devil's Bleeding Crown lorsque je suis dans le pit photo. J'aurais aimé danser sur ce titre incroyable et groovy à mort. Un des meilleurs riffs du groupe qui a fait danser le twist le public très nombreux massé devant la Main Stage 01. Car c'est bien ce qui caractérise ce groupe : un heavy metal qui vous donne envie de danser et de remater des westerns (RIP Bud Spencer, au passage). Lola Montez, For Evigt et Seal The Deal sont toujours aussi excellentes, Michael Poulsen est toujours aussi charmeur et communicatif avec le public, et le son est enfin excellent. Sauf erreur de ma part, ce dernier n'a commis aucune erreur dans ses paroles, ce qui est également à noter, lui qui est coutumier du fait ! Une prestation toute en finesse et en qualité qui se termine sur la fameuse Still Counting où, pour ma part, je n'ai toujours pas terminé de compter les "assholes in the room". C'est un doux euphémisme que de dire que j'ai hâte de revoir le groupe sur scène.
Setlist Volbeat :
The Devil's Bleeding Crown
Heaven nor Hell / A Warrior's Call / I Only Want to Be with You
Sad Man's Tongue (with Ring of Fire intro)
Lola Montez
Hallelujah Goat
For Evigt
Dead but Rising
16 Dollars
Goodbye Forever
Fallen
Doc Holliday
Seal the Deal
The Mirror and the Ripper
Still Counting
Korpiklaani
Temple
20:30 > 21:30
Dropkick Murphys
Main Stage 02
22:05 > 23:05
Michaël : Déjà, en 2012, Dropkick Murphys avait mis le feu au Hellfest avec son rock festif mêlés à des instruments traditionnels. Il faut dire qu'en live, le groupe est l'assurance de passer un bon moment avec des titres fédérateurs et autres chansons à boire. Le groupe parvient en effet à produire un show carré et précis, tout en étant fun et en donnant l'impression de faire vivre un concert unique (alors que le groupe joue quasiment tous les soirs lors de la tournée des festivals). La recette parfaite donc pour se réveiller en ce premier vendredi de Hellfest où la fatigue commence à peser sur les organismes. Avec une setlist résolument orientée vers les albums Signed and Sealed in Blood et The Warrior's Code, les Américains d'origine Irlandaise ont à nouveau fait danser et chanter le large public massé devant la Main Stage 02, comme si nous étions à la Saint Patrick. Alors certes, la musique est un peu répétitive, et la présence d'instruments traditionnels fini par lasser, mais le groupe nous apporte exactement ce qu'on attend d'eux : une joie de vivre communicative. Pari réussi.
Setlist Dropkick Murphys :
The Boys Are Back
Prisoner's Song
Sunday Hardcore Matinee
Johnny, I Hardly Knew Ya
Walk Away
The Auld Triangle
Cruel
Out of Our Heads
Famous for Nothing
Citizen C.I.A.
Sandlot
You'll Never Walk Alone (Rodgers & Hammerstein cover)
The Warrior's Code
Rose Tattoo
The State of Massachusetts
Going Out in Style
I'm Shipping Up to Boston
Overkill
Altar
21:35 > 22:35
Delf’in : Après 5h45 de train depuis Nancy, Overkill ouvre les hostilités de mon weekend clissonnais. Quand j’arrive le set est déjà à moitié entamé, et ce qui me frappe en premier, c’est le son. C’est très fort, même avec les bouchons, difficile donc de se mettre dans l’ambiance. J’apprécie néanmoins la performance : Overkill est une référence du thrash, et on peut dire que les mecs savent ce qu’il font. C’est précis, efficace et énergique. On ne vient en réalité qu'à regretter ce son aussi médiocre, car même la setlist nous aura régalée ce soir avec notamment un Hammerhead qui aura retourné la foule.
Setlist Overkil :
Armorist
Rotten to the Core
Electric Rattlesnake
Hello From the Gutter
Hammerhead
Feel the Fire
Coma
Infectious
Ironbound
Elimination
Fuck You (The Subhumans cover)
Magma
Valley
21:35 > 22:35
Balin : Arrivé tardive sur le site du festival pour votre serviteur à cause de multiples retards imprévus, Magma fut la première prestation du week-end à laquelle j’ai assisté. Et quelle prestation ! Il faut dire qu’il s’agissait d’une de mes plus grosses attentes du festival, et je n’ai pas été déçu. Ayant déjà vu le groupe en salle, j’avais tout de même quelques appréhensions sur le show d’un tel groupe en condition festival, en Open Air sous un chapiteau, et qui plus est, au Hellfest. Ma première crainte, qui concernait bien évidemment le son, est rapidement dissipée, à ma plus grande joie. Magma n’est pourtant pas un groupe facile à sonoriser avec sa multitude d’instruments et son alternance de sonorités affolante, mais je dois avouer que le son était tout à fait correct, sinon presque excellent à la fin du concert. Deuxième élément, le public ! Et je fus ravi de voir que la foule de la Valley (qui était très loin d’être remplie, et c’est logique) a très bien réagit et est entrée en communion avec le groupe francilien d’une très belle façon, toutes générations et toutes attitudes confondues. Cependant une heure de concert c’est peu pour un groupe comme Magma, et la formation menée par Christian Vander interprètera deux titres, à savoir l’énorme Theusz Hamtaakh dans son intégralité, soit environ 36 minutes, ainsi que le classique Mekanïk Destruktïw Kommandöh et son final aussi intense qu’épileptique (accéléré de façon conséquente ce soir !), parfait pour clôturer ce concert qui a tenu toutes ses promesses et prouver aux éventuels détracteurs qu’un tel groupe avait parfaitement sa place ici. Si le festival tient compte de la très touchante ovation du public à la fin du concert et s’ouvre à quelques exotismes de ce type sur les futures affiches, je signe tout de suite !
Sleap : Contre toute attente, j'aurai finalement passé la plus grande partie de ma première journée sous la Valley. Et pour cause, en plus des Melvins, de Sunn O))) ou de Earth, les légendaires Magma viennent sublimer la programmation de cette scène aujourd’hui. Un grand bravo à l'organisation pour cet enchainement mythique ! Mais venons-en au plat de résistance. Après l'exceptionnel concert des Français au Triton en février dernier, je ne pensais pas prendre autant mon pied à cette date en open air (surtout avec un public comme celui du Hellfest). Eh bien Magma va définitivement nous prouver qu'ils sont les patrons en toutes circonstances.
Tout comme à Paris, le show débute sur un Theusz Hamtaahk d'anthologie. Une peur soudaine s'empare de moi en entendant le son tout bonnement affreux, mais cela ne tarde pas à nettement s'améliorer. Le chant en kobaïen (langue créée de toutes pièces par le batteur et fondateur Christian Vander) est plus rythmique que jamais. Les incantations graves et solennelles de Hervé sont appuyées par les vocalises, plus mélodieuses, de Stella et Isabelle. Mais ces dernières ont également droit à leurs propres passages vocaux, souvent très aigus et aériens. Les parties de clavier et de xylophone renforcent l'ambiance mystique de certains interludes, notamment lors de l'atemporel Mekanïk Destruktïw Kommandöh (second et dernier morceau du groupe ce soir). Ce dernier titre subit d'ailleurs une accélération de tempo ahurissante sur la fin à cause de la courte durée du set. Christian, batteur mais aussi chef d'orchestre de son propre groupe, est décidément hallucinant. Ses rythmiques jazzies sont dominées par des roulements de caisse claire d'un groove hypnotique, mais n'en sont pas moins extrêmement fouillées et alambiquées. Le bougre possède en plus un jeu de scène très atypique avec mouvements de têtes et grimaces de passion dignes des plus grands jazzmen. Possession totale !
Enfin, un des éléments qui font que cette prestation sera finalement presque aussi folle que la précédente : le public. La Valley est tout de même relativement bien remplie et tout le monde est à fond ! Aucun metalhead aviné en train de gueuler « à poil » ou « apéro » pendant ou entre les morceaux, aucun pogo ou slam malvenu. Uniquement des fans du groupe ou des passionnés de musique avides de découvertes improbables. La musique de Magma est si particulière que personne ne la ressent de la même manière. Des têtes qui headbanguent, des bras levés vers les cieux, des gens qui dansent, des cris de folie lors de certaines montées rythmiques particulièrement intenses, bref... Personne ne reste indifférent ! Qu'est ce que j'aimerais que le public du Hellfest puisse ressentir la musique aussi intensément lors des concerts Metal... Bravo à Christian et sa bande, très clairement l'un de mes concerts du festival !
Rammstein
Main Stage 01
23:10 > 00:40
Sleap : Après une petite hésitation, je décide finalement de retourner voir Rammstein plutôt que Sunn O))). Ayant déjà vu ces deux groupes plusieurs fois, je choisis ce soir de privilégier le plus visuellement intéressant. Même si leur musique m'en touche une sans faire bouger l'autre, les Allemands demeurent en effet l'un des groupes de Metal les plus impressionnants à voir sur scène. J'arrive donc en milieu de set et tente de me frayer un chemin parmi la foule. Mais toute la zone est complètement blindée (le seul endroit où l'on peut aisément circuler est l'entrée du site), je reste donc en retrait et observe le show de loin. Eh bien malgré un son irréprochable (surement l'un des meilleurs du week-end), je n'apprécie pas ce concert autant que les fois précédentes. Open air oblige, le groupe se voit contraint de réduire son attirail pyrotechnique pour plus de sécurité. Beaucoup d'animations et d'effets sont donc retirés, et le show en pâtit considérablement. À part quelques guitares lance-flammes, projectiles ou appareils de suspension, rien de bien impressionnant ce soir. Dommage pour l'un des meilleurs groupes scéniques de la scène Metal. Une prochaine fois en salle peut-être...
Caacrinolas : J’en ai déjà dis beaucoup lors du report du Download, mais il y’a tout de même eu quelques différences avec la peformance du Hellfest, à commencer par le monde. De mémoire d’Hellfest, je n’ai vu qu’une seule fois une foule comparable à celle amassée devant Rammstein : pour Iron Maiden il y a deux ans. Inutile donc de vous dire que c’était invivable et que j’ai du suivre le concert sur un des écrans prévu à cette effet. Mais qu’importe, Rammstein a toujours eu sur moi un effet cathartique : quoi qu'il arrive, je les vis à 100%. Et malgré une ou deux imprécisions dont on se rendra à peine compte, le groupe est lui aussi à 10 0%. Le seul véritable changement de setlist interviendra sur la non interprétation de « Frühling in Paris », preuve que ce morceau est bel et bien uniquement destiné à la capitale. Il y’a tout de même eu dans ce concert quelque chose de supérieur à celui du Download, probablement le fait que celui-ci s'est déroulé intégralement de nuit, ou bien est-ce le public bien plus réceptif à Clisson qu’a Paris. Quoi qu’il en soit, après tant d’années d’attente, Rammstein a su donner au Hellfest le show qu’il attendait.
Delf’in : Difficile de se frayer un chemin parmi la foule alors que Rammstein est déjà à pied d’oeuvre sur scène : c’est blindé devant les deux Main Stage, quasiment jusqu’a l’Altar. Je ne suis pas ultra fan de leur musique, mais j’ai toujours apprécié de les voir en concert. Il est de ces groupes qui vivent au travers de la scène et Rammstein en fait partie. On ne peut qu’apprécier le jeu scénique, les effets de lumières et la pyrotechnie. En plus de ça, le son sur la Main Stage est particulièrement bon et Till Linderman a un charisme incroyable! Et puis on a eu le droit à Ich will et Du Hast à la suite, donc que demander de plus ?
Michaël : Après avoir vu la prestation des Allemands au Download Festival, ce show fait un peu l'effet d'un pétard mouillé. Et c'est bien là tous les regrets que j'avais exprimé dans mon live report du festival précité, c'est que lorsque vous faites un show hyper théâtral, réglé au millimètre près, on perd cette sensation d'assister à quelque chose d'unique et d'exceptionnel. Vous savez juste que le groupe va lâcher sa partition, qu'il s'agisse d'un concert à Clisson, au Rock Am Ring ou à Budapest. Le public n'a aucun intérêt particulier. Et c'est un peu triste. Alors oui la setlist est excellente et j'ai chanté et dansé comme tout le monde (planté devant la Main Stage 02, au calme, le restant du festival étant un enfer absolu), mais le tout sonne un peu réchauffé.
Schifeul : Même pas une semaine après le Download, me voilà à nouveau face à Rammstein qui va donner son concert devant une véritable marée humaine ! Je suis pas un grand habitué des mainstage au Hellfest, mais je crois que l’on tient ici une des plus grosses affluences pour un groupe que le fest ait connu ! Par contre le désavantage de jouer face à tant de personnes, c’est que ça récupère du tout venant, genre du jean christophe qui vient s’encanailler devant ce groupe allemand dont il se rappelle avoir vu le clip Amerika une fois sur M6 et dont on a venté les prestations sceniques dans les pages culture de son hebdomadaire préféré. Bon, ok, tout le monde à droit de voir qui il veut, mais quand tu te retrouve bloqué au milieu de ce genre de types aprés avoir avancé de tout ce que tu pouvais, bah ça fout le nerfs ! Serieux même sur la plate-forme VIP du Download c’était plus la teuf. Heureusement pour le coup que le spectacle se suffit à lui même et j’espere leur avoir bien casser les oreilles à chanter fort et faux dans les oreilles de ses touristes.
D’ailleurs le spectacle, comme on s’en doute est à l’identique de celui du Download, du coup je vais pas m’amuser à décrire tout le machin à nouveau, de toute façon il fallait être là. Un peu trop identique d’ailleurs, car même ce que l’on pensait spontané, genre le lancé de bouteille d’eau à la gueule d’un roadie, est refait ici, ce qui est tout de même un peu tristounet... Mais hormis ça, grosse branlée ! Toujours un plaisir de voir la première moitié de l’album Mutter, un particulier Mein Hertz Brennt, un peu moins fréquent mais qui reste une de leurs chansons qui me prend le plus aux tripes. Sinon Zerstören est toujours aussi fun avec son final Allahu Akbar et Du Riecht So Gut me fait sauter en l’air, juste dommage d’être le seul dans le délire… Heureusement les Allemands sauront fédérer tout le monde, les Jean-Christophe compris, sur Du Hast que je me surprend à aimer à nouveau. Excellent concert de Rammstein même si encore une fois beaucoup trop de monde, surtout quand on veut pas laisser passer alors qu’au final, on s’en fiche un peu, on est juste la pour s’encanailler.
Setlist Rammstein :
Ramm 4
Reise, Reise
Hallelujah
Zerstören
Keine Lust
Feuer frei!
Seemann
Ich tu dir weh
Du riechst so gut
Mein Herz brennt
Links 2-3-4
Ich will
Du hast
Stripped (Depeche Mode cover)
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Sonne
Amerika
Engel
Aura Noir
Temple
22:40 > 23:40
Balin : Je ne compte plus les fois où j’ai vu Aura Noir sur scène, mais peu importe, c’est toujours efficace et c’est le plus important ! Cependant, tout n'a pas été rose ce soir-là. Non seulement obtenir un son correct s'est avéré être une entreprise laborieuse, mais la setlist n’est pas exactement celle qui m’aurait fait rêver. Même si je m’attendais à avoir beaucoup de titres des derniers albums, je pensais avoir un peu plus que les traditionnels Black Thrash Attack et Conqueror en provenance du culte Black Thrash Attack à me mettre sous la dent... Ajoutons à cela le fait qu’il n’y ait quasiment personne sous la Temple et vous obtenez certainement un des moins bons concerts de la formation qu’il m’ait été donné de voir, malgré quelques bons moments de décrochage de nuque, il faut l’avouer.
Sleap : Passer d'un concert de Zeuhl à un concert de Black Thrash c'est un peu comme enchainer une conférence de Gilles Deleuze avec un match OM – PSG. Mais bon, je ne suis plus à une perte de neurones près. Cela faisait bientôt 2 ans que je n'avais pas vu Aura Noir, et le manque se faisait vivement ressentir. Malheureusement, le groupe joue sous le Temple aujourd'hui, et le son de cette scène... est au rendez-vous. C'est donc un excellent concert de batterie auquel nous avons droit ce soir. Tout le reste des instruments constitue une bouillie sonore absolument ignoble. Seul le chant d'Appolyon arrive péniblement à se faire entendre. Même en connaissant la plupart des morceaux, il est très dur d'apprécier ce concert. Aggressor a toujours la méga classe sur scène et Appolyon paraît toujours aussi haineux et malfaisant. Le tout est mis en valeur par un jeu de lights épileptique qui rend le show visuellement prenant. Mais quel dommage que le son ne suive pas... J'arrive tout de même à prendre mon pied sur le très rock'n'roll The Stalker ou sur la doublette finale Sons of Hades / Conqueror, mais ce concert est tout de même l'une de mes grosses déceptions de ce Hellfest...
Di Sab : Arrivé en toute fin de set, étant donné que j’ai tenté d’entrapercevoir un bout de Rammstein (j’ai vite abandonné) et qu’il m’a fallu au moins 30 minutes pour m’extraire de cet enfer, je me retrouve sous une Temple absolument déserte, où Aura Noir donne un show hyper carré. J’ai été sérieusement bluffé par le son, parfaitement net, sans être pour autant aseptisé (j'ai apparemment eu de la chance de là où j'étais placé). Autre point positif : le light show est particulièrement adéquat (beaucoup de fumée, des tons soit violet, soit verdâtre) et met vraiment en valeur la musique des Norvégiens. Je trouve juste que le groupe a perdu quelque chose depuis qu’il est passé en quatuor : la voix du second guitariste est beaucoup moins hargneuse et expressive que celle d’Appolyon, mais à part ça, tout est tellement en place que ça en est impressionnant. La frange la plus extrême du public pourra peut être se plaindre de ce côté trop « chirurgical » du concert, mais pour ma part et contrairement à mes petits camarades, Aura Noir m’aura conquis.
Setlist Aura Noir :
Upon the Dark Throne
Unleash the Demon
Hades Rise
Swarm of Vultures
Blood Unity
The Merciless
Black Thrash Attack
The Stalker
Out to Die
Hell's Fire
Sordid
Black Metal Jaw
Condor
Sons of Hades
Conqueror
Converge
Warzone
22:40 > 23:40
Delf’in : J’adore Converge, c’est même une des raisons qui m’a poussé à faire 5h45 de train le vendredi plutôt que de venir fraiche et reposée le samedi... L’ambiance chaotique, la voix mi-chantée, mi-criée... J’avais hâte d’enfin les voir sur scène. Les premières mesures commencent avec First Light et Last light et.... quelle déception! Je ne sais pas si le micro de Jacob Bennon était mal réglé mais on croirait assister au sketch de Jean-Michel Sature! C’est inaudible, parfois faux, et pas du tout crié! Je reste quelques morceaux bouche bée avant de me concentrer sur la musique. Heureusement, la prestation musicale et scénique est de très bonne qualité, la guitare et la batterie sont juste monstrueux et le bassiste, un peu en retrait au niveau sonore, a une énergie communicative. Je commence à me ressaisir (ainsi que le chanteur) quand viennent You Fail Me et Jane Doe, qui font partie de mes titres favoris du groupes. Ouf, je retrouve le Converge que j’aime. Je quitte peu après la Warzone pour me rendre sur la Main Stage, mais cette prestation me laisse un goût amer en bouche. Peut être un mauvais jour pour Jacob?
Setlist Converge :
First Light
Last Light
Eagles Become Vultures
Concubine
Fault and Fracture
You Fail Me
Jane Doe
Distance and Meaning
Phoenix in Flames
Predatory Glow
In Her Blood
Bitter and Then Some
Worms Will Feed/Rats Will Feast
The Broken Vow
Black Cloud
Glacial Pace
Trespasses
All We Love We Leave Behind
Aimless Arrow
Dark Horse
Testament
Altar
23:45 > 00:45
Delf’in : J’ai déjà vu Testament auparavant et je m’en souviens très bien : le concert le plus fort de ma vie! J’espérais pouvoir éviter cette fois-ci ce petit effet de bourdonnement qui traverse mon corps, mais c’était sans compter sur les fabuleux réglages du son sous l’Altar. Comme pour Overkill, j’ai envie de mettre des bouchons dans mes bouchons, mais bon, on essaye de se concentrer. Testament nous offre une prestation digne des monstres du thrash qu’ils sont : Un super décor, un immense backdrop, un jeu de lumière de folie et une énergie de malade. On pourrait résumer le concert avec leur titre Into the Pit qui a soulevé les foules et mis les «horns up» (haha). Tout le groupe est en forme ce soir, je suis toujours impressionnée par les musiciens qui sautent partout mais qui sont quand même très précis sur leur jeu. Quant à Chuck Billy, fidèle à lui même : un vocaliste hors pair, très impressionnant et scéniquement actif, avec son mini pied de micro qu’il retourne à chaque occasion de faire du air guitar.
Setlist Testament :
Over the Wall
Rise Up
The Preacher
Dog Faced Gods
Into the Pit
Practice What You Preach
The New Order
D.N.R. (Do Not Resuscitate)
3 Days in Darkness
More Than Meets the Eye
Disciples of the Watch
The Formation of Damnation
Sunn O)))
Valley
23:45 > 00:45
Balin : J’avais déjà vu Sunn O))) au Brutal Assault l’an passé, et j’avais été véritablement traumatisé par cette expérience. Désireux de revivre cette sensation, je me place en plein centre de la Valley pour percevoir la totalité des vibrations du groupe américain, cette fois encore accompagné d’Attila qui changera de déguisement au cours du show, passant de la cape noire à l’armure aux multiples lumières flash. Je suis par contre totalement infoutu de vous dire ce qu’ils ont joués, mon corps et mes oreilles furent tout simplement transportées durant 45 (trop) petites minutes. A revoir en salle la prochaine fois !
Di Sab : Groupe qui fascine autant qu’il divise mais malgré Rammstein en face, la Valley est fort conséquemment remplie alors que la scène, totalement enfumée, s’apprête à accueillir le phénomène Sunn O))). Il est assez compliqué d’écrire sur ce concert, car, forcément, tout est affaire de ressenti et c’est, pardonnez du lieu commun, un moment qui se vit bien plus qu’il ne se raconte. Impossible de donner la moindre setlist, la performance étant plutôt divisée en parties : en guise d’intro, Attila a fait ses espèce de vocaux didgeridoo pendant une bonne dizaine de minutes, alors qu’Anderson et O’Malley plaquaient des accords tout en bougeant au ralenti (même lorsqu’il s’agissait de boire leur bouteille de vin). Ensuite, les deux guitaristes ont mis en place leur son si caractéristique qui t’ébranles littéralement. Entre larsens et bases intenables, ton corps est vraiment au cœur d’une tempête sonore. Et c’est là que ça s’est compliqué. J’ai oublié de vous préciser, en début de report que j’avais oublié de prendre des bouchons, alors quand Attila, a cappella, a commencé à pousser des cris stridents, j’ai du choisir entre la fin du concert de Sunn O)) et mon audition. J’ai choisi cette dernière.
The Offspring
Main Stage 02
00:45 > 02:00
Balin : C’est pour des enchainements du type Sunn O))) – The Offspring que l’on aime ce festival (mais moins pour la galère de se frayer un chemin pendant la fin du concert de Rammstein pour atteindre la Mainstage 2) ! Il s’agit pour ma part d’un véritable retour au collège, et j’ai l’impression qu’il en est de même pour une large partie de la foule. Sans surprise, la setlist ne fut constituée que de tubes ou presque (si on exclut un ou deux titres récents très poussifs) avec un You’re Gonna Far Kid en ouverture qui ravie tout le monde d’emblée. S’ensuit alors un enchainement de classiques pendant près d’une heure et quart (Want You Bad, Original Pranskter, All Y Want, Hit That, Why Don’t You Get A Job, etc’). J’ai apprécié qu’ils puisent beaucoup de pépites d’Americana (Have You Ever, Staring At the Sun, le titre éponyme), et surtout le final explosif où la foule chantait presque plus fort que le groupe (en tout cas se donnait physiquement plus ahah) avec Pretty Fly (For a White Guy), The Kids Aren’t Alright et Self Esteem ! Un bon concert donc en terme de setlist, mais un peu approximatif au niveau du chant, catastrophique au niveau de la communication et du jeu de scène (on n’enlève même pas la polaire ou son kawai à la moitié du show), horrible au niveau de la passion (ils étaient clairement là pour le cachet et rien de plus). Un très bon concert pour les souvenirs donc, mais rien de plus.
Eve : Voir Offspring en concert, c'est le truc dont tu rêves la nuit quand tu as 13 ans, un skate, et des fringues trop larges hyper rebelles. C'est donc un total retour en arrière pour moi, et presque la larme à l'oeil d'excitation. J'ai bravé la foule, renversé la moitié de mon pichet de bière, planté mes potes devant les chiottes pour être relativement bien placée et voir des mecs cool et rebelles qui jouent du punk. Du coup, j'étais un peu déçue de voir des vieux un peu gros qui jouent ce qu'ils ont écrit il y a 15 ans... Quitte à prendre 20 kilos et à perdre toute joie de vivre, lance toi dans un cover band ou un collectif de musiciens qui jouent en masterclass, mais s'il te plaît ne déçoit les gamines insouciantes qui pensent que tu ressemblent toujours au mec hyper stylé qui mène la fanfare dans le clip de Why don't you get a job …
Donc, déception au premier abord. Mais finalement, la playlist est exactement ce qu'on attendait, et il est plus sage de décider de fermer les yeux sur le fait qu'il s'agit de la coiffure du chanteur d'Offspring sur la tête de Jabbah le Hutt, et on s'éclate quand même en hurlant les paroles, en fait, on fait exactement comme si on avait 13 ans. Je suis ravie qu'ils exploitent quelques morceaux d'Americana, cet album qu'on a tous usé dans notre première chaîne hifi, et dont on avait tous le patch sur notre bon vieil Eastpack. Personne n'a trop l'air de remarqué qu'ils sont complètement désabusé et certainement sous Xanax, donc je fais vite mine de ne pas m'en soucier non plus. Pretty Fly fait l'effet escompté et d'un coup tout le monde est dans son salon en train de jouer à Tony Hawk Pro Skater sur playstation 1 en hurlant UNO DOS QUATRO CINCO CINCO SEIS.
Donc malgré leur manque de conviction, leurs tronches d'électeurs de Donald Trump et leurs bides qui dépassent de leurs chemises d'ex punk, ils arrivent à faire bouger un public de Mainstage au HellFest, et pour ça, chapeau. Même moi, qui suis assez proche de l'intolérance incarnée, je passe un super bon moment et verse ma larme de joie pendant Americana. Mais seulement parce que c'est de la manipulation liée à la mémoire auditive, sinon, j'aurai détesté.
Delf’in : Retour sur la Main Stage avec The Offspring. C’est pas mon genre, mais ça me rappelle mon adolescence, donc rien que pour sautiller sur Original Prankster, j’y vais. Le son est encore une fois excellent. Scéniquement, ça casse pas trois pattes à un canard, mais on s’amuse bien, surtout que j’avais un groupe d’américains à côté de moi qui sont fans et qui mettent l’ambiance autour d’eux. A un moment, je me suis demandé si Dexter Holland ne chantait pas en playback, mais je me suis rendue compte que c’était simplement certains choeur qui étaient samplés. Du coup, chapeau pour le chant, aussi propre et net que sur album, même 30 ans après... Les mecs ne sont pas hyper actifs sur scène, mais le public est tellement nostalgique qu’on passe un bon moment. J’ai quand même regretté de ne pas être allée voir Kvelertak, que j’affectionne particulièrement, mais j’étais tellement emporté par l’ambiance dans la foule que je n’ai pas vu le temps passer.
Setlist The Offspring :
You're Gonna Go Far, Kid
Want You Bad
Come Out and Play
Coming for You
Hammerhead
Original Prankster
Have You Ever
Staring at the Sun
All I Want
Bad Habit
What Happened to You?
Hit That
Kristy, Are You Doing Okay?
Why Don't You Get a Job?
Americana
(Can't Get My) Head Around You
Pretty Fly (For a White Guy)
The Kids Aren't Alright
Self Esteem
Abbath
Temple
00:50 > 01:50
Michaël : Après avoir vu le groupe en première partie de Behemoth à Paris et avoir été déçu par leur prestation (son brouillon, jeu approximatif), je n'attendais pas grand chose d'eux. Et bien m'en a pris : encore une fois, ce n'est qu'en raison de l'amour pour certains titres de l'époque Immortal (et la fatigue qui nous empêche de bouger aussi, probablement) que l'on reste scotché devant la scène. Un jeu bancal, des problèmes techniques dans tous les sens (coupure du son, notamment) et un groupe dont la présence scénique frôle le néant, à l'exception des quelques pitreries habituelles d'Abbath. Bref, le groupe continue de (me) décevoir.
Schifeul : Dur dur de passer après Rammstein ! Abbath a beau rester dans le ton en crachant du feu, le groupe n’arrive pas à se hisser à niveau et je n’arrive pas à rentrer dans son concert malgré l’envie évidente du frontman de faire passer un bon moment, notamment à l’aide de ses nombreuses facéties.
Setlist Abbath :
To War!
Nebular Ravens Winter (Immortal cover)
Warriors (I cover)
In My Kingdom Cold (Immortal cover)
Winterbane
Ashes of the Damned
Tyrants (Immortal cover)
One by One (Immortal cover)
Count the Dead
All Shall Fall (Immortal cover)
Kvelertak
Warzone
00:20 > 01:50
Schifeul : Comme Abbath c’était tout chiant, je finis par rejoindre des potes pour la fin du show de Kvelertak. Même si musicalement ça m’en touche une sans faire bouger l’autre, au moins le chanteur complement torché met l’animation dans cette fin d’un set écourté. Une bonne fin de première journée donc.
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N'oubliez pas de lire notre live report de la journée du Samedi, et celui du Dimanche.
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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Les photos de Magma et Converge par P.C.
Les photos de The Offspring par Julien Chazeaubénit, de Photo-Concert, collaborateur de Metalorgie.
Photos d'ambiance et des autres groupes par Michaël et Shawn, équipe Horns Up.