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Microcosmos, « Petit monde reproduisant les mêmes comportements et les mêmes relations que le monde en général ». Ainsi le petit monde crée par Drudkh se fait-il l’écho des sentiments humains face à la Nature.
Microcosmos est le septième album de cette entité qui s’est révélée il y a à peine six ans. Force est donc de constater que le groupe est productif, sans pourtant que cela n’affecte la qualité des productions bien au contraire puisque ce nouvel opus se révèle tout à fait envoutant. Peaufinant son metal aux accents Pagan, induisant tantôt des sentiments épiques, tantôt un vague un l’âme slave qui n’a rien à envier à son collègue scandinave, Drudkh se concentre encore d’avantage aujourd'hui sur les émotions. La voix (par ailleurs bien mieux intégrée dans le mix) est reléguée au second plan au profit de longs passages instrumentaux, la musique se suffisant à elle même. Les passages de claviers, bien que présents, s'intégrent aux mélodies et ne s'y subsituent pas. L’auditeur est emporté par un flot d'harmonies qui sont arrangées avec sensibilité, bien qu’une âpreté toute "Heaten" (l'intro faisant d'ailleurs penser à un album de Skyforger) puisse parfois se dégager de certains passages et que quelques transitions auraient gagné à être amenées avec plus de douceur.
Ce genre de production sans compromis a les qualités de ses défauts : le son (merveille d’équilibre entre une batterie pure et organique, une basse émotionnelle et groovy, des guitares formant un mur de saturation duquel s’échappe des harmonies célestes) rebutera l’amateur de productions calibrées, pour lequel de toute façon cet album n’est pas fait. Egalement les sombres mélopées qui sont offertes à l’auditeur se développent-elles tout au longs de titres aux riffs répétitifs et lancinants qui n’évoluent que par touches subtiles semblables au vent qui, caressant d’infinies étendues de blés, modifie sans cesse le tableau d’une nature intangible et fragile. La musique de Drudkh est propre à générer des images qui ne toucheront que les personnes ouvertes à ce type de méditation, cette œuvre étant de celles qui s’apprécient les yeux mi-clos, à la lueur d’une bougie, en se laissant porter en songe par une force invisible qui nous projette à la fois au plus profond de nous même et vers une extase quasi mystique ... quasi seulement car des solos, qui semblent avoir été écrits pour un autre album, font régulièrement un cruel rappel à la réalité et l’outro (une douce musique sur fond de ruisseau qui s'écoule) nous lâche en plein vol plutôt que de nous déposer en douceur, le temps de regagner nos esprits. Compte tenu du fait que les titres tournent autour des dix minutes, cette dernière aurait pu dépasser la minute (tout comme l'intro, ce qui est cependant moins génant à l'écoute) .
Si ces défauts sont corrigés d’ici la prochaine offrande, qui ne saurait tarder compte tenu des habitudes de ce groupe ô combien inspiré, et que la qualité des compositions se maintient la perfection commencera à être approchée. S’il reste encore des progrès à accomplir, bon nombre de combos sont loin derrière ce représentant incontournable d’une scène en devenir.
1. Минулі Дні (Days That Passed)
2. Далекий Крик Журавлів (Distant Cries of Cranes)
3. Декаданс (Decadence)
4. Ars Poetica
5. Все, Що Не Сказано Раніше (Everything Unsaid Before)
6. Вдовина Скорбота (Widow's Grief)
